Vendus, les journalistes auto ?
Julien Amado-désactivé | 11 septembre 2019, 17h10
Ce n’est pas le cas chez Protégez-Vous en tout cas, et voici pourquoi.
Le monde du journaliste automobile est inconnu de la majorité des lecteurs. C’est pour cela que je me suis dit que vous seriez peut-être intéressés d’en savoir plus sur les coulisses de cette industrie.
En introduction, je voudrais clarifier une chose. Non, les journalistes automobiles ne reçoivent pas d’enveloppes brunes en secret de la part des constructeurs pour dire du bien de tel ou tel véhicule. En revanche, les fabricants savent comment séduire les journalistes en leur faisant certaines faveurs susceptibles de remettre en question leur objectivité.
Si vous suivez des journalistes automobiles sur les réseaux sociaux, vous avez probablement constaté que plusieurs essayent des véhicules un peu partout autour du monde.
Ce sont les fameux « voyages de presse » qui font beaucoup parler dans les salles de rédaction et monopolisent les conversations trop souvent dans le milieu du journalisme automobile.
Tous ces voyages sont intégralement payés par les constructeurs, et les déplacements en avion pour les destinations lointaines se font souvent en classe affaires. Les hôtels sont généralement luxueux, et les restaurants sont plus proches de la haute gastronomie que d’une cantine qui vend des hot-dogs et de la poutine.
Il arrive aussi que les journalistes reçoivent des « cadeaux de presse », c’est-à-dire des objets promotionnels reliés à la marque (casquette, chandail, etc.) ou des invitations à des activités qui n’ont aucun lien avec l’essai du véhicule (matchs de hockey, Grand Prix du Canada, etc.).
Suis-je fou de ne pas y aller ?
Dans ce cas, pourquoi ne pas me faire plaisir et y aller comme les autres ? Tout simplement pour ne pas créer d’apparence de conflit d’intérêt. À Protégez-Vous, nous refusons systématiquement les voyages de presse, les cadeaux et les invitations au restaurant.
Certes, nous acceptons des prêts de voitures, car il ne serait pas possible d’acheter tous les véhicules que nous testons chaque année. Mais nous les évaluons tous au Québec, sur les mêmes routes empruntées par nos lecteurs.
Par ailleurs, le travail du constructeur, c’est de mettre son véhicule en valeur et de favoriser une couverture de presse favorable, alors que le nôtre c’est de brosser un portrait réaliste des véhicules avec leurs qualités et leurs défauts. Par exemple, un cabriolet impressionnera plus sur une route ensoleillée de Californie que sur une route québécoise pleine de trous au printemps.
Rouler en Europe ou en Californie, où la qualité des routes est meilleure, peut aussi masquer des problèmes qui auraient été décelés au Québec. Par exemple, un véhicule dont le roulement, ferme, est jugé acceptable en Europe pourrait en réalité être inconfortable sur le réseau routier québécois.
Journalistes sous influence ?
Si le choix de Protégez-Vous est clair, je n’irai pas jusqu’à jeter la pierre à tous mes confrères. De nombreux journalistes qui acceptent les voyages ne sont pas dupes, et ils gardent leur esprit critique. Ils continuent à faire preuve de mordant et n’hésitent pas à écrire ce qu’ils pensent des véhicules et, s’ils sont mauvais, à le dire sans hésiter.
Soyez toutefois conscients que d’autres écrivent toujours des articles positifs pour ne pas froisser les constructeurs. Dans le milieu, on dit « qu’ils n’ont jamais conduit une mauvaise voiture ». Et ce qui est amusant, c’est que ce sont souvent les plus profiteurs qui se justifient le plus à propos de ces voyages et disent à qui veut l’entendre qu’ils sont totalement impartiaux.
Ils s’évitent ainsi une certaine pression, car lorsqu’un véhicule a reçu une mauvaise critique, il arrive que des relationnistes appellent directement les journalistes ou les directeurs des publications pour se plaindre. Et comme les constructeurs automobiles dépensent beaucoup d’argent en publicité dans certains médias, un rapport de force s’installe entre la publication et le fabricant.
C’est aussi pour cette raison que Protégez-Vous se distingue des autres médias. Nous ne dépendons pas des constructeurs et des concessionnaires pour notre financement. Ces derniers ne peuvent donc pas nous menacer de retirer un budget publicitaire pour nous faire plier puisque nous n’en recevons pas. C’est ce qui nous permet d’écrire ce que nous pensons réellement des véhicules.
C’est pour toutes ces raisons que Protégez-Vous vous garantit des essais routiers totalement indépendants. Si vous magasinez un véhicule présentement, n’hésitez pas à regarder comment se déroulent nos essais routiers et à consulter tous nos essais sur route.