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Trois doses, trois vaccins différents: quels sont les risques?

Par Marie-Eve Shaffer
vaccins-covid Shutterstock.com

AstraZeneca, Pfizer-BioNTech et Moderna. Des milliers de Québécois âgés de 45 ans et plus ont obtenu trois doses de vaccins différents pour se protéger contre la COVID-19. Peuvent-ils subir les contrecoups de ce cocktail immunisant?

«Il ne faut pas être alarmé par la combinaison des trois formules vaccinales qui sont plus ou moins différentes», avance Benoit Barbeau, professeur au département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Lui-même a reçu ces trois vaccins contre la COVID-19 qui ont été autorisés par Santé Canada.

Des technologies différentes pour un même but

Les vaccins conçus par Moderna et Pfizer-BioNTech s’appuient sur la même technologie: l’ARN messager. Chacun transporte l’ARN dans une capsule de lipides et le transmet aux cellules afin qu’elles fabriquent une protéine de spicule et qu’elle génère une réponse immunitaire.

Qu’est-ce qui distingue ces deux produits vaccinaux? La composition de la capsule lipidique et le dosage de l’ARN. «Il n’y a pas de grande différence entre Moderna et Pfizer-BioNTech. C’est pour cela qu’on a plus accepté leur interchangeabilité», mentionne le professeur Barbeau.

Le vaccin conçu par la pharmaceutique AstraZeneca est plutôt constitué d’un adénovirus, c’est-à-dire d’un virus inoffensif qui contient une molécule d’ADN. Sa composition a été modifiée pour l’empêcher de se reproduire.

«En injectant l’information génétique dans la cellule, votre corps produira la protéine de spicule et enclenchera une réponse immunitaire, au même titre que les vaccins à ARN», explique le virologue.

Ainsi, les trois vaccins fonctionnent de façon similaire: ils fournissent un ingrédient important pour que votre système immunitaire s’active et qu’il soit prêt à combattre le virus de la COVID-19.

«Et recevoir des vaccins différents peut engendrer une réponse immunitaire plus forte, ajoute Benoit Barbeau. Il y a une espèce de complémentarité entre les vaccins en raison de leurs différences.»

Des études réalisées notamment au Royaume-Uni, en Allemagne et en Espagne concluent qu’une vaccination variée stimule davantage le système immunitaire.

«Pleinement vacciné?»

Si la vaccination mixte n’occasionne aucun effet indésirable sur la santé – du moins d’après les études réalisées jusqu’à présent –, qu’en est-il du statut vaccinal? Le Canada considère qu’une personne est pleinement vaccinée si elle a obtenu deux doses d’un même vaccin, une seule injection du vaccin Janssen/Johnson & Johnson ou «un mélange de deux vaccins» reconnus par ses autorités de santé publique depuis au moins 15 jours.

Ainsi, une personne qui a reçu une dose d’AstraZeneca, puis une dose d’un vaccin à ARN messager (Pfizer-BioNTech ou Moderna) est pleinement vaccinée. Même chose si elle a obtenu un mélange des vaccins de Pfizer-BioNTech et de Moderna. La dose de rappel, qui est maintenant offerte à l’ensemble de la population, n’est pas considérée pour le moment dans le statut vaccinal.

Et pour les voyages?

Mais, si vous partez en voyage, les pays que vous visiterez feront-ils preuve de la même ouverture?

Aux États-Unis, il faut avoir reçu deux doses d’un vaccin contre la COVID-19 – ou une seule pour le produit de Janssen/Johnson & Johnson – depuis au moins 14 jours pour être pleinement vacciné. Bien que les Centres pour le contrôle et la prévention des infections (CDC) ne recommandent pas le mélange de vaccins, les combinaisons entre les vaccins validés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sont acceptées.

Plus au sud, dans la mer des Caraïbes, Trinité-et-Tobago, qui refusait jusqu’à l’été dernier de reconnaître le produit d’AstraZeneca, approuve désormais tous les vaccins homologués par l’OMS. Un voyageur est considéré comme pleinement vacciné s’il a reçu deux doses depuis 14 jours. Il n’a pas alors à faire une quarantaine de 14 jours.

Dans l’Union européenne, chaque pays a ses propres exigences sanitaires. L’Agence européenne des médicaments et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) ont plaidé en décembre dernier en faveur de la «vaccination hétérogène contre la COVID-19». La France est en accord avec cette position. Elle indique qu’une personne pleinement vaccinée doit avoir reçu une deuxième dose de vaccin depuis au moins sept jours et que les combinaisons «AstraZeneca/Pfizer, AstraZeneca/Moderna et Pfizer/Moderna» sont autorisées.

L’Allemagne, où une dose du vaccin d’AstraZeneca a été administrée à pratiquement tous les adultes, est aussi favorable à la diversification des vaccins, dans la mesure où ils sont autorisés par l’Institut Paul-Ehrlich.

L’Australie a pour sa part dressé une liste de vaccins reconnus par ses autorités sanitaires – qui comprend entre autres ceux de Pfizer-BioNTech, Moderna et AstraZeneca/Covishield – en mentionnant que les combinaisons sont acceptées.

Autrement dit, l’idée entourant la vaccination mixte fait son chemin.

>> À lire aussi: 6 choses à savoir sur la troisième dose de vaccin contre la COVID-19 et COVID-19: ressources fiables et utiles

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