Sirop d’érable: pourquoi acheter bio?
Le sirop d’érable est un produit naturel… mais pas nécessairement bio. Qu’est-ce qui distingue le sirop biologique du traditionnel?
Sur les 120 millions de livres de sirop d’érable produites au Québec en 2013, 21 étaient certifiées biologiques, soit près de 18 % de la production québécoise annuelle totale. Cette année-là, 362 des 7 300 membres de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec ont fait bouillir une eau d’érable certifiée biologique.
«Les gens confondent souvent naturel et biologique. Le sirop d’érable est, à la base, entièrement naturel. Pour être biologique, par contre, il doit être fabriqué selon des normes nationales très strictes», explique Serge Dubois, acériculteur et vice-président de Biodélices. C’est donc le contrôle des procédés de production qui en garantit la nature biologique.
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Ces normes ont été élaborées dans une perspective écologique et de développement durable par l’Office des normes générales du Canada (ONGC), un organisme qui relève du gouvernement fédéral. Elles concernent toutes les étapes du processus de fabrication du sirop d’érable biologique, dont:
- l’aménagement et l’entretien de l’érablière;
- les pratiques d’entaillage;
- le matériel utilisé pour la collecte et l’entreposage de l’eau d’érable;
- les techniques de conversion de l’eau d’érable en sirop;
- l’entreposage de l’eau et du sirop d’érable;
- le nettoyage de l’équipement;
- la préservation de la saveur des différents produits.
Meilleur au goût, le sirop bio? Pas forcément. La constitution des sirops d’érable traditionnel et biologique est comparable. Le goût, pour sa part, varie en fonction de l’emplacement de l’érablière dans la province (qu’elle soit biologique ou non), de l’espèce d’érable entaillé et du temps de cuisson de l’eau d’érable.
Une question de certification
Comment savoir si la conserve offerte à l’épicerie renferme bien du sirop biologique? Cherchez sur l’emballage la mention «sirop d’érable biologique», suivie de la précision «certifié par» et du nom de l’un des six organismes de certification accrédités par le Conseil des appellations réservées et des termes valorisants: Ecocert Canada, LETIS S.A., Organic Crop Improvement Association International, Québec Vrai, Pro-Cert Organic Systems et Quality Assurance International.
Attention, cependant! Si la mention écrite est obligatoire, l’apposition d’un quelconque logo attestant la nature biologique du produit est optionnelle. Mais le logo de l’organisme certificateur figure presque toujours sur l’emballage, car il constitue un outil de marketing éprouvé.
Il est même possible que vous retrouviez plusieurs logos sur un produit. «Dans ce cas, celui qui compte vraiment est celui de l’organisme certificateur. Sur approbation de ce dernier, le producteur peut ensuite ajouter, par exemple, le logo de conformité de Bio Québec, qui vise à identifier clairement l’origine québécoise du produit bio», explique Jorge Fontecilla, directeur général de Québec Vrai.
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Un gage de qualité?
«L’acériculteur doit tenir un registre complet et précis de ses activités de production et respecter un cahier de charges, souligne Jorge Fontecilla. Durant la saison de production, il recevra la visite d’un inspecteur, qui attestera qu’il répond bien aux exigences nationales de la production biologique. Ainsi, la diversité des espèces végétales dans l’érablière doit être favorisée, le double entaillage est interdit et l’équipement utilisé doit être constitué de matériaux de grade alimentaire (l’acier galvanisé ou étamé et le cuivre sont interdits).
«Les consommateurs qui choisissent le sirop d’érable biologique ont l’assurance de consommer un produit de qualité, préparé par des gens qui ont le souci de bien faire les choses, dans le respect de l’environnement», mentionne Serge Dubois. Mais cette qualité a un prix… tout de même raisonnable. Pour acheter une conserve de sirop d’érable biologique, vous devrez débourser, au supermarché, environ 1 $ de plus que pour une boîte de sirop traditionnel de la même catégorie.
MISE À JOUR: Pour éviter toute confusion, nous avons enlevé la phrase qui précisait que les producteurs de sirop biologique ne peuvent utiliser du paraformaldéhyde pour empêcher la cicatrisation des entailles des arbres. En effet, les autorités fédérales interdisent son utilisation depuis 1991 car il peut tuer les érables et il est suspecté d’être la cause de cancer à des concentrations élevées.
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