Déductions fiscales pour télétravail : quelle méthode choisir ?

Emmanuelle Gril | 03 mars 2021, 12h00

La méthode détaillée de déductions fiscales pour télétravail pourrait être plus avantageuse pour les locataires.

Si vous avez passé la moitié de votre temps en télétravail durant au moins quatre semaines consécutives en 2020 en raison de la COVID-19, vous êtes admissible à certaines déductions fiscales. Mais quelle méthode choisir ? La simplifiée, qui permet de déduire 2 $ par jour jusqu’à concurrence de 400 $ au fédéral et au provincial, ou la détaillée, qui inclut diverses dépenses (électricité, Internet, téléphone, fournitures de bureau, etc.) ?

Il n’y a pas vraiment de choix meilleur qu’un autre, mais votre situation personnelle influera beaucoup sur le montant des déductions que vous pourrez demander, indique Josée Cabral, spécialiste supérieure de l’impôt chez H&R Block.

Entre les deux, votre cœur balance… Voici qui devrait vous aider à y voir plus clair.

Déductions pour le loyer, mais pas pour l’hypothèque

Si vous êtes locataire, sachez que vous avez un grand avantage sur les propriétaires. En effet, vous serez en mesure d’inclure une portion de votre loyer dans vos dépenses, contrairement aux propriétaires qui, eux, ne sont pas autorisés à réclamer leur hypothèque ni les intérêts payés sur celle-ci. Une petite bizarrerie fiscale qui pèsera lourd, avec une différence dans les dépenses admissibles pouvant se chiffrer à plusieurs milliers de dollars. Pour vous faciliter la vie, utilisez l’outil de Revenu Québec. Il compare les résultats selon les deux méthodes – simplifiée ou détaillée – et vous indiquera en quelques clics quelle est l’option la plus intéressante dans votre cas.

Contrairement à la méthode simplifiée, quand on opte pour la méthode détaillée on doit fournir des formulaires (T2200S au fédéral et TP-64.3 au provincial) signés par l’employeur, et conserver les reçus et justificatifs reliés aux dépenses. Attention: il n’est pas possible de réclamer 100 % des dépenses, mais seulement la partie qui correspond au prorata de l’espace de bureau par rapport à la superficie du domicile, ainsi qu’au pourcentage d’utilisation pour le télétravail. Par exemple, si vous utilisez une pièce dans un 4 1/2, vous pourrez déduire 25 % du loyer, ou encore 50 % de la facture d’Internet si vous vous en servez la moitié du temps pour le travail.

Josée Cabral recommande de vous garder une petite gêne et de réclamer des montants raisonnables pour éviter de faire sourciller les agences du revenu et de vous exposer à un contrôle fiscal. Car, même si vous n’avez rien à vous reprocher, ce n’est pas nécessairement une expérience agréable.

Bon à savoir: les coûts du matériel de bureau (écran, ordinateur, souris, imprimante, chaise, etc.) ne sont pas admissibles, seules certaines fournitures le sont (encre, papier, agrafes, stylos, etc.). Et si vous avez engagé des frais pour aménager un bureau à domicile, ne comptez pas là-dessus! Tout au plus pourrez-vous inclure les frais relatifs à la peinture, à des réparations mineures et à l’entretien (ampoules, produits de nettoyage).

En revanche, si vous êtes en couple ou en colocation, tous ceux qui ont télétravaillé et remplissent les conditions nécessaires peuvent réclamer des déductions. Mais là encore la modération a bien meilleur goût, et il ne faut surtout pas que la somme des dépenses déclarées par chaque colocataire ou conjoint soit supérieure à la dépense réelle, prévient Josée Cabral. Sinon, le fisc vous tapera sur les doigts!

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