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Heures d’ouverture des magasins : changement d’époque ?

Par Carole Le Hirez
restaurant-ferme FOTOFILIA Maciej Pazera/Shutterstock.com

Certains commerces réduisent leur horaire en semaine et ferment leurs portes le dimanche pour plusieurs raisons, dont le manque de personnel. Faudra-t-il rouvrir le débat sur les heures d’ouverture des magasins ?

Vous avez besoin d’acheter une boîte de vis à la quincaillerie ou d’apporter une paire de souliers à réparer chez le cordonnier ? Vérifiez les heures d’ouverture avant de vous déplacer, car vous risquez plus qu’avant de vous cogner le nez sur une porte fermée.

La pénurie de personnel, la popularité des achats en ligne et le télétravail qui vide les centres-villes obligent les commerçants à s’ajuster. « Certains magasins commencent plus tard et ferment plus tôt. D’autres décident de ne pas ouvrir le dimanche et le lundi. Les commerçants se sont ajustés à l’achalandage qui varie selon les heures de la journée », indique Claude Rainville, directeur général de la Société de développement de l’avenue du Mont-Royal, qui regroupe près de 500 commerces et entreprises de services.

Certains commerces sont plus touchés que d’autres, notamment les restaurants et les magasins qui offrent des services spécialisés. Plus de la moitié des quincailleries ont dû réduire leurs heures de travail en 2022, selon l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction. « Si le spécialiste en essences de bois est en congé parce qu’il ne travaille que 35 heures par semaine, il se peut que le client en attente de conseils doive revenir un autre jour », dit le président de l’association, Richard Darveau.

Le commerce se réinvente

Récemment, le Conseil québécois du commerce de détail a sondé ses quelque 5 000 membres sur les raisons qui les poussent à réduire leurs heures d’ouverture. En cause, pour la majorité d’entre eux, selon son directeur général Damien Silès : le manque de personnel, l’achalandage peu élevé de clients sur les planchers (avec le télétravail, les consommateurs changent leurs habitudes de magasinage), la demande des employés pour des horaires plus stables et de meilleurs salaires. Il manquerait 25 000 employés dans la province pour répondre aux besoins de ce secteur d’activité.

Réduction des horaires

La table est donc mise pour raviver un ancien débat sur les horaires d’ouverture des magasins. Selon la Loi sur les heures et les jours d’admission dans les établissements commerciaux, amendée en 1992 pour permettre l’ouverture des établissements commerciaux le dimanche, les heures normales d’ouverture au public sont de 8 à 17 h les samedi et dimanche, et de 8 à 21 h la semaine, sauf pour certains commerces, comme les épiceries et les pharmacies, qui bénéficient de périodes d’ouverture prolongées.

Ces horaires ne tiennent plus dans le contexte actuel, d’après Richard Darveau, qui défend la réduction des heures d’ouverture des magasins pour donner un peu de répit aux marchands et aux employés sous pression, surtout dans les petites quincailleries ( 75 % des établissements). En réduisant leurs heures, les petits magasins perdent de la clientèle et des revenus au profit des plus grands, ce qui accentue leur problème.

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Fermer les commerces le dimanche ?

Le fait d’uniformiser les heures d’ouverture permettrait de mettre tous les magasins sur un pied d’égalité, croit-il. La qualité du service au consommateur s’en trouverait également améliorée, « car les employés seraient plus frais et dispos pour leur répondre ».

Le Conseil québécois du commerce de détail est favorable lui aussi à une « meilleure cohérence » dans les horaires d’ouverture des magasins. Cependant, ses membres n’ont pas tendance à être en faveur de la fermeture le dimanche. « Ils préféreraient un aménagement des horaires en fonction du lieu et du type de commerces », révèle Damien Silès.

Projet de loi

Faut-il laisser les commerçants s’entendre entre eux sur des heures d’ouverture communes ? Une telle entente serait illégale, selon l’article 45 de la Loi sur la concurrence. Seul un arrêté ministériel ou une modification de la loi permettrait de modifier le statu quo.

En juin dernier, le gouvernement du Québec a proposé de confier aux municipalités la responsabilité de décider des heures d’ouverture des magasins situés sur leur territoire. Cette solution avait suscité une levée de boucliers des associations de commerçants et un projet de loi en ce sens est resté lettre morte.

En attendant, des solutions ponctuelles – la piétonnisation de l’avenue du Mont-Royal durant l’été, par exemple – permettent d’apporter un peu de flexibilité à l’ouverture des commerces et de gagner des points au niveau de l’achalandage. « Les commerçants se sont adaptés, rapporte Claude Rainville, de la Société de développement de l’avenue du Mont-Royal. Ils ont ajusté leurs horaires au passage des visiteurs. Et l’achalandage des terrasses en soirée a profité aux commerces voisins. » Une solution parmi d’autres ?

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  • Par Richard Falardeau
    04 Février 2023

    Rappelons à M.Darveau qu'Amazon est ouvert 24/24 7 jours par semaine. Imposer des horaires aux commerçants qui essaient de sauver leur peau ne ferait qu'aggraver la situation. Chaque commerce à ses défis et doit avoir la flexibilité d'opérer pour rester compétitif.