L’influenza revient en force ce printemps
Avec l’assouplissement des mesures sanitaires, les virus circulent davantage. C’est le cas de la COVID-19, mais aussi de l’influenza qui fait un retour ce printemps après une saison plutôt calme.
Selon les dernières statistiques compilées par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), les cas de grippe répertoriés par les laboratoires sentinelles doublent hebdomadairement. Dans la semaine du 2 avril, 50 tests positifs ont été dénombrés. Le rapport suivant fait état de 114 échantillons infectés et la semaine dernière, soit celle se terminant le 16 avril, le virus a été détecté dans 219 prélèvements.
L’influenza de type A, qui est plus transmissible que celle de type B, est plus présente, selon les données.
La cause: l’assouplissement des mesures sanitaires
La grippe était pratiquement absente depuis mars 2020. La suspension des consignes sanitaires instaurées pour freiner la propagation de la COVID-19 a permis son retour, selon le Dr Gaston De Serres, médecin-épidémiologiste de l’INSPQ et professeur en épidémiologie au département de médecine sociale et préventive de l’Université Laval.
« Du début de la pandémie jusqu’au mois de février, on avait mis en place un paquet de mesures de santé publique qui visaient à empêcher la transmission de la COVID-19, explique-t-il. Or, la COVID-19 est une maladie beaucoup plus transmissible que l’influenza. Si on est capable de bloquer la COVID-19, on bloque encore mieux l’influenza. Le fait que les cas d’influenza montent nous montre que les mesures que les gens prennent pour se protéger de la COVID ne sont pas très efficaces.»
Le Québec ne fait pas figure d’exception. Par exemple, la France a connu le pic de l’épidémie de grippe il y a près de deux semaines, alors qu’en Suisse, la situation est en voie de se stabiliser.
« Ici, on a levé les mesures sanitaires plus tardivement. Plus on lève les mesures précocement, plus les virus recommencent à se transmettre », résume le Dr De Serres. Il prévoit que le nombre de cas d’influenza diminuera dans environ trois à quatre semaines au Québec, soit vers la mi-mai.
Des habitudes à reprendre
En pleine sixième vague de la pandémie de COVID-19, la hausse du nombre de personnes infectées par la grippe risque d’alourdir la charge de travail des professionnels de la santé. Pour ralentir la propagation de l’influenza, le professeur en épidémiologie conseille de reprendre les gestes barrières de façon plus assidue, soit le port du masque, le lavage fréquent des mains et la distanciation physique.
Si une personne ressent des symptômes qui s’apparentent à ceux de la grippe, comme la fièvre, un mal de gorge, de la fatigue et des maux de tête, mieux vaut qu’elle s’isole et qu’elle renonce à voir ses proches, d’après l’expert.
Même si la campagne de vaccination est terminée depuis le mois de janvier, il est encore possible de recevoir le vaccin contre la grippe. Il suffit de prendre un rendez-vous sur la plateforme Clic Santé.
Les personnes les plus à risque sont les aînés âgés de plus de 75 ans, les femmes enceintes, les gens atteints d’une maladie chronique et les bambins âgés de moins de six mois, précise le gouvernement du Québec.
« L’influenza n’est pas une maladie qui fait peur à beaucoup de monde. Par contre, c’est une maladie qui peut avoir des effets dévastateurs », rappelle le Dr De Serres.
En temps normal, la grippe entraîne en moyenne plus de 3 200 hospitalisations chaque année au Québec et environ 3,9 % des patients en meurent, selon une analyse de l’INSPQ publiée en novembre 2020.
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