La littératie financière au secours de vos finances

Emmanuelle Gril | 19 novembre 2024, 13h34

Et si la littératie financière pouvait vous aider à améliorer vos finances ? Une autre bonne raison de s’informer !

Novembre est le mois de la littératie financière, et année après année, on ne peut que constater le fait que nos connaissances collectives en la matière dépassent à peine la note de passage. Elles restent encore à parfaire. 

J’écris souvent sur le thème des finances personnelles, mais j’avoue humblement que je ne cesse d’en apprendre à chaque nouvel article, y compris sur des sujets que je croyais connaître comme ma poche. 

D’ailleurs, même les planificateurs et conseillers que j’interviewe doivent fréquemment vérifier des informations ou me diriger vers d’autres experts (comptables, fiscalistes, etc.). Pourquoi ? Parce que ce domaine est d’une grande complexité. À cela s’ajoutent les spécificités québécoises, puisque la province a, par exemple, des régimes de retraite qui lui sont propres (RRQ, RREGOP). Alors pourquoi nous, simples mortels, devrions-nous améliorer notre littératie à tout prix ? La réponse est évidente : parce que c’est bon pour nos finances. 

Ne pas laisser de l’argent sur la table

Jean-Sébastien Jutras, planificateur financier indépendant, est catégorique : « Quand on ne sait pas comment le système fonctionne, on perd de l’argent !», assure-t-il. Autrement dit, il faut connaître les mécanismes des outils financiers mis à notre disposition pour pouvoir en profiter ou, à tout le moins, pour ne pas laisser d’argent sur la table. Ce raisonnement est valable, peu importe nos revenus, même s’ils sont modestes, et à plus forte raison s’ils le sont !

Par exemple, cotiser à ses REER permet non seulement d’épargner pour sa retraite, mais aussi de réduire son revenu imposable et, du même coup, de bonifier les allocations familiales et d’avoir accès à certains crédits. 

Cotiser à son CELI est également avantageux, parce que le rendement est à l’abri de l’impôt et les retraits sont non imposables. « C’est un outil de choix avec de nombreux atouts et qui donne aussi une bonne flexibilité durant la retraite », mentionne Jean-Sébastien Jutras.

Ainsi, un retraité qui vendrait sa maison aurait tout intérêt à cotiser ce montant dans un CELI, et non pas dans des comptes non enregistrés. « Avec ces derniers, les rendements des placements viendront s’ajouter au revenu imposable, ce qui n’est pas le cas du CELI. Un retraité qui recevrait le Supplément de revenu garanti par exemple [un montant allant jusqu’à 1 000 $ et non imposable] pourrait perdre celui-ci ou le voir réduire s’il perçoit des revenus de placement. En revanche, il pourra le conserver s’il a déposé le fruit de la vente dans un CELI », précise le planificateur financier, qui souligne que les retraits effectués dans ce régime ne seront pas non plus calculés dans les revenus.

Pas encore convaincu des bienfaits de la littératie financière ? Voici d’autres exemples. « Il existe un crédit non remboursable pour frais de santé, mais beaucoup de gens n’en profitent pas parce qu’ils estiment qu’ils n’en ont pas suffisamment. Pourtant, cela peut grimper plus vite qu’on pense, puisque cela inclut de nombreuses catégories de dépenses, y compris les primes d’assurances collectives payées au travail », indique le planificateur. 

Sans oublier les crédits d’impôt pour les activités des enfants, ou encore ceux pour prolongation de carrière après 60 ans (qui sera reporté à 65 ans), les crédits pour revenus de pension, etc. Mentionnons également le fait de demander son RRQ trop tôt, dès l’âge de 60 ans, tout simplement « parce qu’on y a droit », amputant ainsi notre rente de retraite de centaines de dollars chaque mois.

Des ressources pour améliorer sa littératie

Les ressources ne manquent pas si vous voulez améliorer ou rafraîchir vos connaissances financières, notamment des sources fiables comme les suivantes.

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