Petites voitures: on n’économise pas autant qu’on le croit
Plus le prix de l’essence monte, plus vous songez à troquer votre Murano contre une Yaris? Aux États-Unis, les concessionnaires profitent de la situation.
La flambée du prix du pétrole brut a eu une conséquence inattendue chez nos voisins du Sud. En effet, le prix des voitures de catégorie compacte – d’occasion et neuves – aurait augmenté, entre 2008 et 2011, au rythme du prix du carburant, selon un rapport publié par la firme-conseil Kelley Blue Book, spécialisée dans la vente de voitures neuves et d’occasion.
Même constat sur le marché des automobiles écoénergétiques. «Comme le prix du carburant augmente, la demande pour les véhicules économes en carburant fait de même», expliquent les analystes de Kelley Blue Book.
Les automobilistes intéressés par les compactes ou les hybrides devront donc y mettre le prix. D’autant que «les concessionnaires ne devraient pas infléchir leurs prix et offrir des rabais sur ces types de véhicules dans les prochains mois», selon le rapport.
Et au Québec
«S’il y a une hausse significative du prix de l’essence, l’automobiliste risque d’atteindre son seuil de tolérance. Il choisira alors d’acheter une hybride», dit Jacques Béchard, pdg de la Corporation des concessionnaires d’automobiles du Québec. «Mais la hausse du prix au litre devra être très importante et suffisamment durable pour l’inciter à modifier à ce point ses habitudes d’achat.»
Une des raisons de la réticence des acheteurs: les véhicules écoénergétiques restent encore bien plus chers que les voitures ordinaires. «L’écart de prix entre une Toyota Prius et une Corolla, d’occasion, peut varier entre 4 000 et 5 000 $.
L’automobiliste dépensera entre 10 et 15 % de plus pour une voiture hybride», dit Norman Hébert, président et chef de la direction du Groupe Park Avenue.
Par ailleurs, il est difficile de comparer le marché américain et le marché québécois, selon ce dernier: «Le prix de l’essence est historiquement plus élevé au Québec à cause des taxes. Parallèlement, les petites voitures y sont plus populaires qu’aux États-Unis, où il n’est pas rare de dépenser 150 $ US par semaine en essence. Ce n’est vraiment pas le cas au Québec; ici, ce serait plutôt 135 $ par mois.» Autrement dit, la hausse du prix du carburant devrait avoir peu d’effet, chez nous, sur le coût des voitures compactes, puisqu’elles sont déjà populaires.
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