Ce que la physiothérapie peut faire pour vous
Mal de dos, entorse, tendinite, blessure au genou : le physiothérapeute est connu pour soulager les problèmes musculosquelettiques. Son champ de compétences est pourtant plus vaste. Il peut traiter plusieurs autres problèmes de santé comme l’incontinence, les commotions cérébrales et les douleurs chroniques. De quoi vous éviter des visites médicales et améliorer l’accès aux soins.
La physiothérapie au privé
Les services offerts dans le réseau public
Des physiothérapeutes à l’urgence
Le patient au cœur du traitement
Combien ça coute ?
Un ordre, deux classes de professionnels
Muscles, os, articulations, nerfs, systèmes respiratoire et cardiovasculaire : voilà autant de parties du corps susceptibles de bénéficier de l’intervention d’un physiothérapeute. Il peut même vous aider si vous souffrez d’une commotion cérébrale ou d’incontinence. « On peut également traiter un nouveau-né qui présente un torticolis congénital et aider des centenaires qui ont des problèmes d’équilibre », explique Simon Dalle-Vedove, président de l’Association québécoise de la physiothérapie.
Les physiothérapeutes sont formés pour prévenir, évaluer et traiter des problèmes de santé physique. Ils possèdent une connaissance approfondie du fonctionnement du corps humain, ce qui leur permet d’intervenir auprès de tout patient atteint d’une limitation physique résultant d’une blessure, d’un accident, d’une maladie, d’une opération ou d’une inactivité prolongée. Leur intervention « vise à rendre la personne le plus fonctionnelle possible selon sa condition physique », résume Manon Dufresne, présidente de l’Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec. Ils ne vont pas nécessairement régler le problème de santé, mais agiront pour soulager la douleur ou la maladie et prévenir des complications.
Et depuis 2020, les physiothérapeutes peuvent prescrire des aides à la mobilité (p. ex. : canne, marchette, fauteuil roulant) qui sont remboursées par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ). Ils sont aussi autorisés, depuis 2023, à faire des prélèvements lors du traitement d'une lésion afin d'identifier les bactéries responsables d'une infection.
La physiothérapie au privé
Pour soulager une douleur musculosquelettique, vous pouvez consulter directement au privé, où exercent environ la moitié des physiothérapeutes, sans requête médicale. Vous devrez cependant ouvrir votre portefeuille. En outre, tout physiothérapeute détenant la formation et l’attestation nécessaires peut, si vous avez une blessure qui remonte à moins de 72 heures et qu’il soupçonne la présence d’une fracture, vous prescrire une radiographie, qui sera alors couverte par la RAMQ.
Si une personne a les moyens de se payer la consultation, Manon Dufresne ne voit pas « pourquoi elle devrait aller voir un médecin pour un problème de dos alors que le physiothérapeute est très compétent dans ce domaine ». Et si votre cas ne relève pas de sa compétence, ce dernier vous dirigera vers un autre professionnel, poursuit-elle.
« On est habitué à travailler étroitement avec les autres professionnels de la santé », ajoute Simon Dalle-Vedove. Ainsi, le physiothérapeute peut rediriger son patient vers un médecin, ou encore vers un ergothérapeute, un ostéopathe, un massothérapeute, un kinésiologue, un acuponcteur ou un chiropraticien.
La physiothérapie dans le réseau public
Environ la moitié des physiothérapeutes exercent dans le réseau public, principalement dans les hôpitaux, les CLSC, les centres de réadaptation physique et les CHSLD. Dans ces établissements, ils aident à la réadaptation physique de patients ayant, par exemple, subi une opération ou un accident vasculaire cérébral, ou souffrant d’une maladie pulmonaire. Certains œuvrent dans les cliniques interdisciplinaires d’orthopédie. Dans ce cas, « lorsque le physio entre dans la boucle en amont de la consultation avec le spécialiste, une fois sur deux, le patient n’a pas besoin de voir l’orthopédiste », signale Manon Dufresne.
L’accès aux services de physiothérapie dans le public est toutefois limité. Ils sont accessibles à des fins de réadaptation, sur la recommandation d’un médecin, et la priorité est souvent donnée aux patients hospitalisés. Selon Simon Dalle-Vedove, une personne non hospitalisée dirigée vers un physiothérapeute dans le public pour être soignée, par exemple, d’une lombalgie peut attendre un an ou deux. « Le problème a le temps de dégénérer et de se chroniciser », dit-il.
