COVID-19 : les fraudeurs sont toujours aux aguets

Emmanuelle Gril | 23 juin 2020, 12h00

Les stratégies des fraudeurs évoluent et ils sont plus créatifs que jamais! Voici leurs dernières trouvailles.

Au début de la pandémie, lorsque toute la population cherchait fébrilement des masques devenus introuvables dans les pharmacies, les fraudeurs se sont adaptés. Ils ont proposé des masques, distribués gratuitement par de fausses agences de la Croix-Rouge. Il fallait toutefois payer les frais de transport, et pour cela donner ses informations de carte de crédit…

Ensuite est venue la Prestation canadienne d’urgence. Même stratagème : les fraudeurs nous enjoignaient à cliquer sur un lien et à indiquer nos coordonnées bancaires afin de percevoir la PCU.

On a aussi vu passer des offres d’emploi à domicile trop belles pour être vraies, sur Facebook et Kijiji. Des «experts» nous ont également proposé d’investir dans des compagnies qui développaient un vaccin ou des médicaments contre la COVID-19, faisant miroiter des rendements mirobolants.

Bref, les fraudeurs ne manquent pas d’imagination et savent tirer parti de toutes les occasions. Ils ont d’ailleurs récemment ajusté le tir et exploitent désormais toutes les juteuses occasions générées par l’explosion du commerce en ligne.

Cap sur le commerce électronique

Lisanne Roy Beauchamp, superviseure des opérations du centre d’appel du Centre antifraude du Canada (CAFC), explique que depuis le début de la pandémie, l’organisme fédéral a reçu plus de 1 000 signalements de tentatives d’escroqueries diverses. Récemment, elle remarque une hausse marquée pour l’offre frauduleuse de produits en ligne, en particulier des équipements d’exercice physique, des tondeuses pour les cheveux, des jouets pour enfants… ainsi que des animaux !

Eh oui, le confinement en a incité plusieurs à adopter un ami à quatre pattes, que ce soit pour tromper sa solitude ou pour distraire les enfants. Les fraudeurs procèdent souvent de la façon suivante : par le biais des petites annonces, ils donnent des chiots ou des chatons. Après quelques échanges de messages, ils réclament un montant pour payer les vaccins, puis un autre pour les frais d’expédition, les assurances, etc. Et bien sûr, vous n’obtiendrez jamais l’animal promis.

On retrouve aussi des annonces sur les réseaux sociaux proposant des vêtements, chaussures ou sacs à main de marques à prix cassés (moins 80 %, une aubaine!), mais qui s’avèrent être des produits contrefaits.

Les malfaiteurs effectuent également des envois massifs de courriels ou de textos indiquant que notre demande de remboursement pour un retour de produit sur Amazon nécessite la mise à jour de nos informations bancaires. Il y a quelques semaines, j’ai moi-même failli tomber dans le panneau lorsque j’ai reçu un faux courriel de Postes Canada. Celui-ci mentionnait que mon colis était coincé dans un entrepôt et que je devais payer quelques dollars afin qu’il me soit expédié. Or, j’attendais depuis plus de deux mois un robot-boulanger, cette machine qui permet de confectionner toutes sortes de pain en un tournemain, commandée sur Internet sous le coup de la panique au début du confinement… J’ai failli cliquer sur le lien, mais je me suis heureusement ravisée, constatant que le message était rédigé dans un français approximatif et que l’adresse de l’expéditeur était plus que douteuse.

Rappelez-vous que les fraudeurs sont constamment à la recherche de nouvelles façons de nous extorquer de l’argent ou des données personnelles. Pensez-y avant de donner des renseignements sur une plateforme dont vous n’avez pas vérifié l’authenticité ou de cliquer sur des liens ou des pièces jointes dans un courriel ou texto. Et surtout, ne manquez pas de signaler les fraudes au CAFC

Et ma machine à pain dans tout ça? Je ne l’ai jamais reçue et j’ai obtenu un remboursement.