Est-ce le bon moment pour vendre et acheter une propriété ?
Emmanuelle Gril | 21 juillet 2020, 11h51
Avec le confinement, vous avez constaté que vous êtes à l’étroit dans votre logement.
Le Québec a confiné sa population dès la mi-mars. Avec les écoles et les garderies fermées, la plupart d’entre nous avons dû travailler de la maison tout en s’occupant des enfants. C’est ainsi que bien des ménages ont constaté que leur logement était trop exigu. Qui plus est, si le télétravail est là pour rester, même partiellement, on aimerait bien pouvoir s’aménager un petit coin bureau au lieu de s’installer sur un coin de la table de la cuisine… Oui, mais le marché est-il vigoureux, ou bien faut-il s’attendre à vendre sa propriété à perte?
Moins de propriétés à vendre
De l’avis Ghislain Larochelle, coach, formateur et expert en investissement immobilier, c’est au contraire un excellent moment pour vendre votre propriété à un bon prix. On se trouve en effet dans un marché qui est nettement favorable aux vendeurs. Jugez plutôt : selon les dernières statistiques de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec, en juin 2020, sur l’ensemble de la province, le prix médian des unifamiliales a augmenté de 8 % et celui des copropriétés de 11 % par rapport à la même période l’an dernier. Il n’y a que le segment des plex (deux à cinq logements) qui a perdu du terrain (-9 %). Parallèlement, on a connu une croissance des ventes de 35 % au Québec.
Force est de constater que les prix n’ont pas chuté comme certains s‘y attendaient, bien au contraire. La raison en est simple : le nombre d’inscriptions a fortement diminué depuis 2019, passant de plus de 90 000 unités proposées sur le site Centris.ca l’an dernier, à environ 61 000 à la mi-juillet 2020. En fait, les gens hésitent à mettre en vente leur propriété, car ils craignent de ne pas pouvoir en dénicher une autre. Un cycle infernal qui entretient une relative rareté et qui a permis de soutenir les prix.
Ghislain Larochelle se fait toutefois rassurant : même si le choix est effectivement plus limité actuellement, il y a tout de même un bon inventaire de propriétés à vendre. Néanmoins, il faudra peut-être se montrer moins regardant sur les caractéristiques recherchées et s’accommoder du fait, par exemple, qu’il n’y ait pas d’espace de stationnement ou que le sous-sol ne soit pas fini.
Sortir de la ville
Mais puisque le télétravail a été adopté par de nombreuses entreprises et qu’il sera probablement implanté à long terme, une autre option serait de vous tourner vers une zone plus éloignée, là où les prix sont moins élevés que dans les grands centres urbains. De cette façon, vous pourriez acquérir une propriété qui répond davantage à vos critères tout en respectant votre budget.
Qu’en est-il des résidences secondaires? Si vous préférez conserver votre logement actuel, mais qu’en contrepartie vous souhaitez avoir la possibilité de prendre un bol d’air à l’extérieur de la ville, sachez que vous n’êtes pas le seul à avoir eu cette idée. Il semble en effet que les chalets et les maisons de campagne connaissent un fort regain de popularité. En Estrie par exemple, ils s’envolent comme des petits pains chauds alors qu’habituellement, il faut plusieurs mois avant de conclure une vente. Pas de doute, la COVID-19 a un impact sur de multiples aspects de nos vies, même l’immobilier…