Guide d’achat: thermopompes murales et climatiseurs muraux
Vous craignez les grosses chaleurs de l’été et prévoyez installer une thermopompe ou un climatiseur mural dans votre maison. Puissance, prix, efficacité énergétique, bruit, installation: voici ce qu'il faut savoir pour choisir l’appareil idéal.
Les Québécois se tournent de plus en plus vers les thermopompes murales plutôt que les climatiseurs muraux. Pourquoi un tel engouement ? « Sur le plan de la climatisation, il n’y a aucune différence [entre les deux appareils]. Cependant, la thermopompe offre une fonction de plus : elle permet de produire de la chaleur en hiver », explique Henri Bouchard, directeur technique à la Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec (CMMTQ).
Au Québec, la période au cours de laquelle on chauffe nos maisons est beaucoup plus longue que celle où l’on a besoin de climatisation. Même si vous ne voulez pas penser aux journées glaciales de janvier alors que l’été n’est pas encore arrivé, vous pourriez songer à l’achat d’une thermopompe murale dans une perspective d’économie de chauffage. En effet, selon Ressources naturelles Canada, une thermopompe murale permet « de réaliser des économies d’énergie et d’argent considérables », en comparaison, par exemple, d’un simple système de plinthes électriques.
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Il fut un temps où l’écart de prix entre climatiseur et thermopompe muraux était tel que les consommateurs préféraient se tourner vers le premier type d’appareil. « Mais l’évolution des technologies ces dernières années et la concurrence entre manufacturiers ont contribué à faire baisser les prix des thermopompes. Si bien qu’il est devenu moins intéressant d’acheter un climatiseur mural aujourd’hui », précise David Lussier, superviseur du marketing, des ventes et du développement chez Klimfax, un fournisseur d’appareils muraux.
Monosplit, minisplit, bibloc, sans conduit… En magasinant, vous allez entendre toutes sortes d’appellations. Mais quel que soit le terme utilisé, il se réfère en général au même type de système, c’est-à-dire un appareil (climatiseur ou thermopompe) composé de deux parties (bibloc), l’une installée à l’extérieur de la maison, l’autre à l’intérieur.
Compliqué ? Pour vous éviter un coup de chaleur, nous vous présentons les principales caractéristiques à vérifier avant de choisir votre appareil mural de climatisation.
La qualité du climatiseur
Préférez un climatiseur d’un fabricant reconnu et choisissez un modèle suffisamment puissant pour répondre aux besoins de votre maison. Autre aspect important: choisissez un appareil dont le niveau sonore ne dérangera pas votre famille... ni vos voisins!
Les différences entre les appareils offerts sur le marché sont importantes. Elles tiennent aussi bien à la qualité des matériaux utilisés lors de la fabrication qu’à la disponibilité des pièces de rechange en cas de bris. Henri Bouchard recommande de tourner le dos aux marques peu connues. Certains fabricants comme Fujitsu, Carrier, Daikin, Klimaire et Mitsubishi, en revanche, existent depuis longtemps et disposent d’une solide réputation. Ils commercialisent des appareils dans différentes gammes de prix, et de nombreux installateurs au Québec pourront vous fournir les pièces de rechange.
Méfiez-vous par ailleurs des aubaines mirobolantes que vous pouvez trouver dans les grandes surfaces, ajoute Henri Bouchard. Il s’agit souvent d’appareils fabriqués par des manufacturiers qui ne seront pas capables de vous dépanner si votre climatiseur ou votre thermopompe connaît un problème.
Enfin, privilégiez les appareils équipés de la technologie Inverter. La majorité des climatiseurs et thermopompes sur le marché disposent de ce système de climatisation à vitesse variable. Le compresseur démarre et accélère lentement jusqu’au moment où il atteint sa puissance maximale, puis réduit progressivement sa vitesse lorsque la température souhaitée est en voie d’être atteinte. Plutôt que de passer d’une consommation nulle (à l’arrêt) à un fonctionnement à plein régime, qui entraîne aussitôt une forte dépense d’énergie, la vitesse variable permet d’obtenir une température plus constante et de faire des économies d’énergie.
La puissance du climatiseur
La puissance d’un climatiseur se mesure en BTU/h, une unité d’énergie qui désigne la puissance fournie en une heure par un appareil réfrigérant. Il existe des appareils muraux de différentes puissances, comprises entre 9 000 et 18 000 BTU/h. Les modèles d’une capacité de 12 000 BTU/h sont les plus populaires au Québec. Cependant, selon Henri Bouchard, « on ne peut pas associer de façon systématique une puissance d’appareil à une superficie à climatiser ».
