Notre vidéo 4 solutions pour éliminer le plastique dans les aliments reprenait la conclusion d’une étude du World Wildlife Fund (WWF) et de l’Université de Newcastle, en Australie, qui dit que chaque humain ingérerait en moyenne 5 grammes de plastique par semaine.
Au banc des accusés: les micro et nano particules de plastique, qui migrent dans l’alimentation d’une foule de manières, y compris par le biais de l’eau embouteillée et du sel.
Quelques jours après la mise en ligne de ce texte, un lecteur nous a fait suivre un lien vers un article d’un grand quotidien québécois, qui semblait démonter la théorie des 5 grammes de plastique. Qui croire?
Faire image
Il est vrai que, de Gatineau à Gaspé, en passant par Mont-Laurier et Trois-Rivières, la quantité de plastique ingérée par chaque être humain varie certainement beaucoup. L’image de «carte de crédit de microplastique» a frappé les esprits et, en cela, la campagne de WWF a été efficace pour sensibiliser sur une problématique importante.
L’étude du WWF et de l’Université de Newcastle s’appuie sur une «synthèse des meilleures données disponibles» au sujet de la présence de micro et nanoparticules de plastiques dans l’eau et dans certains aliments. La littérature scientifique sur ces enjeux demeure cependant limitée et les auteurs le reconnaissent.
La présence de micro et nanoparticules de plastiques n’a ainsi pas été étudiée (ou l’a peu été) dans de nombreux aliments consommés en très grande quantité à travers le monde et susceptibles d’être contaminés (le riz ou le soja, par exemple).
De plus, plusieurs spécialistes que nous avons interrogés ont confirmé que les sources d’ingestion de micro et nanoparticules de plastique ne se résument pas à l’eau et à l’alimentation. Les fibres issues de l’usure des vêtements sont, en particulier, une source d’inhalation supplémentaire très peu documentée à l’heure actuelle.
Pour se rapprocher de la réalité de notre exposition aux microplastiques, les chercheurs de l’Université Newcastle ont donc utilisé des hypothèses et des extrapolations, ce qu’ils expliquent dans la méthodologie de leur étude.
Ils s’entendent toutefois pour dire que «même si les chiffres [publiés dans le rapport] restent réalistes, d’autres études sont nécessaires pour obtenir une estimation précise». Ni plus ni moins que ce que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé en 2019.
Pour en savoir plus sur les impacts du plastique que nous ingérons, lisez nos articles Où se cache le plastique dans l'alimentation? et 4 solutions pour éliminer le plastique dans les aliments et Les 7 familles de plastique.