La première fois que j’ai entendu parler de Fortnite par mon fils, j’étais bien curieux. Il me ramène toutes sortes de choses de l’école : de la musique, des vidéos, des bonnes blagues, des moins bonnes, des suggestions d’applis et de jeux (et parfois des poux!). Quand c’est possible, on regarde ça ensemble. La plupart du temps, c’est constructif et ça alimente nos discussions.
Mais Fortnite, ça ne passe pas. Nous avons installé le jeu à partir du site web de l’éditeur, Epic Games. Après la chute vertigineuse qui lance chacune des parties, j’ai bien réalisé que mon personnage, semblant tiré d’une bande dessinée de G.I. Joe, était plongé dans une véritable guerre armée. Autrement dit, mon garçon me demande s’il peut jouer à un jeu de tir à la 3e personne où le but est de tuer un maximum de joueurs (en fait tous les joueurs) pour gagner la partie.
En arpentant le territoire du jeu avec ses hangars, habitations et buttes, mon personnage découvre des armes (mitraillettes, fusils de chasse, grenades, etc.). Il ramasse aussi des ressources comme du bois ou des métaux pour construire des abris ou des passerelles. Mais rapidement, je me fais descendre et je vois mon personnage ramper par terre quelques secondes en attendant la fin de ma courte partie. Retour au « salon » où je peux alors lancer une autre partie.
125 millions de joueurs
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Fortnite Royal Battle (en anglais) est un jeu où une centaine de joueurs s’affrontent, en solo ou en équipe de 2 à 4 personnes. Les membres d’une équipe peuvent se parler de vive voix pour coordonner leurs efforts. Ces échanges ne sont pas contrôlés ou modérés par l’éditeur. Lancé en septembre 2017, Fortnite est rapidement devenu un succès commercial: 125 millions de joueurs possédaient un compte en juin 2018. Ce succès s’explique par la diversité des plateformes donnant accès au jeu : Mac, PC, Xbox, PlayStation, iOS, Android et Nintendo Switch.
C’est vrai que le jeu ne se compare pas du tout à Call of Duty d’Activision, qui simule des combats tout aussi réalistes que sanglants. Fortnite a plutôt un style bande dessinée assez sympathique. Les joueurs peuvent acheter des habits ou même des danses à leur personnage, comme le « Floss » que les jeunes reproduisent en se dandinant avec énergie dans les cours d’école. Une partie dure entre quelques minutes pour les débutants jusqu’à 20 minutes pour les meilleurs. Une fois mort, je ne voulais que retourner sur le champ de bataille pour faire un peu mieux.
Comment savoir si le jeu est adapté pour mon enfant?
J’ai parcouru les sites web des deux organismes qui encadrent les éditeurs de jeux vidéo. L’organisme nord-américain Entertainment Software Rating Board (ESRB) classe Fortnite dans « Adolescent » pour ses contenus violents, c’est-à-dire que le jeu est recommandé pour les « 13 ans et plus ». L’équivalent pour l’Europe, le Pan European Game Information (PEGI), classe le jeu dans « 12 ans et plus » pour violence modérée fréquente.
Quelques sites de jeux éducatifs se sont aussi penchés sur le cas Fortnite. Learning Works for Kids, aux États-Unis, indique que le jeu s’adresse aux jeunes de « 12 ans et plus ». Même son de cloche pour l’excellent site de Common Sense Media, aux États-Unis, dont les spécialistes indiquent que le jeu est adapté aux « 13 ans et plus ».
Dans mon cas, il était clair que je n’allais pas laisser Yohan jouer à Fortnite, malgré ses demandes répétées. À 9 ans, son cerveau en pleine ébullition a-t-il besoin d’apprendre à manier des armes, construire des abris pour sauver sa peau et à tirer plus vite que son ombre avant de se faire descendre ?
Côté jeux et applications, l’offre est vaste. Il y a les jeux de sport, de course ou carrément fantaisistes. Il y a une foule de jeux de construction dans des environnements riches (comme Minecraft) ou encore des jeux pour apprendre la programmation (comme Scratch). Plusieurs sites web recommandent de bons jeux sur tablettes. Il y a les jeux de société aussi. Bref, il n’y a pas que le dernier jeu à la mode.
On va jouer à Fortnite mon gars, mais pas demain ni ce week-end. On a d’autres jeux pour s’amuser en attendant.
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Pour trouver de bons jeux:
- Plus de 300 jeux évalués par Protégez-Vous
- Common Sense Media (en anglais)
- LearningWorks for Kids (en anglais)
- Metacritic (en anglais)
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