« Faites ce que je dis, pas ce que je fais »… tel serait, à en croire les conclusions du Baromètre 2017 de la Consommation responsable, la tendance qui caractérise cette année le consommateur québécois, enclin à prôner une pratique responsable sans toujours passer à l’action.
Ainsi et alors que 86,3 % des consommateurs mentionnent être à la recherche de produits plus durables, seuls « 68,0 % déclarent dans les 12 derniers mois avoir privilégié l’achat de ce type de produits », peut-on lire dans le document produit par l’Observatoire de la consommation responsable (OCR).
Entre l’intention et les actes, il y aurait donc un pas que le consommateur hésiterait à franchir ? Ce n’est pas tout à fait vrai.
La preuve par l’exemple
Le Baromètre 2017 constate une indéniable volonté chez les Québécois « de repenser les modes de vie et de consommation ». Une tendance également observée par Protégez-Vous en 2017 à l’occasion de deux grands dossiers que nous avons consacrés à la consommation responsable.
Pour le dossier Mieux consommer, mieux vivre paru en juin 2017, nous avions sollicité nos lecteurs pour connaître précisément comment, dans leur quotidien, se traduisait cette volonté de changement.
Nous avions reçu des dizaines de témoignages de lecteurs et, plus particulièrement, de lectrices qui racontaient comment elles avaient transformé leur quotidien pour consommer autrement, de façon écologique et durable, en dépensant moins mais sans sacrifier pour autant la qualité.
Ces personnes repensaient leur rapport au monde, écrivions-nous, en protégeant l’environnement et leur santé, en échangeant avec leurs voisins et leurs amis et en recréant des liens dans la collectivité. Nous parlions de pâte à dents faite maison, de fruits et légumes moches sauvés du rebus, de cuisine collective, d’opticien solidaire et d’obligations communautaires… Des solutions très concrètes qui participent, osons l’affirmer, à changer le monde.
Origine contrôlée mais surtout, origine révélée
Un autre aspect que le Baromètre 2017 met en évidence est la quête d’une information crédible concernant l’origine des produits. 60% des personnes sondées par l’OCR estiment par exemple que les entreprises ne donnent pas assez d’information sur les conditions de fabrication de leurs produits. L’achat local arrive pourtant en 2e position des comportements les plus responsables cette année, c'est bien le signe que le consommateur se renseigne sur la provenance de ce qu'il achète.
Notre dossier Acheter québécois, mission possible paru en juillet 2017 nous avait alerté sur cette difficulté rencontrée par les Québécois pour retracer l'origine d'un produit. De quoi doucher leur enthousiasme.
Dans le secteur alimentaire, certains labels comme « Aliments du Québec » existent et permettent d’acheter local assez facilement. C’est moins vrai dans le secteur manufacturier, comme nous l'avions montré pour les vêtements, les équipements de loisirs, les matériaux de construction ou les meubles.
Le Baromètre 2017 confirme que pour l’achat d’un meuble par exemple, « le lieu de fabrication constitue un critère très important » pour plus de la moitié des personnes sondées. Les consommateurs « privilégient le local au détriment de meubles de pays d’origine réputés pour leur qualité et design ou pour leur bas prix ».
Autrement dit : s’il ne dispose pas de l’information suffisante, le consommateur responsable ne pourra pas mettre ses résolutions en pratique. Même avec toute la bonne volonté du monde…