Tous dehors, mais pas n’importe comment

Amélie Cléroux | 17 juin 2020, 16h20

Les parcs nationaux sont ouverts! Partons à l'aventure, mais pensons aussi à l'éthique du plein air.

Après près de trois mois cloisonnés à l’intérieur pour aplanir la courbe de cette pandémie en plein bourgeonnement printanier, fort à parier que les amoureux de la nature et les randonneurs les fourmis aux pattes vont courir – les bâtons de marche en l’air – vers les sentiers d’ici… si ce n’est pas déjà fait!

Et probablement pas seulement les plus habitués. Tout le monde a manqué de grand air et de vitamine D, tandis que les vacances en contrées étrangères sont encore bien loin d’être à l’horaire.

D’ailleurs, je sens que vous serez nombreux à apprivoiser le camping et à explorer certaines régions de la province pour la première fois cet été.

Avec l’euphorie des uns et le manque de connaissances des autres, il est probable que quelques comportements un peu trop enthousiastes, voire discutables, sont à prévoir.

Quand je marche en montagne, j’ai par exemple horreur de croiser quelqu’un qui fait jouer de la musique dans un haut-parleur portatif, un geste que je trouve irrespectueux et qui brime mon expérience en nature.

«Tu veux écouter de la musique? Ok, mets des écouteurs», lance d’ailleurs Renée-Claude Bastien, guide professionnelle en tourisme d’aventure depuis vingt ans, avec qui je discute d’éthique en plein air lorsque je réalise mon reportage sur les sept principes Sans trace.

Ma conversation avec la guide et formatrice m’en apprend et me fait réfléchir à mon propre comportement.

«Oupelaï!», me surprends-je à penser à quelques occasions. Après tout, cette musique qui m’horripile sur les sentiers… je l’ai déjà fait entendre sur mon terrain de camping avec des amis.

Par le passé, j’ai joué les Blanche-Neige et nourris des oiseaux avec les miettes de ma barre tendre. Il m’est arrivé de contourner des zones boueuses dans les sentiers, ce qui a pour conséquence d’accentuer l’érosion du sol. Pas plus tard que l’an dernier, et malgré les interdictions, j’ai ramassé des bouts de bois sur le sol afin de m’aider à allumer mon feu, par ailleurs trop tôt en soirée. Et j’en passe.

La pleinairiste consciencieuse que je suis a certes évolué avec les années, mais a encore beaucoup d’apprentissages à faire… et c’est bien normal.

L’éthique en plein air c’est un peu ça, c’est avant tout une prise de conscience : mon geste a un impact à lui seul assez minime, mais je dois le multiplier par le nombre de personnes qui fréquentent le lieu.

Et plus de 6 200 000 visiteurs ont mis le pied au moins une fois dans les parcs nationaux et réserves fauniques de la Sépaq pendant la saison 2018-2019. Imaginez un peu dans les Rocheuses canadiennes ou dans les Adirondacks au Nord-Est des États-Unis…

Si nous voulons tous profiter de nos milieux naturels pour encore longtemps, ça commence donc par poser les bons gestes individuels.

Sans faire de mauvaise comparaison avec la crise de la COVID-19, disons que la pandémie nous aura appris cela. Le déconfinement, de son côté, va demander de nous adapter.

Par exemple, nous ne devons pas nous distancer de plusieurs mètres de la personne que nous croisons si cela nous fait sortir du sentier aménagé. Essayons de ne pas rendre la vie trop dure à dame nature!

J’ai quasiment le goût de vous dire «ça va bien aller», mais je vais plutôt vous inviter à lire ce reportage sur les bonnes pratiques en plein air et les sept principes Sans trace à ne pas perdre de vue lors de votre prochaine escapade.

Allez, bonne randonnée!