Outils et conseils pour investisseurs autonomes

Emmanuelle Gril | 04 avril 2023, 12h28

Au cours des dernières années, l’investissement autonome a fait des adeptes. Nombre d’investisseurs se sont brûlé les ailes.

Dans mon entourage, en particulier durant la pandémie, j’ai vu naître des vocations d’investisseur autonome. Du professionnel confiné qui essaie de tuer le temps en suivant un cours en ligne sur le courtage direct à l’étudiant qui découvre la cryptomonnaie, plusieurs ont fait leurs premiers pas en Bourse. Grâce à un marché en hausse et des rendements intéressants, certains se sont imaginés être des génies de la finance, alors qu’ils ont tout bonnement surfé sur la vague. Et lorsque les choses se sont gâtées, plusieurs ont mangé leurs bas…

Car, dans un marché haussier, le phénomène de l’investissement autonome s’accentue, souligne Léa Saadé, vice-présidente régionale, Montréal centre et Rive-Nord, Gestion de patrimoine à la Financière des professionnels. Pendant deux ans, la Bourse a, en effet, suscité un grand engouement, et les plateformes de courtage en ligne ont recruté de nouveaux clients. Mais les montagnes russes des derniers mois ont considérablement calmé les ardeurs, et nombreux sont les investisseurs en herbe qui ont réalisé que ce domaine requiert un bon bagage de connaissances.

Léa Saadé rappelle que les conseils de professionnels, de préférence les planificateurs financiers, valent leur pesant d’or lorsqu’il s’agit de placer son argent en Bourse. Cela dit, elle propose à ceux qui souhaiteraient malgré tout se lancer seuls dans l’aventure de suivre ces quelques recommandations.

Quelques règles d’or

Tout d’abord, se tenir loin de ses émotions puisque les biais comportementaux sont légion en matière de finance et d’investissement, et peuvent nous pousser à prendre de mauvaises décisions. Il faut aussi bien connaître son profil d’investisseur et sa tolérance au risque, afin de choisir les types de placements susceptibles de nous convenir.

On doit également réfléchir à l’horizon de placement (à court, moyen ou long terme) et se garder de trop concentrer ses avoirs dans un secteur ou une entreprise en particulier. Léa Saadé souligne que c’est en appliquant le principe de la diversification que l’on réduit les risques. En ce sens, elle conseille tout particulièrement aux jeunes investisseurs de se méfier de la « saveur du mois ».

Essayer de « battre le marché » (aussi connu sous le nom de market timing), est une autre erreur courante.

Pour réduire les risques, l’investisseur autonome devrait donc se renseigner constamment, analyser les informations pertinentes provenant de sources fiables et reconnues, développer ses connaissances et, surtout, se méfier des rumeurs sur la présumée montée en flèche de tel ou tel titre.

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FundGrade et Morningstar

Des palmarès préparés par des firmes comme FundGrade ou Morningstar peuvent aussi aider à s’y retrouver parmi les fonds. Léa Saadé souligne qu’il s’agit de classements réputés dans l’industrie concernant les fonds affichant les meilleurs rendements ajustés au risque. Bon à savoir : ces classements sont réalisés par catégories de fonds, ce qui permet de comparer des pommes avec des pommes. L’investisseur autonome peut donc s’en inspirer pour ses placements et choisir des fonds bien placés parmi ceux-ci. Mais attention, car le passé n’est pas garant de l’avenir et un bon rendement pourrait ne pas se reproduire dans le futur.

Enfin, en tout temps, il faut se rappeler qu’en jouant en Bourse, on fait face à un potentiel de perte qui peut mettre en péril l’épargne de plusieurs années ou même de toute une vie. Cela pourrait avoir un effet particulièrement désastreux s’il s’agit de nos économies pour la retraite.

La page Investir par soi-même : ça ne s’improvise pas !, de l’Autorité des marchés financiers (AMF), dispense de nombreux conseils utiles aux investisseurs autonomes. On y trouve aussi de la documentation et des outils, notamment pour évaluer son profil d’investisseur et sa tolérance au risque. Un incontournable à lire avant de se lancer.

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