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Comment trouver une peinture sans COV

Par Rémi Leroux
IPAD - Peintures sans COV comment les reconnaitre

L’allégation «sans COV» sur les pots de peinture n’est pas une garantie écolo à toute épreuve. Les produits qui l’affichent sont-ils tout de même de bons achats ? Que valent les logos comme Ecologo, GreenSure, Promesse verte, Greenguard et Green Seal? Le point sur la question.

Qui n’a jamais eu de mal de tête, d’étourdissements ou d’irritation au nez et à la gorge en repeignant ses armoires de cuisine ou la chambre du bébé ? Les composés organiques volatils (COV), des substances toxiques et polluantes qui s’évaporent lorsque la peinture est exposée à l’air, sont responsables de ces désagréments.

Depuis l'entrée en vigueur du Règlement limitant la concentration en COV des revêtements architecturaux en 2010, les peintures blanches d’intérieur ne renferment plus, en moyenne, que de 50 à 150 g/L de COV, selon les experts que nous avons consultés. Et seuls quelques produits domestiques dépassent les 250 g/L : les peintures pour métal, les revêtements de finition pour plancher de béton et les apprêts de transition. Le règlement permet des concentrations allant jusqu’à 800 g/L, mais celles-ci ne se trouvent que dans les produits industriels et commerciaux, comme les revêtements de routes.

Certes, les peintures contiennent moins de COV qu’avant l’entrée en vigueur du règlement, mais tout n’est pas parfait : « la concentration en COV [inscrite sur l’étiquette] est déterminée sans tenir compte du colorant ajouté à la teinte mère [base blanche] », précise Danny Kingsberry, porte-parole d’Environnement Canada. Faut-il en conclure que l’allégation « sans COV » ne veut rien dire ? Voici une analyse de votre pot de peinture, en six questions.

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Les COV sont-ils vraiment dangereux ?

Il existe de nombreux COV, et certains sont plus nocifs que d’autres. Ceux d’origine naturelle, comme les terpènes produits par la végétation, sont les plus courants. Toutefois, ce sont ceux issus d’activités humaines – procédés industriels, transport, incinération, etc. – qui causent les problèmes de qualité de l’air, selon Environnement Canada. Parmi les COV de cette catégorie, l’éthanol, le propane et l’acétone sont les plus connus.

« Le niveau de toxicité de la peinture dépend des produits chimiques qu’elle contient et de leur quantité », explique Sami Haddad, biochimiste et professeur au Département de santé environnementale et santé au travail (DSEST), de l’Université­ de Montréal. Par exemple, le méthanol, un solvant, peut se concentrer dans le nerf optique et dans la rétine en cas de contact prolongé ou répété.

Mais même une exposition occasionnelle à certains COV peut vous faire ressentir de multiples effets. Le plus anodin ? Une simple gêne causée par l’odeur. Ces vapeurs peuvent également entraîner de l’irritation aux yeux, au nez, à la gorge ou à la peau, et même agir sur le système nerveux central en provoquant des étourdissements. Les enfants en bas âge, les femmes enceintes et les personnes âgées ou malades sont plus susceptibles d’être incommodés que les adultes en santé. « Le risque est moins grand dans une pièce vaste et bien aérée que dans un endroit restreint », rappelle Sami Haddad. « Et une fois que vous n’êtes plus exposé aux COV, les effets s’estompent après quelques minutes », précise Robert Tardif, professeur au Département de santé environnementale et santé au travail, de l’Université de Montréal.

L’impact des COV sur l’environnement est plus grave que celui sur la santé humaine, mais il est aussi moins perceptible. Ces substances interviennent dans le processus de formation de l’ozone, qui crée le « smog » en milieu urbain, et participent au réchauffement climatique. L’évaporation des COV contenus dans les peintures vient s’ajouter aux COV produits par la combustion de diverses substances, comme les carburants automobiles, et contribue à la pollution atmosphérique.

Des peintures sans COV, ça existe ?

