Un implant mammaire, ce n’est pas pour la vie

&laquo; Les implants mammaires ne durent pas toute la vie &raquo;, pr&eacute;vient Sant&eacute; Canada sur son site Web. Leur dur&eacute;e de vie se situe habituellement entre 8 et 10 ann&eacute;es, peu importe le type (solution saline ou gel de silicone). &laquo; Si vous vous faites poser des proth&egrave;ses &agrave; un jeune &acirc;ge, vous devez planifier que vous allez avoir besoin d&rsquo;autres interventions &raquo;, pr&eacute;vient le chirurgien plasticien Stephen Nicolaidis. Sans compter qu&rsquo;&agrave; long terme, le poids de vos implants peut vous causer des douleurs dans les &eacute;paules, le cou et le dos qui n&eacute;cessiteront une r&eacute;duction mammaire. Et la gravit&eacute; faisant in&eacute;vitablement son &oelig;uvre, vos seins finiront par descendre, si bien que vous pourriez devoir recourir &agrave; un redrapage. Plus vos proth&egrave;ses sont grosses, plus le risque est important. M&ecirc;me si le Dr Benoit LeBlanc, chirurgien plasticien et copropri&eacute;taire des cliniques M&eacute;dispa Victoria Park, ne consid&egrave;re pas les implants mammaires comme d&eacute;finitifs, il estime que la n&eacute;cessit&eacute; de les changer tous les 10 ans est un mythe. Il fait valoir que les mat&eacute;riaux employ&eacute;s sont de plus en plus performants et que les techniques ont progress&eacute;. Gr&acirc;ce aux examens de d&eacute;pistage, comme les &eacute;chographies, il est devenu inutile d&rsquo;enlever les proth&egrave;ses pour v&eacute;rifier si elles pr&eacute;sentent une rupture, ce qui arriverait dans 25 % des cas ou moins, m&ecirc;me apr&egrave;s 20 ann&eacute;es d&rsquo;utilisation. Gare &agrave; la maladie des implantsBien que la maladie des implants ne constitue pas une affection officielle &agrave; ce jour, elle est d&eacute;sormais reconnue par la Food and Drug Administration (FDA). Celle-ci affiche son plus haut niveau d&rsquo;avertissement (black box warning) sur tous les implants mammaires vendus aux &Eacute;tats-Unis, qu&rsquo;ils soient remplis de solution saline ou de gel de silicone. Elle alerte entre autres le public quant &agrave; leurs possibles effets ind&eacute;sirables, comme des douleurs musculaires et articulaires, de la confusion, de la fatigue chronique et des maladies auto-immunes. &laquo; On pense que ces sympt&ocirc;mes sont dus &agrave; une r&eacute;action du corps au silicone, sans en &ecirc;tre certain &raquo;, partage le Dr Stephen Nicolaidis, qui rappelle que tous les implants sont fabriqu&eacute;s avec une enveloppe de silicone. Ce qui ne fait aucun doute, c&rsquo;est que le retrait d&eacute;finitif des proth&egrave;ses s&rsquo;est sold&eacute; par la disparition compl&egrave;te des effets secondaires chez certaines patientes, indique la FDA. &laquo; Les femmes qui pr&eacute;sentent des sympt&ocirc;mes de la maladie des implants mammaires qui ont &eacute;t&eacute; &eacute;valu&eacute;es par leur m&eacute;decin et qui n&rsquo;ont pas trouv&eacute; d&rsquo;autre cause &agrave; leurs probl&egrave;mes devraient faire enlever leurs proth&egrave;ses &raquo;, recommande le Dr Stephen Nicolaidis, devenu le sp&eacute;cialiste des explantations, le retrait des implants mammaires et de leurs capsules. Il pr&eacute;cise que sa position ne refl&egrave;te pas n&eacute;cessairement celle du Centre hospitalier de l&rsquo;Universit&eacute; de Montr&eacute;al, o&ugrave; il exerce.Controverse autour des implants textur&eacute;sS&rsquo;ajoute &agrave; cela la possibilit&eacute; de rappels, comme pour tous les types d&rsquo;implants (valve cardiaque, proth&egrave;se de hanche, bandelette sous-ur&eacute;trale [pour traiter l&rsquo;incontinence urinaire], etc.), souligne le Dr Michel Alain Danino, chirurgien plastique et professeur titulaire &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; de Montr&eacute;al.La r&eacute;vocation des homologations des produits Biocell, d&rsquo;Allergan, les seuls implants macrotextur&eacute;s vendus au Canada, constitue un cas d&rsquo;&eacute;cole. Le rappel &eacute;mis en 2019 a &eacute;t&eacute; motiv&eacute; par la mise en &eacute;vidence du lien entre ces proth&egrave;ses et un cancer du syst&egrave;me immunitaire, le lymphome anaplasique &agrave; grandes cellules associ&eacute; &agrave; un implant mammaire (LAGC AIM). Au Qu&eacute;bec, 15 000 femmes portaient alors ce type de proth&egrave;ses, selon le minist&egrave;re de la Sant&eacute; et des Services sociaux. Devraient-elles les faire enlever ? Sant&eacute; Canada recommande plut&ocirc;t de suivre les patientes concern&eacute;es pour d&eacute;tecter les &eacute;ventuels sympt&ocirc;mes du lymphome, soit la formation de liquide ou de masse autour de l&rsquo;implant. Ces lignes directrices n&rsquo;ont pas &eacute;volu&eacute; entre 2016 et 2019, alors que le risque, lui, a &eacute;t&eacute; r&eacute;&eacute;valu&eacute; de 1 sur 1 million &agrave; 1 sur 400 au cours de la m&ecirc;me p&eacute;riode. En 2024, il demeure officiellement d&eacute;conseill&eacute; d&rsquo;enlever vos implants mammaires en l&rsquo;absence de signes de LAGC AIM.Le Dr Stephen Nicolaidis, lui, op&egrave;re r&eacute;guli&egrave;rement des patientes ayant un Allergan textur&eacute; &laquo; qui ont l&rsquo;impression d&rsquo;avoir une bombe dans la poitrine &raquo;. En r&eacute;ponse aux inqui&eacute;tudes sur les risques d&rsquo;une telle chirurgie, il rapporte un niveau de complications tr&egrave;s faible apr&egrave;s 1 000 explantations. Plus encore, cette op&eacute;ration pourrait r&eacute;duire le risque de cancer, selon des &eacute;tudes r&eacute;centes.

Un implant mammaire, ce n’est pas pour la vie

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