Rappel : Mindblow, des boissons dangereuses pour la santé
Santé Canada rappelle deux boissons énergisantes Mindblow en raison de la présence d’un ingrédient interdit, la L-Dopa (levodopa). Il s’agit d’un médicament d’ordonnance qui, s’il est mal utilisé, présente des risques graves pour la santé.
Vendues en format de 473 ml, les boissons énergisantes « Édition originale » et « Limonade rose » sont distribuées en ligne, indique l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) dans le rappel qu’elle a émis le 17 août. L’entreprise qui vend ces produits, Distributions Mindblow, est installée à Sainte-Thérèse, au Québec.
Ces boissons font l’objet d’un rappel en raison de la présence d’ingrédients interdits, y compris l’extrait de mucuna pruriens (le pois mascate), une plante d’origine indienne et africaine utilisée pour divers usages dont des remèdes traditionnels. À l’état naturel, cette plante contient de la L-Dopa en faible quantité, à un degré beaucoup moins élevé que dans la version de synthèse obtenue en laboratoire.
Concernant les boissons qui font l’objet du rappel, « il s’agit d’extrait purifié de mucuna pruriens qui contient 98 % de L-Dopa, et non d’une version synthétique de cette substance », dit Marie-Pier Burelle, porte-parole pour Santé Canada.
Ce rappel fait suite à toute une série d’autres rappels émis cet été, au Canada, visant plusieurs marques de boissons énergisantes.
À lire aussi : Rappels : trop de caféine dans de nombreuses boissons énergisantes
Un médicament d’ordonnance
« La L-Dopa, appelée aussi levodopa, est un médicament d’ordonnance qui est combiné à d’autres ingrédients dans les médicaments contre le parkinson, signale le site gouvernemental. Elle doit donc être utilisée uniquement sous la supervision d’un professionnel des soins de santé. »
Cette substance peut interagir avec des médicaments prescrits pour l’hypertension. Elle est déconseillée aux femmes enceintes, à celles qui prévoient le devenir et à celles qui allaitent. Elle est également à proscrire chez les personnes atteintes d’un glaucome, d’une maladie cardiaque, hépatique, rénale, pulmonaire, sanguine ou hormonale non traitée, et chez celles qui ont des antécédents de mélanome ou qui ne doivent pas prendre de médicaments comme l’isoprotérénol, les amphétamines ou l’épinéphrine.
Des aliments supplémentés
Les Distributions Mindblow mettent en marché des produits (suppléments ou boissons énergisantes) qu’elles qualifient de « nootropiques ». Le terme « désigne des compléments naturels capables d’augmenter les fonctions cognitives : mémoire à court et long terme, vitesse d’apprentissage, prise de décision, énergie, capacité de concentration, neurogenèse ».
Mindblow affirme sur son site web que ses produits sont approuvés par les autorités réglementaires fédérales : « Nous respectons les limites émises par Santé Canada afin de nous assurer que tout est sécuritaire », écrit l’entreprise.
La porte-parole de Santé Canada indique cependant qu’aucune licence de mise en marché (NPN, pour Numéro de Produit Naturel) n’a été octroyée pour le produit, la marque de commerce ou l’entreprise en question.
« Avant l’entrée en vigueur en juillet 2022 du Règlement sur les aliments supplémentés, poursuit Marie-Pier Burelle, ce type d’aliment faisait l’objet d’une autorisation de mise en marché temporaire (AMT). » L’organisme fédéral n’a pas émis ce type d’autorisation pour ces boissons.
« Depuis juillet 2022, les aliments supplémentés ne requièrent plus d’autorisation spécifique de Santé Canada pour être mis sur le marché, mais ils doivent être conformes à la réglementation sur les aliments supplémentés, ce qui n’est pas le cas pour ces boissons énergisantes », souligne encore la porte-parole.
Nous avons tenté sans succès de rejoindre Distributions Mindblow.
« Des produits visés par un rappel doivent être jetés ou rapportés au lieu où ils ont été achetés, mentionne l’ACIA. On ne peut ni consommer, ni utiliser, ni vendre, ni servir, ni distribuer ces produits au Canada. »
En date du 24 août, il était toujours possible de commander des boissons rappelées sur le site de l’entreprise. Par courriel, L'ACIA précise qu'elle « assure le suivi auprès de l'entreprise qui a procédé au rappel afin qu'elle mette ses produits et son site web en conformité. Si des produits rappelés se trouvent dans les rayons des détaillants ou en ligne, l'ACIA veillera à ce qu'ils soient retirés de la vente et le produit pourra être retenu. »
Version modifiée le 28 août 2023 ( ajout du commentaire final de l'ACIA).
L'envoi de commentaires est un privilège réservé à nos abonnés.
Déjà abonné? Connectez-vous
Il n'y a pas de commentaires, soyez le premier à commenter.