Oui, mais elles sont rares. La majorité des bases blanches qui s’affichent sans COV en renferment quand même « quelques traces, de l’ordre de 4 ou 5 g/L », explique Robert Tardif. En effet, les matières premières qui entrent dans la composition d’une peinture – comme les pigments ou la silice – peuvent en contenir des quantités négligeables. Ces traces sont utiles, dit Mario Mathieu : « La petite quantité de solvants qui demeure permet aux molécules de s’attacher ensemble, pour que la peinture soit solide à la surface. »

Or, « Environnement Canada n’encadre pas l’appellation “sans COV” », indique Mark Johnson­, porte-parole de l’organisme. Les fabricants sont donc libres de l’utiliser à leur guise, tout comme la variante « Zéro COV » qui apparaît sur de nombreuses étiquettes. Le règlement d’Environnement Canada n’oblige pas les fabricants à afficher la quantité de COV contenue dans la peinture, mais précise que s’ils le font, ils doivent indiquer que cette donnée n’est valide que sur la base blanche, avant l’ajout de colorant. Sur la plupart des pots de peinture, l’information est inscrite en petits caractères dans la partie « mode d’emploi ».

La liste d’ingrédients ne vous sera pas très utile pour en savoir plus. En effet, elle est souvent incomplète, selon Normand Gratton, enseignant du programme Peinture en bâtiment, à l’École des métiers de la construction de Montréal­. Et les COV sont si nombreux qu’il est difficile de les connaître tous.  

L’ajout de colorant a-t-il un impact important sur la teneur en COV ?

Ça dépend du colorant choisi, et de la quantité que vous faites ajouter. Plus vous cherchez une teinte foncée, plus vous obtenez en prime des COV. Seules certaines compagnies, par exemple Laurentide ou Benjamin Moore, vendent des colorants qui sont réellement sans COV. La plupart des colorants ajoutés chez le commerçant en contiennent pour leur part « une faible concentration », selon Environnement Canada, qui n’oblige pas les commerçants à afficher les teneurs exactes.

Mario Mathieu trouve logique le fait que le règlement d’Environnement Canada­ n’oblige pas les fabricants à tenir compte du colorant dans le calcul des COV inscrit sur les contenants de peinture. « Un magasin peut vendre la peinture X, mais utiliser les colorants de la compagnie Y pour faire la coloration. Or, les compagnies n’utilisent pas les mêmes formules pour développer leurs colorants. »

Il est possible de faire des estimations, compte tenu que de 3 à 12 onces de colorant sont nécessaires, en règle générale, pour obtenir la teinte recherchée. « Si vous choisissez le colorant qui contient le plus de COV et l’utilisez pour faire une couleur foncée à partir d’une base blanche sans COV, les émissions de la peinture ainsi obtenue ne dépasseront pas 100 g/L », calcule Mario Mathieu. Elles pourraient toutefois s’approcher de 250 g/L si vous choisissez une base blanche « ordinaire » parmi les plus fortes en COV.

Avec ou sans COV, quelles différences ?

Pour des travaux courants (plafonds, murs, portes), il n’y a aucune différence, estime le peintre en bâtiment Nicolas Desjardins. « Les produits “sans COV” développés ces dernières années offrent d’excellentes performances, équivalentes à ce qu’offraient auparavant les peintures classiques. »

Ils auront le même pouvoir couvrant et la même résistance à l’eau, à la moisissure ou aux chocs que les peintures ordinaires qui contiennent davantage de COV. Quelques bémols toutefois : « Une peinture sans COV d’entrée de gamme a tendance à marquer davantage en cas d’impact », poursuit Nicolas Desjardins­. Si vous voulez repeindre vos armoires de cuisine, utilisées au quotidien, il faudra dans ce cas-là choisir un produit sans COV haut de gamme.

Le hic ? Ces peintures sont plus chères, car elles sont produites à partir de résines de meilleure qualité et selon des procédés de fabrication plus complexes. Par ailleurs, tout en respectant les normes, certains produits spécifiques comme les apprêts et revêtements pour plancher de béton contiennent encore des taux importants de COV, précise Normand Gratton, qui considère que leurs équivalents sans COV ne sont pas aussi efficaces et solides que les formules originales. C’est le cas également des peintures antirouille d’extérieur pour acier.

