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Les faillites personnelles et commerciales sont en hausse

Par Emmanuelle Gril
faillite-commerce Dan76/Shutterstock.com

Les faillites personnelles ont augmenté de près de 12 % et les faillites commerciales de plus de 48 % entre juillet 2021 et juillet 2022, selon les dernières données du Bureau du surintendant des faillites. Ces chiffres sont-ils annonciateurs d’une tendance?

Des variations marquées

De l’avis de Michel Thibault, CPA, syndic autorisé en insolvabilité et associé chez Raymond Chabot, il faut cependant mettre les choses en perspective. Tout d’abord, la comparaison a été effectuée sur un an, autrement dit à un moment où le nombre de dossiers de faillite avait atteint un plancher record.

«La hausse moyenne par rapport à 2021 est plutôt de 26 % pour les faillites commerciales, et on note même une diminution de 18 % comparativement à 2019», explique le syndic. Quant aux faillites personnelles, leur niveau est 50 % moins élevé depuis le début de l’année 2022 que sur la même période en 2019.

Le faible nombre de faillites en 2020 et 2021 s’explique par les subventions et aides gouvernementales qui ont permis à plusieurs entreprises et consommateurs de rester à flot. Aujourd’hui, non seulement les subventions ont cessé, mais les institutions prêteuses ont commencé à recouvrer leurs créances, ce qui se reflète sur les données de l’insolvabilité.

La restauration et le commerce de détail écopent

Au niveau commercial, ce sont essentiellement les secteurs de la restauration et de l’événementiel, ainsi que les commerces de détail n’ayant pas su s’adapter à la forte demande pour les achats en ligne qui ont écopé et se retrouvent parmi les plus représentés dans les dossiers de faillite.

«On commence également à voir des faillites dans le domaine manufacturier, en particulier des entreprises qui souffrent de l’inflation, de la hausse du coût des matières premières et du transport. Les compagnies qui ont pu augmenter leurs prix tirent malgré tout leur épingle du jeu, mais celles qui ne le peuvent pas éprouvent des difficultés. Pour redresser la barre, ces dernières devraient tenter de revoir leur plan d’action et discuter avec leurs fournisseurs», recommande Michel Thibault.

Faut-il s’inquiéter pour l’avenir?

Si la récession économique appréhendée par certains experts venait à se matérialiser, son impact pourrait en effet faire grimper le nombre de dossiers de faillite. Les consommateurs, jusqu’ici relativement épargnés, pourraient voir leur situation se détériorer si cela se traduisait par des pertes d’emploi, ce qui n’est pas le cas actuellement alors que le taux de chômage est exceptionnellement bas. Mais il est encore trop tôt pour prévoir avec certitude dans quel sens le vent va tourner.

Faillite: une solution pour sortir de l’impasse?

La faillite constitue l’ultime solution pour les entreprises et les consommateurs surendettés. Elle peut faire peur, mais s’avère parfois la seule façon de repartir à zéro et de renouer avec la santé financière. En ce sens, la Loi sur la faillite et l’insolvabilité en est une de réhabilitation.

Michel Thibault souligne que, dans les dossiers commerciaux, le syndic analyse le potentiel de viabilité de l’entreprise pour valider la pertinence d’une faillite ou pas. «Si l’affaire est viable, une proposition concordataire sera sans doute préférable. Dans le cas contraire, mieux vaut opter pour la faillite», explique-t-il.

En ce qui concerne les individus, le syndic évaluera plutôt le niveau et la fiabilité des revenus, et s’il existe des actifs. «Si les entrées d’argent sont faibles et instables et que la personne ne possède aucun bien, la faillite est sans doute une bonne option. Elle lui permettra de se libérer de ses dettes en neuf mois», dit-il.

En revanche, dans le cadre d’une proposition de consommateur, des montants devront être versés au syndic durant une période d’au maximum 60 mois. Il faudra donc évaluer si la personne a bel et bien la capacité de s’en acquitter sans défaut de paiement, ce qui n’est pas toujours le cas.

Bien sûr, la faillite n’est pas la panacée. Car même si les dettes sont effacées, il n’en reste pas moins que le dossier de crédit sera entaché pendant plusieurs années, ce qui nuit évidemment à la capacité d’emprunt.

Quoi qu’il en soit, chaque cas est unique et il est important de consulter un professionnel de l’insolvabilité avant que sa situation financière ne se détériore trop. Plus on s’y prend tôt, et plus on aura de choix à sa disposition en dehors d’une faillite.

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