Grippe

La grippe, aussi appelée influenza, est une infection des voies respiratoires due à un virus. Elle survient normalement entre novembre et avril. Contagieuse comme le rhume, elle peut toucher jusqu’à 25 % de la population chaque année. Certains de ses symptômes, comme la toux, le mal de gorge et les éternuements, sont les mêmes que ceux du rhume.

La grippe, par contre, s’accompagne de fièvre, de maux de tête, de douleurs musculaires, de fatigue importante, de maux de gorge et de toux. Le fait de soulager ces symptômes aide à la récupération. La plupart des personnes atteintes guérissent en une ou deux semaines.

La toux grasse qui accompagne le rhume ou la grippe aide à dégager les sécrétions des voies respiratoires : évitez de l’inhiber en prenant un médicament antitussif. Expulsez les sécrétions en crachant. Pour les liquéfier, consommez beaucoup de liquides. Il se peut que vous continuiez à tousser plusieurs semaines après la fin d’un rhume, même si les autres symptômes ont disparu. Si cette toux s’atténue peu à peu, si vos symptômes s’améliorent, c’est en général bon signe.

Certaines personnes à risque de complications peuvent en venir à souffrir d’une otite, d’une pneumonie ou d’une bronchite. Dans certaines situations, des antiviraux peuvent être prescrits pour soigner la grippe au sein de certaines populations. Consultez votre pharmacien pour en savoir plus.

La vaccination

La vaccination est le meilleur moyen de prévenir la grippe. Le vaccin, qui immunise contre le virus environ deux semaines après l’injection, a un taux d’efficacité qui varie d’une année à l’autre selon les souches de virus choisies. Cela dit, il ne vous protège pas contre toutes les souches du virus ni contre le rhume.

Le vaccin est sécuritaire pour les femmes enceintes ou qui allaitent. Les personnes qui font partie d’une des catégories ci-dessous sont à risque de complications ou susceptibles de transmettre la maladie à une personne à risque élevé de complications. Elles devraient se faire vacciner chaque année, idéalement fin octobre :

• les personnes âgées de 60 ans ou plus;
• les enfants âgés de six à 23 mois inclusivement;
• les personnes âgées de deux ans ou plus présentant des troubles cardiaques ou pulmonaires chroniques (dont la dysplasie bronchopulmonaire, la fibrose kystique et l’asthme) assez graves pour nécessiter un suivi médical régulier ou des soins hospitaliers;
• les personnes âgées de deux ans ou plus présentant des états chroniques tels qu’un diabète, des erreurs innées du métabolisme (ex. : tyrosinémie héréditaire de type I), une obésité importante (à titre indicatif, un indice de masse corporelle ou IMC ≥ 40), des troubles hépatiques (par exemple une cirrhose), rénaux, hématologiques (par exemple une asplénie, une anémie ou une hémoglobinopathie), un cancer, un déficit immunitaire ou une immunosuppression (dont l’infection par le VIH);
• les personnes âgées de deux ans ou plus présentant des problèmes de santé entraînant une diminution de l’évacuation des sécrétions respiratoires ou des risques d’aspiration (ex. : un trouble cognitif, une lésion médullaire, un trouble convulsif, des troubles neuromusculaires);
• les résidents de tout âge des centres d’accueil ou des établissements de soins de longue durée;
• les enfants et les adolescents (âgés de moins de 18 ans) sous traitement prolongé à l’acide acétylsalicylique (qui peut accentuer le risque de syndrome de Reye après une grippe);
• les femmes enceintes souffrant de l’une des affections susmentionnées (le vaccin peut être administré quel que soit le stade de la grossesse);
• les femmes enceintes en bonne santé qui sont au deuxième ou au troisième trimestre de la grossesse (13 semaines et plus);
• les personnes vivant dans les communautés éloignées ou isolées;
• les voyageurs qui souffrent de l’une des affections susmentionnées et qui se rendront dans une région où les virus de la grippe circulent (régions des tropiques : à l’année; hémisphère Sud : d’avril à septembre);
• les personnes, notamment les travailleurs de la santé, qui, dans le cadre de leur travail ou de leurs activités, ont de nombreux contacts avec des personnes faisant partie des groupes présentant un risque élevé de complications;
• les gens dans la même maisonnée que des groupes susmentionnés présentant un risque élevé de complications ainsi que les personnes qui prennent soin de ces groupes (ex. : travailleurs en garderie);
• les personnes qui, en raison de leur travail, sont susceptibles d’être en contact direct avec de la volaille infectée durant les opérations d’abattage, advenant une éclosion de grippe aviaire;
• les gens ayant des contacts étroits avec un cas de grippe aviaire (p. ex. une mère et son enfant), dans le but de réduire la possibilité de double infection par des virus de grippe aviaire et humaine;
• les personnes qui, dans l’exercice de leurs fonctions, rendent des services essentiels dans la communauté (p. ex. médecins, ambulanciers, infirmières, aidants naturels);
• les voyageurs en bonne santé qui quittent le Canada pour se rendre dans une région où une activité grippale est en cours ou est prévue et souhaitent ainsi se protéger.Outre la vaccination, le meilleur moyen de se prémunir contre la grippe est de rester à l’écart des personnes infectées. Si cela est impossible :
• lavez-vous souvent les mains avec de l’eau et du savon durant 15 secondes; s’il n’est pas possible de vous laver les mains, frictionnez-les avec un gel désinfectant à base d’alcool durant 15 secondes aussi, jusqu’à ce qu’elles soient sèches;
• évitez de toucher vos yeux, votre nez ou votre bouche avec les doigts : utilisez plutôt le dos de la main ou un mouchoir en papier.

