Les médicaments génériques bientôt moins chers
Au cours des prochaines semaines, le prix de certains médicaments génériques va baisser dans les pharmacies du Québec.

Photo: iStockphoto
Cette baisse résulte de l’entrée en vigueur d’un nouveau règlement adopté au printemps par le parlement... ontarien. Désormais, le prix d’un produit générique chez nos voisins équivaudra à 25 % de celui du produit original correspondant, au lieu de 50 % aujourd’hui.
Or, en vertu d’ententes conclues avec l’industrie pharmaceutique, le Québec doit profiter des prix les plus bas au Canada. Au fur et à mesure que les nouveaux prix entreront en vigueur en Ontario, ils devront donc aussi être proposés au Québec, précise le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, qui estime par ailleurs que « les baisses pourront s’appliquer rapidement ».
« Il s’agit d’une excellente nouvelle pour les contribuables québécois du régime général d’assurance médicaments, et aussi pour les finances publiques du Québec », se réjouit le ministre Yves Bolduc, puisque le régime public économisera ainsi quelque 164 millions de dollars par an.
Actuellement, la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) dépense chaque année 750 millions de dollars pour l’achat de génériques.
Attention, prévient cependant le vice-président de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires, « la baisse ne se fera pas de façon uniforme » pour tous les produits.
« On a simplifié les choses en disant que le prix des génériques allait passer de 50 % à 25 % du prix des médicaments originaux. Mais la réalité est plus complexe, souligne Normand Cadieux. Certains ne baisseront peut-être pas beaucoup, tandis que d’autres baisseront moins que le 25 % annoncé. Comme en Ontario, tout dépendra du type de molécule et de sa forme thérapeutique. Pour l’instant, on n’en sait pas plus. » (Voyez notre tableau ci-dessous)
Même si Normand Cadieux reconnaît que le consommateur et la RAMQ profiteront de réductions, il s’inquiète du manque à gagner pour les 1 800 propriétaires de pharmacies du Québec, qu’il estime à « environ 90 millions » pour les seuls médicaments remboursés par l’État: « Les pharmaciens vont subir une perte de revenus et il leur faudra donc trouver des compensations. »
« On espère que cela n’entraînera pas une baisse des services offerts aux consommateurs, précise-t-il. En Ontario, c’est ce que les grandes chaînes de pharmacies ont menacé de faire. Toutefois, la situation est très différente au Québec, puisque chez nous les pharmaciens sont propriétaires des officines. Nous allons essayer de trouver une façon de compenser la baisse de revenus qui s’annonce afin qu’ils maintiennent leur rentabilité et puissent continuer à offrir la même qualité de services à la population. »
Combien ça va coûter?
Nous comparons ici trois médicaments d’origine très populaires et leur équivalent générique: le Lipitor et l’atorvastatine sont utilisés pour traiter l’hypercholestérolémie; l’Adalat, la nifedipine, le Norvasc et l’amlodipine, pour l’hypertension artérielle.

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