Payer 210 $ de chauffage par année, ça vous intéresse?
Première au Canada: un duplex d’Ottawa vient d’obtenir la prestigieuse certification Passivhaus, accordée aux maisons ne consommant à peu près pas d’électricité.
En 2010, Christopher Straka, qui dirige la firme d’architecture Vert Design, voulait se faire construire un duplex à la fois beau et écoénergétique. Il en a fait la conception et l'a inscrit au programme LEED. Finalement, le résultat est si impressionnant que la résidence vient d’obtenir le prestigieux sceau Passivhaus, une première au Canada.
«En décembre dernier, le fusible du système de chauffage a grillé. Je ne m’en suis rendu compte que trois jours plus tard, quand il a commencé à faire un peu froid!», raconte le propriétaire.
L’anecdote peut paraître tirée par les cheveux, mais quand on prévoit dépenser environ 200 $ par hiver pour chauffer une maison de 140 mètres carrés (1500 pieds carrés), ne pas remarquer qu’on n’a plus de chauffage n’a rien d’étonnant!
Un surcoût d’au moins 10 %
Passivhaus est un programme mis en place en Allemagne à la fin des années 1980. Le but: diminuer au minimum les coûts énergétiques d’un bâtiment, mais à un prix raisonnable. Rien n’oblige à installer des produits coûteux, comme des panneaux solaires ou des systèmes de géothermie.
«C’est un surcoût d’environ 10 %», assure Christopher Straka, qui a dû débourser, pour la construction de sa maison passive, environ 40 000 $ de plus que pour une maison standard.
Une norme exigeante
En revanche, les normes d’efficacité sont très strictes. L’une d’elles impose une diminution d’au moins 80 % des coûts de chauffage et de climatisation par rapport à une maison typique. Techniquement, la certification Passivhaus fixe la consommation annuelle maximale de chauffage à 15 kilowattheure (kWh) par mètre carré. À un tarif d’environ 10 ¢ du kWh, soit le prix payé en Ontario, Christopher Straka s’attend à débourser environ 210 $ pour chauffer son duplex cet hiver.
Comment y est-il arrivé?
- En orientant la maison vers le sud pour profiter du soleil, source gratuite d’énergie;
- En mettant en pratique les meilleures techniques d’isolation, autant pour les murs que pour les fondations;
- En installant des fenêtres à triple vitrage et une thermopompe géothermique;
- En se procurant le ventilateur récupérateur de chaleur le plus performant sur le marché;
- En dotant son duplex d’un toit végétal, qui offre une meilleure isolation qu’un toit conventionnel en bardeau ou en bitume.
Environ 15 000 maisons dites passives ont été construites - surtout en Europe - depuis une vingtaine d’années. Aujourd’hui, on retrouve des «franchises» de Passivhaus un peu partout dans le monde. Le Canadian Passive House Institute venant à peine d’être créé, la maison de Christopher Straka a été certifiée par son équivalent américain, le Passive House Institute US.
M. Straka compte vivre un an dans sa maison pour pleinement évaluer les retombées, puis démarrer un autre projet de recherche. «Je ne sais pas si mon rêve va se réaliser, mais ultimement, j’aimerais bien que ma firme d’architecture se spécialise dans la création de maisons passives», conclut-il.
Deux autres lectures instructives
Le début de la fin des factures de chauffage?
Canada’s First Residential Passivhaus Buidling (Green Building Advisor)
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