Constipation

La constipation peut avoir lieu lorsque les selles s’accumulent trop longtemps dans la partie terminale de l’intestin (gros intestin). Les excréments s’y assèchent et se durcissent, provoquant ainsi une difficulté à évacuer les selles, des selles dures ou moins fréquentes, ainsi qu’une possible douleur lors de la défécation.

Dans la majorité des cas, il s’agit d’une indisposition sans danger qui apparaît soudainement et d’une durée de quelques jours seulement. Une alimentation à faible teneur en fibres et une consommation insuffisante d’eau sont les principales causes de la constipation passagère, qui peut également être provoquée par une obstruction, une inactivité prolongée ou la prise de médicaments.

La constipation est préoccupante si l’inconfort persiste plus de deux semaines chez quelqu’un qui n’a jamais été constipé ou en présence de maladies chroniques (ex. : diabète). Elle peut provoquer des maux abdominaux, des nausées, des vomissements, de la perte d’appétit ou de l’amaigrissement. La constipation chronique peut persister pendant des mois, voire des années. Elle peut être provoquée par l’usage excessif de laxatifs, une insuffisance rénale chronique, un cancer du côlon ou du rectum, un côlon irritable ou des troubles du système nerveux (parkinson, sclérose en plaques, etc.). La constipation peut également être provoquée par le stress ou des troubles de l’alimentation. Ainsi, il est important d’établir une routine pour aller à la selle et ne pas en ignorer l’envie. De plus, une constipation chronique ou persistante non traitée peut avoir des répercussions graves (obstruction, perforation, fécalome, fissures anales, etc.).

La constipation peut provoquer une hésitation à aller aux toilettes, particulièrement chez les enfants. Cette situation peut créer un cercle vicieux entraînant une constipation chronique.

La fréquence des selles est différente d’un individu à l’autre. Elle peut varier de trois fois par jour à trois fois par semaine, selon l’âge et la nationalité des individus. Il est faux de croire qu’il est essentiel d’aller à la selle tous les jours pour être en santé.

Symptômes à surveiller

Les symptômes les plus fréquents sont des efforts lors de la défécation, des selles dures et grumeleuses, l’impression d’une évacuation des selles incomplète et une sensation de blocage.

La majorité des cas de constipation bénigne ou aiguë peuvent être corrigés par des mesures simples. En voici quelques-unes.

Privilégiez une alimentation riche en fibres, en association avec une consommation d’eau d’au moins 1,5 L par jour (soit l’équivalent de six à huit verres d’eau). La cible à atteindre est différente selon votre âge et votre sexe (de 25 à 30 g par jour).

Augmentez votre apport en fibres de manière progressive pour éviter des désagréments gastro-intestinaux (flatulences, bruits intestinaux, crampes et diarrhée). Exemples de sources de fibres :

• pain de blé entier = 2 g de fibres par tranche;
• céréales de son de blé = 11,8 g par portion de 125 ml (½ tasse);
• fruits (poire non pelée = 6,3 g ; orange = 2,7 g).

Mangez à des heures régulières et adoptez un régime alimentaire équilibré.

Ne retenez pas votre envie d’aller à la selle trop longtemps et favorisez un horaire régulier. La période qui suit le petit-déjeuner est le moment le plus propice aux mouvements intestinaux.

Lorsque vous êtes assis sur la toilette, placez un tabouret devant vous pour élever vos cuisses et avoir une meilleure position naturelle pour votre bassin.

Soyez actif en favorisant une activité physique d’intensité moyenne ou selon votre capacité physique (marchez de 20 à 30 minutes par jour).

Demandez à votre pharmacien si certains de vos médicaments accroissent la constipation afin qu’il vous propose des solutions de rechange, s’il y a lieu.

Les cures nettoyantes et détoxifiantes

On vous propose d’utiliser une préparation orale à des fins de vidange intestinale, de nettoyage printanier ou de régime amaigrissant ? Méfiez-vous ! Ces cures auxquelles certaines entreprises associent des effets faussement miraculeux comportent leur lot de risques, tels que la déshydratation, le retard d’un diagnostic ou un déséquilibre électrolytique. Nul besoin d’y avoir recours : le corps se nettoie très bien tout seul.

Elles font souvent plus de tort que de bien et sont à éviter.

Voir Prévention

Si les mesures de prévention présentées dans Traitement sans médicament s’avèrent inefficaces, demandez à votre pharmacien de vous conseiller un laxatif adapté à votre situation.

La majorité des personnes souffrant de constipation font appel à l’automédication pour se soulager. L’usage à long terme de laxatifs n’est pas recommandé, sauf sous la surveillance de votre professionnel de la santé. Près de 4 % des personnes prenant des laxatifs en vente libre en abusent, ce qui peut avoir des répercussions graves sur leur santé. En effet, l’abus de laxatifs peut entraîner un dysfonctionnement de la motilité intestinale, c’est-à-dire de la faculté de la paroi intestinale à se contracter, causant par exemple paralysies intestinales, côlons cathartiques et pancréatites.

Demander conseil à un professionnel de la santé est essentiel si votre consommation de laxatifs devient fréquente ou régulière.

Consultez immédiatement un médecin dans les cas suivants. Si la constipation est accompagnée :

• de vomissements persistants ou de vomissements de selles ou de bile;
• de douleurs abdominales importantes, de ballonnements, de fièvre;
• d’une perte de poids importante inexpliquée;
• de fièvre (température de 38 à 38,5 °C) et que vous avez déjà eu des diverticulites (petites poches se formant à l’intérieur du muscle de la paroi intestinale sous la pression des selles).

Si vous retrouvez du sang dans les selles.

Si vous avez une sensation de masse au niveau de l’abdomen ou du rectum.

Si vous avez subi une chirurgie abdominale récente.

Si vous n’avez eu aucune selle depuis sept jours.

Si vous avez des antécédents familiaux de cancer du côlon, de l’intestin, de maladie cœliaque, etc.