Les paramètres à considérer sont nombreux : votre maison a-t-elle un ou plusieurs étages ; la pièce principale est-elle à aire ouverte ; quelle est la qualité de l’isolation, la superficie à climatiser, la hauteur du plafond ? La fenestration et l’ensoleillement influent également sur le choix de l’appareil. Seul un installateur spécialisé en chauffage et climatisation peut établir avec précision la puissance idéale du climatiseur ou de la thermopompe à installer chez vous.
L'efficacité énergétique
L’indicateur de rendement énergétique le plus courant pour les appareils muraux est le Seasonal Energy Efficiency Ratio (SEER). La réglementation canadienne exige que tous les produits neufs aient une cote SEER d’au moins 13. Plus le chiffre est grand, plus l’appareil est écoénergétique (42 étant la cote maximale). Le programme de subvention gouvernementale Rénoclimat exige des appareils dont la cote est d’au moins 15. Celle-ci est affichée sur l’étiquette ÉnerGuide du produit ou dans le catalogue du fabricant. Avant d’acheter une thermopompe, il faut aussi considérer son coefficient de performance en mode de chauffage (HSPF). Plus ce chiffre est élevé, plus l’appareil chauffe efficacement. Pour être certifiée Energy Star, une thermopompe doit avoir un HSPF d’au moins 7,4.
Le bruit
Le volume sonore émis par l’appareil est indiqué sur sa fiche technique. Il est mesuré en décibels (dB) sur ses composants intérieurs et extérieurs et varie en fonction de différents paramètres de l’appareil (puissance, qualité de fabrication, etc.). C’est la force du son produit par la partie installée à l’extérieur de la maison qui est la plus importante, car si elle est trop élevée, elle pourrait incommoder vos voisins. Le niveau varie en général entre 19 et 40 dB à l’intérieur, et entre 46 et 58 dB à l’extérieur. À titre de comparaison, un lave-vaisselle produit environ 50 dB, l’équivalent du bruit dans un restaurant peu animé.
Les garanties
La durée de la garantie offerte par les fabricants varie entre 5 et 12 ans. Il s’agit le plus souvent d’une garantie « pièces ». Le volet « main-d’œuvre » est généralement offert en option par les entrepreneurs en climatisation qui installent l’appareil. Certains peuvent l’inclure gratuitement dans le contrat de vente du climatiseur ou de la thermopompe, d’autres le proposent en option payante.
Les offres varient beaucoup d’un professionnel à l’autre (coût, durée, étendue de la garantie), il est donc important de poser des questions sur le type et la durée de garantie. De façon générale, exigez un document écrit spécifiant son étendue (pièces et main-d’œuvre), ainsi que les responsabilités de chacun si le fabricant ou l’installateur fermait boutique.
La durée de vie
« Puisqu’elle chauffe et climatise, une thermopompe murale est susceptible de fonctionner toute l’année, jusqu’à des températures très basses, autour de -20º, rappelle Henri Bouchard. Ce n’est pas le cas d’un climatiseur mural. » Donc, parce qu’elle est plus sollicitée, une thermopompe pourrait avoir une durée de vie moins longue qu’un climatiseur mural. Mais il ne s’agit pas non plus d’une certitude. Les fabricants ne mentionnent généralement pas la durée de vie de leurs appareils, car celle-ci dépend également de l’installation et de l’entretien de la machine. Un appareil mural bien installé et bien entretenu peut durer entre 10 et 15 ans, voire 20 ans.
Le prix
L’écart de prix entre un climatiseur mural et une thermopompe murale a beaucoup diminué ces dernières années. David Lussier estime qu’il varie habituellement de 100 à 300 $, selon les modèles (voyez le tableau ci-dessous).
Afin d'enrichir notre article, nous y ajoutons ce cas vécu écrit collaboration avec l’Institut de médiation et d’arbitrage du Québec
Cas vécu: Fin de garantie et panne de climatiseur
En 2010, un consommateur fait l’acquisition d’un climatiseur mural. L’appareil lui coûte 2 800 $ et s’accompagne d’une garantie de cinq ans sur les pièces et la main-d’œuvre. Malheureusement, peu après la fin de la garantie, le climatiseur cesse de fonctionner. Le consommateur contacte le fabricant et lui expose son problème. Celui-ci accepte d’envoyer un technicien sur les lieux pour effectuer les réparations nécessaires, mais il précise que les réparations ne seront pas couvertes par la garantie. Le consommateur devra payer la facture. En désaccord, le consommateur envoie une mise en demeure au fabricant afin qu’il honore la garantie, mais ce dernier maintient sa position. Il refuse alors la visite du technicien et dépose une demande à la Cour des petites créances. Il réclame 3 500 $ (valeur estimée d’un climatiseur neuf). S’ajoutent à ce montant 700 $ pour les inconvénients subis lors des canicules. Le consommateur refuse d’abord l’offre de médiation, puis change d’avis et, le jour de l’audition au tribunal, décide finalement d’y participer. Le fabricant lui propose alors de verser la moitié de la valeur du climatiseur, soit 1 400 $, en alléguant que le client avait tout de même profité de son appareil pendant cinq ans. Le consommateur refuse de nouveau l’offre. La cause est donc entendue par le tribunal. La Cour a rejeté la demande du consommateur puisque celui-ci n’a pas donné la possibilité au fabricant d’examiner et de réparer le climatiseur. Ce faisant, il devenait impossible de déterminer si le bris avait été causé par un défaut d’entretien ou même si le remplacement d’une pièce aurait pu régler le problème. Finalement, le demandeur aurait peut-être dû accepter l’offre du fabricant. Il n’a rien gagné en étant inflexible, il est reparti sans argent ni climatiseur.
