Chaque année, à la veille du «Black Friday», nous publions un article sur le site de Protégez-Vous dans lequel nous recensons les aubaines à ne surtout pas rater.
Hasard du calendrier, c’est en général au cours de la même semaine que l’Observatoire de la consommation responsable fait paraître son Baromètre annuel de la consommation responsable.
Si bien que, tous les ans, nous mettons en ligne à quelques jours d’intervalle un article sur les produits électroniques en rabais et un article dans lequel nous faisons état des initiatives qui favorisent la déconsommation.
Difficile de faire plus dichotomique: d’un côté le Vendredi fou, de l’autre la consommation responsable. Ces contenus aux antipodes l’un de l’autre en disent long sur notre rapport à la société de consommation.
Par curiosité, j’ai comparé l’intérêt des lecteurs de Protégez-Vous pour ces deux sujets. L’an dernier, notre article sur le Vendredi fou a reçu plus de 55 000 visites, deuxième contenu le plus populaire ce mois-là, après un sujet sur les pneus d’hiver. Quant à notre article portant sur l’édition 2017 du Baromètre de la consommation responsable, publié sur mon blogue, il avait été lu… 1000 fois.
Le jour et la nuit.
Consommation…irresponsable
Le chemin est encore long avant que la fièvre consumériste du Vendredi fou ne cesse. Cette journée frénétique est pourtant le symbole d’une société de consommation malade. Malade de ses produits à la sauce jetable, de son plastique qui se déverse dans les océans, de ses stratégies grossières d’obsolescence programmée et du besoin de posséder et posséder toujours davantage.
Pourtant, de plus en plus d’études scientifiques établissent un lien entre les bouleversements climatiques et nos modes de vie actuels, en particulier nos habitudes de consommation.
C’est d’ailleurs pour répondre à ces enjeux urgents qu’a été lancé il y a quelques jours au Québec le Pacte pour la transition, présenté par ses promoteurs comme «un engagement solennel à réduire notre empreinte écologique». Les signataires de ce texte s’engagent notamment à réduire leur consommation, leur production de déchets, leur consommation de plastique et promettent de lutter contre le gaspillage sous toutes ses formes, énergétique en particulier.
Des ambitions que le Baromètre de la consommation responsable mesure chaque année depuis bientôt dix ans. On apprend notamment dans le rapport de cette année que les gestes perçus par les personnes interrogées comme les plus importants pour réduire leur empreinte carbone sont la conduite d’une voiture électrique (57,3%), la réduction de leur consommation de viande rouge (37%), la réduction de leur consommation d’aliments à base de blé (2,6%), la consommation d’aliments à base de farine d’insecte (2,3%) et, enfin, la réduction de leur consommation de viande blanche (0,8%).
Des pratiques auxquelles il faudrait sûrement ajouter la réduction des déplacements en avion…
Et maintenant, que fait-on?
Au bout de ce texte, subsiste une question, sincère mais non dénuée d’une certaine ironie: en tant que média traitant des enjeux de consommation, Protégez-Vous doit-il continuer à publier chaque année sur son site les meilleures aubaines du Vendredi fou, au risque de se priver de 55 000 visiteurs sur son site? La question est posée.
Je crois que faire un choix éclairé en consommation n’est plus aujourd’hui une question de prix, d’économie réalisée, de qualité de produit ou de service. En tant que consommateur, faire un choix éclairé, c’est agir pour protéger l’environnement. Personnellement, j’ai ma réponse.
Et vous, qu’en pensez-vous?