Le fléau des bagages de cabine
Clémence Lamarche | 03 mai 2024, 11h44
Quand vouloir voyager léger à tout prix rend l’expérience de prendre l’avion encore plus désagréable.
Je n’aime pas prendre l’avion. Pas parce que j’ai peur d’une catastrophe aérienne ni parce que je suis claustrophobe. Je trouve simplement tout le processus d’enregistrement, du passage des points de sécurité et d’embarquement particulièrement désagréable, stressant et inconfortable. Et un élément qui ne contribue pas à rendre le tout plus plaisant, ce sont les satanés bagages de cabine ! Suis-je devenue vieille (probablement) ou tous les passagers semblent avoir des bagages de plus en plus volumineux, de plus en plus nombreux et qui rentrent de plus en plus difficilement dans l’espace alloué ? Un sac à main, un sac pour ordinateur portable, une valise, un sac de la boutique hors taxes, un manteau et un oreiller plus gros que celui que j’ai à la maison, je vous jure, j’ai même vu deux passagers avec d’énormes sombreros sur la tête à l’aéroport, la semaine dernière.
Et, jusqu’à un certain point, je comprends bien pourquoi. Outre le fait que les compagnies aériennes exigent des montants de plus en plus importants pour enregistrer un bagage (40 $ lors de mon dernier voyage avec WestJet), le risque d’arriver à destination sans ses effets personnels est bien réel. Selon notre récent sondage sur les compagnies aériennes, 2 % des voyageurs ont dû composer avec une valise retardée, 2 % avec une valise endommagée et 0,4 % avec une valise carrément perdue. Et le bilan est bien pire pour certaines compagnies. Avec Air Canada, 7,6 % de nos répondants ont affirmé avoir eu des problèmes avec leurs bagages. De plus, lorsqu’on opte pour un bagage en soute, le temps d’attente pour le récupérer au carrousel s’étire souvent ; surtout après un long vol, il est tentant de vouloir éviter ces 30 minutes d’attente supplémentaires. Je comprends donc parfaitement l’incitatif à voyager léger et à se contenter d’un carry-on.
Bagages de cabine = Tetris grandeur nature
Cependant, quand tous les voyageurs choisissent cette avenue, les avions n’ont pas assez d’espace pour ranger tout ce que les passagers apportent en cabine. On a donc l’impression d’être dans un jeu de Tetris grandeur nature où chacun cherche désespérément un petit trou pour y glisser ses affaires. Tout ceci ralentit bien sûr le processus d’embarquement, et crée tensions et frustrations chez bien des voyageurs.
Et, quand on a le malheur d’embarquer en zone 5 (ce qui est toujours mon cas, apparemment), notre bagage se retrouve bien souvent plusieurs rangées derrière notre banc, ce qui nous oblige à attendre que tous les passagers soient sortis de l’avion avant de pouvoir le récupérer. Ça va encore quand on est arrivé à destination, mais quand on a une correspondance et qu’on a déjà un horaire un peu serré, c’est un tracas dont on pourrait bien se passer.
Pour cette raison, plusieurs voyageurs se précipitent pour entrer dans l’avion le plus tôt possible et profiter des derniers espaces disponibles pour les bagages. Les files d’attente pour les différentes zones d’embarquement, rarement bien indiquées, sont donc encore prétexte à des soupirs excédés, à des dépassements pas toujours subtils et à encore plus de stress. Je me souviens avec nostalgie de l’époque où j’attendais, tranquillement assise, qu’on appelle les passagers de ma zone avant de me lever nonchalamment pour aller rejoindre ma place assise dans l’avion.
Malheureusement, plus le vol est court, plus le problème est exacerbé puisque les personnes qui effectuent des séjours brefs sont plus enclines à apporter seulement un bagage de cabine, et que les avions, plus petits, offrent moins d’espace de rangement.
Le bonheur est dans la soute
Personnellement, je n’ai pas détesté la solution adoptée par certaines compagnies à rabais comme Flair Airlines. Seul le petit bagage personnel (sac à main, sac pour ordinateur portable ou très petit sac à dos) est inclus dans le prix du billet, et la compagnie vérifie avec zèle que tous les passagers se conforment aux dimensions indiquées.
Ensuite, pour un bagage de cabine (10 kg), il vous en coûtera entre 30 $ et 60 $, alors que pour un bagage en soute (23 kg), vous paierez entre 50 $ et 80 $. Cette tarification nous pousse à nous questionner sur la meilleure façon de gérer nos valises. Pour ma part, lors d’un voyage en famille dans les Rocheuses avec Flair, nous avions opté pour une seule valise en soute contenant tous nos effets combinés. Je dois dire qu’à part le fait qu’on me voit pratiquement porter les mêmes trois outfits (tenues) sur toutes nos photos de vacances, j’ai assez bien survécu à ce « régime minceur ».
Sunwing a également adopté une stratégie favorisant les bagages en soute. Pour ses destinations vacances, elle offre un bagage en soute (23 kg) gratuit alors qu’elle exige 25 $ pour un bagage de cabine (5 kg). Ici aussi, seul le petit bagage personnel est inclus. Il faut dire que les compagnies aériennes ont tout avantage à rendre plus efficace et rapide le processus d’embarquement, car des frais sont associés aux longs délais avant que l’avion puisse décoller. Je ne serais pas surprise que d’autres compagnies emboîtent le pas et commencent, elles aussi, à restreindre les bagages de cabine.
AirTag et gratuité pour voyager l’esprit tranquille
La solution que je préconise dorénavant est la suivante. Je choisis une valise assez petite pour aller en cabine et je la prépare comme si j’allais devoir l’amener avec moi, notamment en ce qui concerne les liquides.
Une fois rendue à l’aéroport, je demande à la compagnie aérienne s’ils acceptent de mettre ma valise en soute, gratuitement. Jusqu’à maintenant, j’ai obtenu un taux de succès de 100 %. J’ai aussi été chanceuse, car mes bagages n’ont jamais été égarés, mais je prends toujours la précaution d’utiliser un AirTag en me disant que, si un problème survient, j’aurai au moins la possibilité de savoir où se trouvent mes effets personnels.
Depuis que j’ai adopté cette méthode, mes voyages en avion sont un poil plus zen. Un poil seulement.
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