L’installation du climatiseur
Le professionnel spécialiste en réfrigération saura vous conseiller sur le type d’appareil qu’il vous faut et sur l’emplacement idéal où l’installer.
Les appareils muraux sont conçus pour les bâtiments déjà existants qui ne disposent pas d’un système de conduits de ventilation, affirme Henri Bouchard. Les propriétaires choisissent souvent cette option, car elle ne nécessite pas de travaux majeurs, ce qui n’est pas le cas pour une thermopompe centrale qui implique l’installation d’un système de ventilation dans toute la maison si celle-ci n’en possède pas déjà.
Que vous choisissiez un climatiseur ou une thermopompe, les caractéristiques des appareils muraux sont identiques. Chacun comprend un condenseur, partie de l’appareil fixée à l’extérieur de la maison, et un diffuseur d’air, unité installée à l’intérieur. Les deux composants sont reliés par des conduites de gaz généralement fixées sur la façade extérieure de la maison et masquées par une gouttière de recouvrement.
Selon la façon dont sont disposées les pièces dans votre demeure, l’installateur peut vous proposer deux types d’équipement.
• Un appareil monosplit (ou mini-split) : une seule unité est installée dans la maison, en général dans la pièce principale, comme le salon. « L’idéal pour ce type d’appareil, ce sont les pièces à aire ouverte, explique Jean-François Charlebois. L’installateur peut facilement calculer la puissance nécessaire pour climatiser une telle superficie. »
• Un appareil multisplit (ou multizone) : le technicien installe des unités dans plusieurs pièces de la maison à partir d’un seul condenseur extérieur. Ce type d’équipement est intéressant pour les maisons à deux étages ou qui comptent plusieurs pièces fermées, précise David Lussier. La différence de prix avec un monosplit est toutefois importante. Par exemple, une thermopompe avec deux « splits » intérieurs peut coûter jusqu’à 7 000 $, installation comprise (avant taxes).
L’installateur
Même si les travaux ne vous font pas peur et que vous pouvez trouver des appareils dans les grandes surfaces, sachez que vous n’êtes pas autorisé à intervenir sur le réseau électrique de votre domicile. Seul un entrepreneur électricien membre de la Corporation des maîtres électriciens du Québec et titulaire d’une licence comprenant la sous-catégorie 16 est en droit de raccorder votre unité au système électrique. À noter que le salarié de l’entrepreneur électricien qui procède au raccordement du climatiseur doit détenir les compétences requises selon la loi. Pour l’installation en tant quel et les réglages, un certificat de compétence de frigoriste délivré par la Commission de la construction du Québec (CCQ) est nécessaire.
Assurez-vous par ailleurs que l’entrepreneur avec qui vous faites affaire possède une licence avec spécialité en réfrigération de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) ou une licence de la Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec (CMMTQ).
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L’entretien du climatiseur
Vous voulez augmenter la durée de vie de votre appareil de climatisation ? C’est possible si vous l’entretenez correctement.
• De façon régulière, retirez les feuilles et autres débris qui pourraient se déposer sur le module extérieur du climatiseur. Par ailleurs, si vous utilisez votre thermopompe en hiver, ne laissez pas la neige s’accumuler sur l’appareil.
• Tous les mois, nettoyez le filtre du module intérieur.
• Tous les deux ans, faites contrôler l’état de votre appareil par le professionnel qui l’a installé. Il vérifiera notamment le niveau de gaz ainsi que les composants principaux (le condenseur, le détendeur, les valves, etc.). Vous pouvez souscrire un plan d’entretien annuel (de 130 à 200 $ environ) ou sur plusieurs années (prix variant selon la durée du contrat). « Un entretien adéquat est un gage de longévité d’un appareil ou d’un système de climatisation », affirme David Lussier.
Pour en savoir plus
Régie du bâtiment du Québec
Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec
Corporation des entreprises de traitement de l’air et du froid
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