Dans les coulisses des essais auto de Protégez-Vous

Julien Amado-désactivé | 17 juillet 2019, 16h03

Voici comment nous évaluons les véhicules qui se retrouvent dans le Guide autos et les essais routiers publiés sur notre site.

Dans le cadre de mon travail de journaliste automobile, je conduis un véhicule différent chaque semaine afin d’alimenter le Guide autos et la section automobile du site de Protégez-Vous.

En incluant les essais comparatifs réalisés en collaboration avec l’Association pour la protection des automobilistes (APA), j’essaie environ 60 véhicules différents chaque année. Des nouveautés qui arrivent sur le marché évidemment, mais pas seulement. En effet, il est aussi pertinent de pouvoir conduire des modèles plus anciens pour savoir s’ils sont toujours intéressants ou au contraire, si l’arrivée de nouveautés les rend moins attrayants.

Tous les essais routiers de Protégez-Vous sont réalisés sur les routes du Québec, et nous refusons systématiquement les voyages (États-Unis, Europe, etc.), billets d’avion, hôtels, cadeaux et soupers au restaurant offerts par les constructeurs afin de séduire les journalistes.

D’où viennent les autos?

Chaque lundi matin, je récupère donc mon véhicule pour la semaine. La grande majorité de nos essais routiers font appel à des véhicules appartenant aux constructeurs. Ces derniers disposent d’une flotte de véhicules à Montréal qu’ils mettent à disposition des journalistes québécois.

Plusieurs constructeurs passent par des entreprises spécialisées chez qui tous les journalistes viennent récupérer les autos, c’est le cas notamment pour Nissan, Volkswagen, Ford et Toyota. D’autres fabricants (GM, Mitsubishi et BMW) font plutôt appel à des concessionnaires pour la gestion des véhicules destinés à la presse. Enfin, il est aussi possible d’aller récupérer le véhicule directement au siège social du constructeur, comme dans le cas de Mazda.

Généralement, l’offre de véhicules est suffisamment grande pour pouvoir organiser des essais individuels et comparatifs en fonction de nos besoins. Toutefois, lorsque les véhicules ne sont pas disponibles, Protégez-Vous les loue en passant par des agences de location de courte durée ou via Turo, la plateforme où des particuliers mettent leur véhicule à disposition.

Par exemple, puisque Tesla ne dispose pas de flotte de presse au Québec, nous avons dû louer les Model S et Model 3 afin de les intégrer à notre Guide autos neuves. Même chose pour l’Audi A4, louée l’an dernier pour notre essai comparatif des berlines de luxe.

Dans le cas d’Audi, le fabricant dispose pourtant d’une flotte de presse à Montréal, mais l’attaché de presse ne nous prête jamais de véhicules. Soit il ne répond pas à nos courriels, soit il affirme qu’il n’y a aucun véhicule dédié aux journalistes… alors qu’il m’est arrivé de voir sur Facebook des photos de certains confrères journalistes au volant des Audi de la flotte de presse du constructeur. Le choix de Audi à notre égard n’a toutefois pas d’influence sur le contenu de Protégez-Vous puisque la location nous permet de conduire les véhicules quand même.

L’essai de la semaine

Lorsque je conduis un véhicule, j’évalue ses capacités dynamiques et calcule sa consommation d’électricité ou de carburant.

Mes déplacements personnels me servent aussi pour enrichir les fiches du Guide autos neuves. Mon stationnement intérieur, plutôt étroit, me permet d’évaluer la visibilité arrière des autos, la maniabilité du véhicule et la qualité de la caméra de recul.

Lorsque je vais à l’épicerie, je mesure la taille du coffre, la hauteur du seuil et la modularité des sièges.
Je prends des photos de chaque auto essayée, afin d’alimenter les galeries photo du site et les images publiées dans le magazine.

Le même trajet pour toutes les nouveautés

Lorsque je conduis un véhicule qui n’a jamais été testé auparavant, par exemple le Honda Passport ou un véhicule complètement remanié par le constructeur comme la Mazda 3 2019, je vais rouler sur un parcours déterminé d’environ 250 km. Depuis mon arrivée à Protégez-Vous, je l’ai parcouru plusieurs dizaines de fois! Rouler sur un parcours identique permet de vérifier comment les véhicules se comportent (tenue de route, freinage, direction, performance, bruit, etc.). Cela permet aussi de calculer leur consommation d’énergie (essence ou électricité) et de comparer les véhicules entre eux.

Ce parcours, qui débute au centre-ville de Montréal, monte ensuite dans les Laurentides avant de revenir à Montréal. J’emprunte des routes en bon état, des routes très dégradées, des autoroutes et des routes de montagne sinueuses.

Parenthèse ici. Je suis allé deux fois aux États-Unis avec des véhicules d’essai, mais il s’agissait de voyages personnels qui n’étaient pas payés par les fabricants. J’en ai ensuite profité pour écrire deux billets de blogue (Mazda CX-3 et Ford Mustang). Cela dit, ces deux véhicules avaient préalablement été évalués sur le même parcours d’essai québécois que les autres modèles testés.

Le lundi suivant, je refais le plein de carburant et je rapporte le véhicule à l’endroit où je l’ai emprunté. Et je recommence avec une auto différente. Lorsqu’il faut changer de fabricant (aller de Mazda vers GM, par exemple), les journalistes s’entraident souvent pour passer directement d’un endroit à l’autre. Le dimanche soir ou le lundi matin, il n’est donc pas rare d’envoyer ou de recevoir un message qui dit «Je fais Mazda-GM demain, peux-tu me faire un lift?»

Dans les semaines à venir, je vais essayer le Kia Niro EV, la Kia Soul (électrique et à essence), la BMW Série 3 et la Mercedes-Benz Classe A. Les informations récoltées lors de ces essais seront ensuite intégrées dans les fiches de notre Guide autos neuves.