Mention «sans OGM» désormais autorisée en France
Les mentions «sans OGM» et «nourri sans OGM» sont maintenant autorisées sur les aliments vendus en France.
«Après 14 ans d’attente, les consommateurs vont enfin pouvoir identifier sans ambiguïté la viande, le poisson, les produits laitiers, les œufs et les autres aliments provenant d’animaux nourris sans OGM», se réjouit l'Union fédérale des consommateurs (UFC-Que Choisir) au lendemain de l'adoption du décret par le gouvernement français le 31 janvier 2012.
Le nouvel étiquetage en vigueur dans l'Hexagone ne vise pas seulement les produits d'origine animale. Les mentions «sans OGM» et «nourri sans OGM» pourront en effet être affichées sur tout aliment qui renferme des ingrédients d'origine végétale contenant moins de 0,1 % d’OGM.
Elles s'appliqueront aussi aux aliments issus d'animaux nourris avec des végétaux contenant moins de 0,1 % à 0,9 % d’OGM, de même qu'aux produits apicoles non génétiquement modifiés provenant de ruches situées à plus de 3 km de cultures génétiquement modifiées.
Une mention trop discrète
Les Français devront toutefois sortir leur loupe pour bien s'informer, car la mention sera indiquée dans la liste des ingrédients seulement. «Seuls quelques rares produits pourront bénéficier d'un étiquetage plus lisible, sur le devant du produit. Il s'agit de ceux dont l'ingrédient principal représente plus de 95 % du poids total du produit», rapporte le site infogm.org.
«Les critères retenus par le gouvernement français sont beaucoup trop restrictifs, déplore Éric Darier, directeur de Greenpeace au Québec. Ainsi, la mention "sans OGM" pourra apparaître clairement sur un yogourt nature, mais sera reléguée au beau milieu de la liste des ingrédients dans le cas d'un yogourt aux fraises. La mention pourra aussi être mise de l'avant sur la plupart des jambons, mais pas sur les brochettes de viande avec poivrons, par exemple.»
Pour Greenpeace, ainsi que pour la Fédération nationale d'agriculture biologique, les Amis de la Terre et le World Wildlife Fund, tout est mis en œuvre pour que la mention «sans OGM» concerne le moins de produits possible et n'attire pas l'œil du consommateur.
Et de ce côté-ci de l'Atlantique?
Tandis que l'Europe résiste tant bien que mal à l'industrie des OGM, il en va tout autrement de ce côté-ci de l'Atlantique, où les consommateurs se voient toujours refuser le droit de savoir.
Et ce n'est pas faute de le réclamer: une importante campagne de sensibilisation, intitulée Just Label It: We have the right to know (en anglais seulement), a cours actuellement aux États-Unis. L'initiative, doublée d'une pétition en ligne, est soutenue par The Alliance for Natural Health USA, Breastcancer.org, The Center for Food Safety, Stonyfield Farm, the Non-GMO Project ainsi que par plus de 450 organisations.
Le producteur du célèbre documentaire Food Inc. (en anglais seulement), Robert Kenner, s'est aussi mis de la partie en produisant un court métrage, Labels Matter, qui démontre pourquoi il est urgent et nécessaire d'instaurer l'étiquetage des OGM en Amérique du Nord. Robert Kenner a aussi créé une plateforme d'échanges et d'informations, FixFood, qui vise à réformer le système alimentaire aux États-Unis. Rien de moins.
Au Québec, le Réseau québécois contre les OGM considère que ceux-ci représentent une menace pour l'agriculture biologique, qui voit ses champs contaminés par les semences génétiquement modifiées, un frein à la liberté de choix et une mainmise sans précédent de l'industrie agrochimique sur la production alimentaire.
Pour l'instant, en Amérique du Nord, la seule façon d'éviter les produits qui contiennent des OGM consiste à acheter des aliments issus de l'agriculture biologique.
Pour en savoir plus
Source d’information sur les OGM du Gouvernement du Québec
Greenpeace Canada et les aliments OGM
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