Boîtes mystères d’Amazon : bonne ou mauvaise surprise ?
Emmanuelle Gril | 24 août 2021, 09h31
Dans les boîtes mystères d’Amazon, on trouve de tout. Le meilleur comme le pire…
Depuis quelques mois, des annonces circulent sur les réseaux sociaux à propos de vente de boîtes mystères. Le principe est simple : en échange de quelques dizaines à une centaine de dollars, vous obtiendrez un colis rempli de « surprises », en général des produits retournés à Amazon. Il faut savoir que le géant du commerce en ligne ne remet pas habituellement sur ses tablettes les objets qui lui sont retournés, mais il les jette ou les revend en lot à des distributeurs ou des centres de liquidation.
Plusieurs ont saisi l’occasion en se procurant des lots qu’ils revendent ensuite dans la rue, après avoir passé une annonce sur la plateforme Marketplace par exemple. De nombreux consommateurs attirés par l’idée de faire un achat mystère ont tenté l’expérience, avec un résultat mitigé.
Déception totale
Annie (nom fictif), a acheté en mai dernier l’une de ces boîtes. Ce fut la déception totale, confie-t-elle en entrevue, puisqu’elle dit avoir payé 125 $ pour de la « cochonnerie ». Outre un répéteur de réseau qui avait tout de même une certaine valeur, elle a reçu cinq paquets de films pour appareil photo instantané, une paire de gants « pour géant », des masques, un livre provenant manifestement d’une bibliothèque municipale, un DVD et quelques gadgets inutiles. La cerise sur le sundae ? Plusieurs bouteilles de suppléments (calcium, protéines, etc.) périmés, dont certains depuis août 2019 !
Or, il faut savoir que ce vendeur ne laissait pas les choses au hasard et constituait lui-même le contenu des boîtes pour assurer à ses clients qu’ils en auraient pour leur argent. Annie a bien tenté de le contacter par le biais de sa page Facebook, mais celui-ci n’a jamais répondu. Elle se retrouve donc le bec à l’eau.
Certes, tous les acheteurs n’ont pas été aussi déçus par leur achat, mais il reste que cela ressemble beaucoup à de la roulette russe : on ne gagne pas à tous les coups…
Des recours possibles ?
Advenant le cas où le contenu ne répond pas aux promesses, les consommateurs ont-ils des recours ? Oui, selon Charles Tanguay, porte-parole de l’Office de la protection du consommateur (OPC), et ce même si le vendeur n’a pas de place d’affaires et vend ses produits sur le coin d’une rue.
Il faut toutefois que la vente ait été effectuée par un commerçant au sens de la Loi sur la protection du consommateur et dans le cadre de ses activités commerciales. Il devra alors respecter les obligations prévues par la LPC, notamment les garanties légales. Autrement dit, si le produit est défectueux ou périmé, le commerçant est tenu de le réparer, le remplacer ou de le rembourser.
C’est bien beau, mais comment procéder ? Charles Tanguay indique qu’il faut d’abord tenter de s’entendre avec le commerçant. Si la demande demeure sans réponse, dans ce cas formulez une plainte auprès de l’OPC, qui pourra également vous fournir un formulaire de mise en demeure. Lorsque la mise en demeure envoyée au commerçant ne donne aucun résultat, votre dernier recours est de faire appel aux tribunaux, notamment la Division des petites créances de la Cour du Québec où l’on traite les causes pour des sommes inférieures à 15 000 $.
Charles Tanguay prévient toutefois que le recours du consommateur peut s’avérer plus ou moins difficile à exercer selon les circonstances entourant la transaction, notamment le fait de connaître ou non l’identité du commerçant ou d’avoir en main un contrat ou une facture. La morale de cette histoire ? Si vous achetez une boîte mystère, gardez en tête que cela se fait tout de même en partie à vos risques et périls !
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