Lorsque les téléphones intelligents ont commencé à s’implanter dans nos vies, on soulignait souvent le fait que certaines personnes avaient les yeux constamment rivés sur leur écran. Mises à part les situations où des zombies accrochaient tout sur leur passage parce qu’ils ne regardaient pas où ils marchaient, la façon dont les gens utilisaient leur cellulaire n’avait pas d'impact sur la vie des autres.
Le fait qu’une personne souhaite écouter de la musique sur son téléphone était une décision personnelle, ses écouteurs lui permettant de le faire sans déranger personne. Jamais je n’aurais pensé que cette période n’allait pas durer!
En effet, certaines personnes (trop, selon moi!) ont décidé de remplacer leurs écouteurs par des haut-parleurs qui tiennent dans le creux d’une main. Résultat: les préférences musicales d’un utilisateur sont imposées à tous ceux qui se trouvent dans son entourage, les transformant bien malgré eux en auditeurs!
Voici ma chanson favorite
Dans l’autobus et le métro, sur le trottoir, en nature et même sur l'eau, il est de plus en plus fréquent de se voir imposer la musique des autres. Certes, nous vivons en société et il est normal de cohabiter avec des êtres humains dans les lieux publics. Je ne suis pas contre les haut-parleurs sans fil (Protégez-Vous publie d'ailleurs régulièrement son test de haut-parleurs Wi-Fi et Bluetooth), mais bon, tout est une question de dosage!
S’asseoir dans un parc et profiter de la vie en écoutant de la musique sans exagérer sur le volume, d'accord. Jouer une partie de basketball et agrémenter le tout d’une musique entraînante? Évidemment. Mais s'asseoir dans les escaliers d'un édifice et faire subir à tout le monde la musique d’une seule personne, pas vraiment. Écouter sa musique dans un sentier pédestre où les gens veulent profiter des bruits de la nature, pas le fun non plus. Se taper la musique du gars d’à côté lorsqu’on attend l'autobus, ça donne envie de prendre l’auto.
Je me souviens d’un voyage en Thaïlande où j’avais loué une cabine en bambou dans la jungle pour profiter des bruits de la nature. Eh bien, non! Les voyageurs d’à côté avaient envie d'écouter leur musique! Elle ne jouait pas à fond la caisse, mais le volume était suffisamment élevé pour nous empêcher de profiter de la tranquillité des lieux et des bruits inusités de la faune exotique. J’étais littéralement à l’autre bout du monde en train d’écouter de la musique à laquelle j’ai accès 24 heures par jour lorsque je suis chez moi!
Puisque l'utilisation d'un haut-parleur ne requiert aucun effort, on dirait que cela transforme l'appareil en simple «intermédiaire» entre son propriétaire et la musique qui en sort. Le haut-parleur devient donc responsable de la situation, délestant ainsi l'utilisateur de toute responsabilité.
Certains estiment que l'espace public appartient à tout le monde et qu’on peut y faire ce qu’on veut. D’autres croient plutôt qu’il faut minimiser notre impact dans l’espace vital des autres. Entre les deux, il y a la tempérance et la tolérance, chacun ayant un point de vue différent sur la question. Pour ma part, je classe ceux qui m’imposent leur musique dans la même catégorie que les spectateurs toxiques dont parle le journaliste Mario Girard dans cette excellente chronique publiée dans La Presse. Des gens qui se croient dans leur salon, décomplexés par rapport à l’univers qui les entoure.
Oui, allô, comment vas-tu?
Parlant de gens dérangeants, les personnes qui font leur épicerie en jasant au téléphone sur la fonction haut-parleur… Ça va? Porter l’appareil à votre oreille ou mettre des écouteurs, vous n’avez pas envie? Eh bien nous non plus nous n’avons pas envie d’entendre votre vie! Même chose pour les discussions vidéo sur Zoom ou FaceTime qui obligent l’utilisateur à éloigner le cellulaire de son oreille afin de regarder l’écran. Un seul mot: écouteurs!
Lorsqu’on marche dans l’allée des céréales et qu’un client jase au téléphone à plein volume, la qualité médiocre des haut-parleurs rend toujours la discussion anormalement forte. La typique distorsion des voix et bruits qui émergent du cellulaire rend irritant un banal échange qui ne l’aurait jamais été si les deux interlocuteurs avaient été là, «en vrai», juste à côté.
L’omniprésence du télétravail a-t-elle fait oublier à certains qu’il y a des humains qui gravitent autour d’eux? Peut-être. Pour ma part, je prie le bon Dieu pour qu’on découvre une technologie inédite qui engendrera un nouvel engouement pour les écouteurs.
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