Cas vécu: rénos ratées? Faites estimer les dégâts par un expert

En 2006, Francine Mercier engage Marie-Josée Lafortune pour rénover ses armoires de cuisine et son îlot. Coût du contrat: 7 313 $. Une fois le projet terminé, les défauts se révèlent nombreux: peinture de couleur et de texture différentes selon que le travail a été fait sur place ou en atelier, portes croches, manque de moulures de finition.

Francine­ Mercier produit plusieurs photos pour étoffer son propos. Elle engage un ébéniste pour qu’il produise un rapport d’analyse des problèmes, et elle apporte même une porte d’armoire en cour.

Marie-Josée Lafortune assure avoir suivi les règles de l’art, doute du moment où les photos ont été prises, remet en question le rapport de l’expert et nie donc devoir quelque montant que ce soit.

Et les dommages, à combien les chiffre-t-on? Le rapport de l’expert est muet sur cet aspect. Mme Mercier, elle, se dit convaincue qu’ils atteignent la valeur du contrat, mais réduit sa requête à 7 000 $, le maximum permis pour être entendu à la division des petites créances. Mais bon, Francine Mercier est juge et partie, et la vraie juge n’est pas dupe.

«Il lui appartenait de présenter une preuve non seulement des irrégularités qu’elle invoque, mais aussi des coûts qui y sont associés», écrit la juge Micheline Sasseville dans son jugement rendu le 9 juillet 2010.Devant l’absence de suggestion d’expert, la juge analyse elle-même les photos et estime à l’œil les dommages à 2 000 $.

Morale de l’histoire: demandez aussi à l’expert d’estimer les dommages avant de vous présenter en cour.