Pour ne pas virer fou, ce vendredi !

Emmanuelle Gril | 23 novembre 2022, 15h12

Vendredi fou, Cyberlundi… Les commerçants rivalisent d’imagination pour nous inciter à acheter et à dépenser toujours plus.

Si vous êtes comme moi, votre boîte de réception déborde ces temps-ci de courriels promotionnels de toutes sortes. Vendredi fou, Cyberlundi, et même pré-Vendredi fou, les aubaines ne manquent pas en cette période de l’année.

Même si, au Québec, nous avons davantage de retenue que nos voisins américains – rappelons-nous les traditionnelles images de consommateurs déchaînés prêts à tout pour mettre la main sur un téléviseur à prix sacrifié… –, il reste que ces événements commerciaux sont très populaires chez nous.

Comme bien d’autres, j’en profite pour prendre de l’avance sur mes emplettes de Noël. Mais, après coup, une fois reçu le relevé de carte de crédit, je finis toujours par me demander si j’ai vraiment fait de bonnes affaires ou si je ne me suis pas laissée entraîner moi aussi dans la fièvre du Vendredi fou.

Des rabais, vraiment ?

Pour le savoir, j’ai posé la question à Sara Eve Levac, avocate et conseillère juridique à Option Consommateurs.

Tout d’abord, s’agit-il vraiment de véritables rabais ou bien d’une simple opération de marketing ? L’avocate se fait rassurante en précisant que le droit encadre ces pratiques. Ainsi, un commerçant ne peut pas laisser croire que le prix a été réduit si c’est faux. Il lui est également interdit de gonfler le prix initial pour donner l’illusion qu’il y a effectivement un rabais.

En revanche, Me Levac recommande de comparer les prix des produits qui nous intéressent entre divers détaillants, et surtout de les surveiller sur une longue période avant le Vendredi fou pour s’assurer que les réductions annoncées sont aussi avantageuses que la publicité le laisse croire.

Retours et remboursements

Elle conseille aussi de vérifier la politique de retour et de remboursement, laquelle peut varier d’un commerçant à un autre. Sachez qu’il n’est pas toujours possible de retourner un produit en promotion ou de se le faire rembourser. Et, même si c’est le cas, la période de retour sera peut-être expirée quand vous offrirez votre cadeau à Noël…

Assurez-vous également que le délai de livraison est raisonnable. Si la date de livraison n’est pas respectée ou que vous n’avez pas reçu le bon produit, vous pouvez toujours demander une rétrofacturation, pour autant que l’achat ait été effectué avec une carte de crédit.

De bonnes pratiques à adopter

Kévin Sitaya, chargé de clientèle chez Desjardins, donne d’autres précieux conseils pour éviter de regretter vos achats. La règle d’or : établir un budget. Il rappelle que c’est la clé d’une saine gestion de ses finances, mais aussi la meilleure façon d’éviter les achats impulsifs.

Dressez une liste de ce que vous souhaitez acheter en indiquant le prix que vous voulez consacrer à chacun des produits. Fixez également un ordre de priorité et, surtout, ne vous sentez pas obligé de dépenser toute la somme que vous vous êtes allouée !

Il souligne également que ce n’est pas parce que c’est le Vendredi fou que l’on doit absolument effectuer des achats. Il y aura bien d’autres périodes de promotion, le Boxing Day par exemple, pour trouver des occasions de dépenser…

Crédit et financement : prudence

Son ultime recommandation : soyez prudent avec le financement et le crédit. Si vous payez avec une carte de crédit, efforcez-vous de rembourser le solde complet avant la fin de la période de grâce pour éviter d’avoir à payer des intérêts. Avec un taux de 19,99 %, un téléviseur qui semblait une aubaine ne le sera plus du tout si vous payez des frais d’intérêt pendant des mois.

Quant au mode de paiement de type « achetez maintenant, payez plus tard », on devrait le réserver aux gros achats (électroménagers, meubles, etc.) et surtout respecter l’entente prise avec le commerçant. Un défaut de paiement pourrait vous coûter cher en intérêts et pénalités.

Enfin, les paiements en plusieurs versements sont de plus en plus populaires avec des services comme Klarna, Sezzle ou Paybright. Attention : ils donnent l’illusion de dépenser peu à la fois et nous incitent à consommer davantage. N’oubliez pas qu’en fin de compte, six « petits » achats de 40 $ chacun, au fil d’un mois, finissent par coûter la somme de 240 $. Aviez-vous prévu cette dépense ?

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