L'écoconduite, plus facile à dire qu'à faire!
L’écoconduite, ça vous dit quelque chose? Il n’est pas question ici de conduire une auto hybride ou de réduire votre kilométrage.
On parle plutôt de modifier certaines techniques de conduite pour diminuer la consommation d’essence. Par exemple en limitant les freinages et les accélérations brusques en ville et en abaissant la vitesse de croisière sur l’autoroute.
En 2009 et 2010, l’Agence de l’efficacité énergétique (AEE) a voulu vérifier l’impact de l’écoconduite. Les premiers résultats de son étude viennent d’être publiés. L’Agence a sélectionné 69 automobilistes et leur a offert une formation théorique et pratique d’environ six heures. Puis on a installé dans leurs véhicules des instruments pour calculer, entre autres, les régimes du moteur et la consommation d’essence. Ces outils électroniques ont enregistré des millions de données pendant neuf mois.
Perte des bonnes habitudes
Au début, les changements de conduite se sont aussitôt transformés en économies d’essence. Le premier mois, on a noté chez les participants une diminution moyenne de la consommation de carburant de 11 % en ville et de 9,5 % sur la route. Au prix moyen actuel de l’essence de 1,27$ le litre, cela équivaut à un rabais de plus de 5 $ sur chaque plein de 40 litres. Le meilleur des 69 cobayes a même réduit sa consommation de 32 % en ville.
Puis, petit à petit, les mauvaises habitudes ont repris le dessus. À la fin de l’étude, les économies oscillaient plutôt autour de 8 %. Et le conducteur modèle n’économisait plus que 5 % en ville et 1 % sur la route. Cette «motivation décroissante» est due à une «absence de rétroaction», écrit l’AEE dans son rapport (PDF). En clair, les conducteurs ont besoin qu’on leur rappelle les bonnes façons de faire pour persévérer. L’Agence suggère entre autres des campagnes de sensibilisation.
«Si la consommation d'essence et les économies réalisées étaient affichées en direct sur le tableau de bord du véhicule, plusieurs feraient plus attention», estime Jean-Sébastien Trudel, président d’Ellipsos, qui conseille les entreprises en matière de développement durable.
Cibler aussi les gros véhicules
L’AEE aimerait bien intégrer, dans une prochaine phase, les principes de l’écoconduite aux cours de conduite en ciblant, entre autres, les conducteurs de camions et d’autobus, qui font rouler des véhicules énergivores pendant plus de 2 000 heures par an.
Jean-Sébastien Trudel n’y croit pas trop. Selon lui, les conducteurs ne suivent pas les règles apprises «parce qu'ils n'ont aucun avantage à le faire – pire, c'est même contraire aux délais de livraison qu'on leur impose».
Sa solution: leur remettre les économies d’essence sous forme de prime! «Quand les chauffeurs recevront un boni de 1 000 $ à la fin de la première année, ce ne sera pas très long avant de les voir s'échanger des conseils sur l’écoconduite.»
L'envoi de commentaires est un privilège réservé à nos abonnés.
Déjà abonné? Connectez-vous