Des physiothérapeutes à l’urgence
Bonne nouvelle : l’accès direct aux physiothérapeutes en première ligne se met en place dans les urgences de certains hôpitaux. Dans le cadre de projets pilotes à l’Hôpital général Juif de Montréal et au CHU de Québec, les patients de l’urgence qui présentent des blessures musculosquelettiques mineures – comme une entorse, une tendinite ou une douleur lombaire – peuvent être dirigés, au triage, vers un physiothérapeute sans devoir consulter un médecin.
« Avec eux, on se concentre sur les 48 à 72 prochaines heures en attendant qu’ils puissent voir leur médecin, rapporte Anthony Barabé, un physiothérapeute qui œuvre à l’urgence du CHU de Québec. On va évaluer leur condition physique et donner des conseils, par exemple recommander des exercices de renforcement et le port d’une orthèse. Plusieurs se rétablissent sans autre suivi. » Cet accès direct en physiothérapie, dit-il, écourte le temps d’attente à l’urgence, permet aux médecins de s’occuper d’autres cas et réduit la prise d’antidouleurs comme les opioïdes.
On retrouve aussi de plus en plus de physiothérapeutes dans les groupes de médecine de famille (GMF) et le Guichet d’accès à la première ligne (GAP), ajoute Simon Dalle-Vedove. « Ainsi, une personne sans médecin de famille qui a une entorse à la cheville et qui appelle au GAP peut être dirigée directement vers un physiothérapeute. »
Le patient au cœur du traitement
Lorsque vous consultez un physiothérapeute, il procède d’abord à votre évaluation physique (p. ex. : mobilité, force, réflexes, posture). Il établit ensuite son diagnostic et un plan de traitement adapté à vos besoins. « Une partie de notre travail est éducatif, dit Simon Dalle-Vedove. On explique au patient ce qui peut causer ses douleurs ou amplifier ses symptômes. On voit avec lui les changements à apporter dans son quotidien pour éviter d’aggraver son problème. »
Le patient se voit parfois prescrire « des exercices à faire pour renforcer des muscles ou délier une rigidité articulaire », poursuit-il. La responsabilisation est au cœur de l’approche physiothérapeutique : vous avez un rôle à jouer pour améliorer votre condition physique.
Le physiothérapeute recourt à diverses approches pour soulager la douleur et favoriser la guérison des tissus. « On peut effectuer des techniques manuelles comme des mobilisations articulaires et du relâchement musculaire », dit Simon Dalle-Vedove. Des appareils d’électrothérapie (p. ex. : laser, ultrasons) peuvent aussi être utilisés pour atténuer la douleur, réduire l’inflammation, améliorer la circulation sanguine et oxygéner les tissus.
Combien ça coute ?
Les consultations dans un établissement public sont payées par l’État. Dans les cliniques privées, les honoraires, très variables d’une région à l’autre, sont fixés par les professionnels de la physiothérapie. Vous pouvez, selon Simon Dalle-Vedove, payer de 100 $ à 140 $ pour une première visite d’évaluation et de 80 $ à 130 $ pour les suivantes. La majorité des assurances privées remboursent ces honoraires. Consultez toutefois votre contrat pour savoir quels services sont couverts et pour quel montant.
Si des traitements de physiothérapie sont nécessaires à la suite d’un accident de la route ou du travail, ou d’un acte criminel, ils peuvent être remboursés, selon certaines conditions, par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) ou l’Indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC).
« Ces organismes ne reconnaissent pas le diagnostic des physiothérapeutes, précise toutefois Manon Dufresne. Pour le moment, dans ces cas-là, le patient doit avoir une ordonnance d’un médecin pour que ses traitements en physiothérapie soient couverts. »
Un ordre, deux classes de professionnels
Un physiothérapeute doit détenir une maitrise en physiothérapie et être membre de l’Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec pour exercer dans la province. L’Ordre régit aussi les technologues en physiothérapie, détenteurs d’un diplôme d’études collégiales dans cette discipline. Ces derniers interviennent auprès du patient une fois que son état a été évalué par un physiothérapeute ou un médecin.
Ressources
Association québécoise de la physiothérapie
Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec

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