Si les bases blanches de peintures « sans COV » ont longtemps été considérées comme des produits haut de gamme (entre 60 et 70 $ le gallon), c’est moins vrai aujourd’hui. Plusieurs manufacturiers ont en effet développé des peintures « sans COV » d’entrée de gamme moins coûteuses, soit entre 30 et 40 $ le gallon.

Les produits réguliers, maintenant faibles en COV pour respecter le règlement en vigueur, restent toutefois les plus accessibles (autour de 25 $ le gallon). Même si, au quotidien, votre portefeuille a souvent le dernier mot, « si vous voulez faire un choix sensé pour votre santé et l’environnement, tendre vers le “Zéro COV” est la bonne option », conclut Robert Tardif.

À quoi servent les COV ?

Les ingrédients qui génèrent des COV – comme les solvants appelés benzène, acétone, toluène et éthanol – rendent la peinture plus fluide, donc plus facile à appliquer. Ils augmentent aussi son adhérence et en accélèrent le séchage puisqu’ils s’évaporent rapidement. Une peinture prend entre deux et quatre semaines pour durcir complètement. La plus grande partie des COV qu’elle contient est libérée durant les premiers jours qui suivent l’application.

>> À lire aussi: Comparatif: peinture, papier peint, briques et autres revêtements muraux

Les logos écolos garantissent-ils des peintures sans COV ?

Pas exactement.

Logo Greenguard
C’est la certification la plus discrète – elle n’apparaît pas sur les pots –, mais aussi celle qui apporte la meilleure garantie par rapport aux COV, car elle est axée avant tout sur la qualité de l’air ambiant. Ce label a été créé en 2000 par Underwriters Laboratories (UL), une entreprise indépendante américaine spécialisée dans les certifications de sécurité. Greenguard évalue les émissions de nombreuses substances chimiques, dont les COV, contenues dans une foule de produits, dont des peintures, des nettoyants et des systèmes d’isolation. Les marques Behr, Glidden et Sherwin-Williams ont de nombreuses peintures certifiées Greenguard.

Logo Green Seal
Cet organisme indépendant à but non lucratif qui a pour mission la protection de l’environnement accorde son sceau à des peintures qui répondent à plusieurs critères. Les matières premières utilisées, la teneur en COV et la performance des produits sont évaluées.

Logo Ecologo
Cette autre certification attribuée par UL ne tient pas compte de l’émission de COV, mais plutôt de plusieurs autres critères susceptibles d’avoir une incidence sur la santé et l’environnement, comme l’utilisation d’énergie pour la fabrication du produit. Elle ne s’applique pas seulement aux peintures. Comme UL vient tout juste de changer son logo de certification, vous trouverez l’une des deux versions sur les contenants de certaines peintures Micca, Laurentide et Denalt.

Logos GreenSure et Promesse verte
Ce sont des certifications maison, que les fabricants octroient à leurs propres produits, sans vérification par une tierce partie. Vous verrez le logo GreenSure sur certaines peintures Sherwin-Williams, et le logo Promesse verte sur certaines peintures Benjamin Moore.

>> À lire aussi: Test de 17 teintures d’extérieur pour le bois

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  • Par GABY DUBOIS
    14 Septembre 2015

    quelles-sont les marques de peinture sans c.o.v. ?
    très important ...je suis allergique à la peinture...

     16
    Par Laetitia & Reto Feller
    23 Juillet 2015

    http://www.protegez-vous.ca/maison-et-environnement/guide-pratique-de-la-renovation/les-revetements-muraux/peintures-sans-cov-comment-les-reconnaitre.html

  • Par MARTIN LANOUE
    08 Janvier 2019

    Je trouve que votre article devrait être plus détaillé. Par exemple, je ne comprends pas pourquoi vous dites simplement que Benjamin Moore a une certification maison simplement. Lorsqu'on regarde la fiche technique, il semblerait que le logo promesse verte englobe en fait plusieurs certifications reconnues dont la greenguard. Ce devrait être une sécurité non? je magasine actuellement les peintures donc j'aimerais savoir si cette information est vraie. merci

     3
  • Par MOHAMED BOUAFIA
    01 Janvier 2018

    Salut à toute l'équipe je suis intéressé vraiment formidable explique à tout les détaille domaine peinture bon boulot merci beaucoup

     2