Véhicules d’occasion: une certification contre les «citrons»
Inspection en profondeur, garantie prolongée, réparations nécessaires effectuées: une certification permettra bientôt de valider la qualité des voitures usagées vendues par certains marchands.
Au Québec, les voitures d’occasion ont la cote: pour chaque Québécois qui achète une voiture neuve, deux autres optent pour un véhicule de seconde main vendu moins cher. Ce faisant, ils prennent aussi le risque de tomber sur une «minoune» qui leur occasionnera des problèmes.
Pour éviter ce type de situation, l’Association des marchands de véhicules d’occasion du Québec (AMVOQ) lance une certification qui validera la qualité des véhicules vendus par les marchands indépendants membres de ce regroupement.
Les premiers véhicules d’occasion certifiés seront en vente dès la mi-octobre 2014, et l’essentiel de l’offre sera constitué de voitures âgées de deux à quatre ans.
«Les vendeurs de voitures usagées souffrent parfois d’une mauvaise réputation. Cette certification est un moyen de rehausser leur image et la confiance des consommateurs», explique Steeve De Marchi, directeur général de l’AMVOQ, soulignant au passage que ce programme est «une première» au Canada pour des marchands indépendants.
La certification de l’AMVOQ est semblable à celles proposées par les concessionnaires, qui vendent annuellement de 10 000 à 12 000 véhicules d’occasion certifiés, calcule l’AMVOQ. «Les marchands indépendants prendront leur part de ce marché», indique Steeve De Marchi, qui prévoit qu’environ 400 marchands adhéreront à ce programme de certification, soit le tiers des 1 300 membres de l’association.
Inspection mécanique obligatoire
Le véhicule sera soumis à une inspection mécanique et évalué selon 154 critères. Le marchand devra réparer ou remplacer les pièces défectueuses ou usées avant de mettre le véhicule en vente. Pour obtenir la certification, les voitures d’occasion devront répondre à ces conditions:
• Avoir moins de six ans d’utilisation ou moins de 160 000 km à l’odomètre;
• Être libre de toutes dettes, selon les informations au Registre des droits personnels et réels mobiliers;
• Avoir un rapport Carproof attestant que la voiture n’a pas subi d’accident ayant causé plus de 3 000 $ de dommages.
La certification offrira des avantages aux automobilistes:
• Une garantie prolongée du groupe motopropulseur d’un an ou 20 000 km, qui s’ajoute à la garantie du constructeur si celle-ci est toujours en vigueur;
• Un service d’assistance routière durant l’année suivant l’acquisition;
• Une garantie d’échange valide durant sept jours (et pas plus de 1 000 km) contre un véhicule de même valeur si l’acheteur veut finalement opter pour un autre modèle.
Des inspections aléatoires
Pour afficher cette certification, les marchands membres de l’AMVOQ devront répondre à plusieurs normes concernant leur service à la clientèle, notamment l’absence de plaintes envers leurs vendeurs ou de condamnations aux petites créances.
C’est un comité de l’AMVOQ qui décidera si un marchand peut mettre en place ou non la certification. «Une équipe indépendante constituée d’experts recrutés par l’AMVOQ inspectera aussi les véhicules de façon aléatoire», ajoute Steeve De Marchi.
Si des fautes sont relevées lors des contrôles aléatoires, la certification pourra être retirée aux marchands qui ne suivent pas les règles. «C’est notre réputation et celle de ce programme qui sera en jeu», souligne le directeur général de l’AMVOQ.
Certifiés, mais plus chers
Cependant, la paix d’esprit aura un prix pour les consommateurs, qui devront débourser un peu plus pour un véhicule certifié, confirme Steeve De Marchi, qui ne précise pas de quel ordre sera cette augmentation. Il précise toutefois que les véhicules certifiés par l’AMVOQ seront vendus moins chers que des véhicules équivalents certifiés par les concessionnaires.
Pour George Iny, président de l’Association pour la protection des automobilistes (APA), la surveillance accrue de l’inspection prévue dans ce programme de certification est une bonne chose. «Nous n’avons pas encore pu évaluer ce programme, mais l’inspection aléatoire offre une sécurité supplémentaire. Pour l’instant, les inspections sont réalisées par les concessionnaires eux-mêmes, sans contrôle par la suite.»
Pas étonnant que les inspecteurs indépendants mandatés par l’APA découvrent régulièrement des problèmes sur des voitures pourtant certifiées par les concessionnaires, notamment des dommages issus d’accidents non déclarés. «La certification de l’AMVOQ offrira davantage de rigueur», affirme George Iny.
Presque deux fois plus de marchands
Actuellement au Québec, environ 5 000 marchands détiennent une licence de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) pour la vente de voitures d’occasion, soit 40 % de plus qu’en 2009. Un peu moins de la moitié d’entre eux sont membres de l’Association des marchands de véhicules d’occasion du Québec – 1 300 – ou de la Corporation des concessionnaires d’automobiles du Québec – 900.
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