Comment protéger vos finances à l’ère de Trump 2.0?

Emmanuelle Gril | 28 janvier 2025, 11h03

Le retour au pouvoir du président Trump vous inquiète pour vos finances? Voici ce que vous pouvez faire.

Depuis le retour au pouvoir du turbulent président Donald Trump chez nos voisins du Sud, le monde entier semble retenir son souffle. Ce qui inquiète le plus chez nous ? Ses menaces d’imposer des frais douaniers de 25 % sur les produits canadiens, et le ressac économique que cela générerait forcément.

Si on ne sait pas encore de quelle façon cela se concrétisera, Fabien Major, planificateur financier autonome et conseiller principal en gestion de patrimoine, Équipe Major, iA Gestion privée de patrimoine, invite toutefois à respirer profondément et à garder son calme. « Il faut d’abord se rappeler que nous sommes déjà passés par un premier mandat de Donald Trump, mais, surtout, qu’il n’est pas notre président, dit-il. Ensuite, ce que ce chef d’État aime encore davantage que sa propre image dans le miroir, c’est l’argent. Or, aux États-Unis, le capital possède une énorme influence et est très puissant. »

Fabien Major ajoute que plus de 80 % des revenus des plus grandes entreprises américaines proviennent de l’extérieur du pays et que celles-ci n’apprécieraient probablement pas de devoir composer avec une guerre commerciale qui perdure. De plus, pour prospérer, elles ont besoin de stabilité économique. Autrement dit, si ses décisions engendrent de trop fortes perturbations, le président pourrait bien réduire la voilure.

Pas de panique, même avec les secousses boursières

Mais pour nous, simples citoyens et petits épargnants, qu’est-ce que cela signifie exactement ? Des montagnes russes en bourse pourraient effectivement affecter les rendements de nos placements. Mais pas question de céder à la panique et de procéder à une « vente de feu » !

« Pour sécuriser ses placements, la meilleure chose à faire est d’avoir un portefeuille diversifié. Que ce soit en Europe, au Canada ou aux États-Unis, de nombreuses entreprises affichent une valorisation bien établie », explique Fabien Major.

Deux autres stratégies peuvent aussi aider à composer avec les fluctuations boursières. Les fonds négociés en bourse (FNB) à faible volatilité visent à générer des rendements similaires à ceux du marché, mais avec une volatilité moindre. De quelle façon ? En sélectionnant des actions moins volatiles. Ce type de portefeuille donne de bons résultats à long terme, mais les rendements peuvent être moindres que ceux de l’ensemble du marché lorsque celui-ci traverse des périodes de croissance solides.

Autre option : le FNB à options d’achat couvertes. « Ce type de placement permet d’atténuer les effets négatifs en période de repli, parce qu’il génère des revenus, mais limite les baisses. Il permet aussi de profiter des hausses de rendement le cas échéant », précise Fabien Major.

À titre d’exemple et sans nous prononcer sur les rendements de ces fonds, voici quelques options possibles dans ces catégories de placements :

  • Chez BMO, le FNB d’actions canadiennes à faible volatilité ou le FNB d’actions américaines à faible volatilité
  • Chez Investco, le FNB à faible volatilité
  • Chez Dynamique, le Fonds de rendement à prime
  • Chez JP Morgan, le JEPQ (FNB actif d’actions NASDAQ de revenus à prime) ou le JEPI (FNB actif d’actions américaines de revenus à prime).

Que risque-t-il de se passer pour la valeur du dollar ?

Concernant la hausse redoutée des tarifs douaniers sur les importations canadiennes aux États-Unis, les entreprises qui exportent beaucoup vers nos voisins du Sud risquent évidemment d’en pâtir. Fabien Major souligne toutefois que l’on pourrait aussi s’attendre à quelques effets positifs, car si la valeur du dollar canadien baisse et que la valeur des actions américaines augmente, les gains pour les investisseurs s’avéreront intéressants. « Une guerre tarifaire ne peut pas durer éternellement. C’est pourquoi, en tout état de cause, je recommande de ne pas quitter le marché et de conserver ses investissements de façon à pouvoir profiter de la reprise lorsqu’elle finira par se concrétiser », conseille l’expert.

Devrait-on acquérir des dollars américains compte tenu de la dépréciation du dollar canadien qui risque fort de se poursuivre ? Pour que cela en vaille vraiment la peine, il faudrait en acheter beaucoup, selon le planificateur financier. « Une bonne façon de ne pas souffrir de la faiblesse de notre dollar par rapport au dollar de nos voisins est de passer nos vacances au Canada », souligne-t-il. Avis aux snowbirds !

Fabien Major conclut en rappelant que ce n’est pas un changement ponctuel de la situation politique ou économique qui devrait motiver nos choix en matière d’investissement, mais bien nos objectifs de vie. Un conseiller en services financiers ou un planificateur financier pourra vous aider à déterminer quelle est la meilleure stratégie en fonction de votre situation personnelle.

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