Afin d’éviter de propager l’infection :

• éternuez et toussez dans un mouchoir (jetez-le aussitôt) ou au creux du coude;
• évitez de toucher les autres et surtout les personnes de santé fragile;
• portez un masque, surtout lorsque vous êtes en contact avec des personnes plus vulnérables;
• nettoyez l’environnement : poignées de porte, téléphones, claviers, etc.

Pour soulager les symptômes de la grippe, optez pour une ou plusieurs des mesures suivantes.

Afin d’éviter la déshydratation et d’éclaircir vos sécrétions, buvez beaucoup de liquide et augmentez le taux d’humidité de votre chambre à l’aide d’un humidificateur à air froid.

Restez à la maison pour vous reposer et pour éviter de propager l’infection.

Pour soulager le mal de gorge, gargarisez-vous avec de l’eau salée (quatre fois par jour suffisent : ½ cuillère à thé [2,5 ml] de sel dans 250 ml d’eau) et sucez des bonbons sans sucre, des cubes de glace ou des sucettes glacées.

Pour apaiser la toux sèche qui peut vous irriter la gorge, prenez une tisane ou du bouillon de poulet.

Pour dégager le mucus de la poitrine, inhalez de la vapeur, chaude ou froide.

Pour dégager les voies nasales et les sinus, utilisez une solution saline (Hydrasense, Sinus Rinse, Salinex).

Santé Canada recommande de ne plus administrer de produits contre le rhume ou la toux aux enfants de moins de six ans et d’opter plutôt pour des mesures sans médicaments. Parmi ces mesures :

• favoriser le repos de l’enfant;
• lui faire absorber beaucoup de liquides pour prévenir la déshydratation et garder sa gorge humide;
• maintenir un environnement confortable ayant un taux d’humidité suffisant;
• utiliser une solution saline commerciale pour dégager les voies nasales.

Pour les enfants de 6 à 12 ans, il faut absolument éviter de donner plus d’un produit contre la toux ou le rhume à la fois. L’absorption de plusieurs produits composés des mêmes ingrédients peut provoquer des effets indésirables.

Si les mesures énumérées dans Traitement sans médicament ne suffisent pas à apaiser les symptômes de votre grippe, voici une liste de médicaments susceptibles d’y contribuer. Assurez-vous cependant qu’ils ne sont pas contre-indiqués pour vous en demandant conseil à votre pharmacien. Les décongestionnants, les antitussifs (DM), les expectorants et les antihistaminiques ne doivent pas être administrés aux enfants de moins de six ans.

Congestion nasale

• oxymétazoline (forme nasale);
• xylométazoline (forme nasale);
• phényléphrine (forme orale);
• pseudoéphédrine (forme orale).

Fièvre et douleurs

• acétaminophène;
• ibuprofènel
• acide acétylsalicylique (AAS ou Aspirine).

Attention!

Ne donnez jamais d’acide acétylsalicylique (Aspirine ou AAS) à un enfant de moins de 18 ans. Cela pourrait l’amener à souffrir du syndrome de Reye, une affection grave du cerveau et du foie.

Mal de gorge

• pastilles : benzocaïne, menthol;
• analgésiques : acétaminophène, ibuprofène.

Toux grasse

Guaïfénésine.

Évitez les antitussifs.

Toux sèche

• dextrométhorphane (sirops DM, comprimés);
• chlophedianol.

Consultez un médecin dans l’une ou l’autre des circonstances suivantes :

• les symptômes sont intenses et affectent tout l’organisme (fièvre de 39,5 °C ou plus, frissons, sueurs, maux de tête);
• les symptômes persistent plus de 10 jours;
• vous avez une douleur persistante à l’oreille;
• votre respiration est sifflante.

Assurez-vous qu’un enfant enrhumé est examiné par un médecin dans l’une ou l’autre des circonstances suivantes :

• fièvre chez un nourrisson de moins de six mois;
• fièvre depuis plus de 72 heures;
• enfant particulièrement grincheux, capricieux ou irritable;
• enfant très endormi, léthargique ou indifférent;
• enfant avec respiration sifflante ou toux persistante;
• fièvre associée à des rougeurs ou autres symptômes inquiétants.

Consultez un médecin si vous avez plus de 60 ans, si vous souffrez d’une maladie chronique ou encore si vos symptômes sont graves. Par ailleurs, peu importe votre âge et votre état de santé habituel, les symptômes suivants peuvent être le signe d’une complication ou d’un problème de santé plus grave. Consultez un médecin s’ils se manifestent :

• fièvre de plus de 38,5 °C durant 72 heures;
• essoufflement au repos;
• douleurs à la poitrine.