Oubliez les montres à porter pendant la nuit, les bandes à mettre autour de votre torse ou les bandeaux connectés à installer sur votre tête : le Google Nest Hub de deuxième génération mesure votre sommeil sans aucun gadget collé à votre peau. Il le fait plutôt à l’aide d’un radar qui détecte vos mouvements et d’un microphone qui écoute vos ronflements.
Après plusieurs nuits d’essai, force est de constater que la technologie est on ne peut plus efficace, à la condition toutefois d’être à l’aise avec l’idée de partager sa chambre à coucher avec Google.
Pourquoi mesurer son sommeil?
Chacun a ses raisons pour mesurer son sommeil. Pour ceux qui peinent à dormir, il s’agit d’une information de plus pour réaliser un journal du sommeil précis, qui leur permet d’évaluer quels sont les impacts de leurs activités de la journée sur leur sommeil. Pour d’autres, il s’agit d’une information de plus à quantifier, avec la quantité d’eau bue dans la journée, les calories ingérées, les pas marchés et les minutes d’activités physiques réalisées.
Pour moi qui ai tendance à veiller trop tard, il s’agit surtout d’une source de motivation pour me coucher plus tôt.
>> À lire aussi : 5 bons conseils pour mieux dormir
Comment ça marche?
Le Google Nest Hub intègre le radar Motion Sense, une technologie qui avait été développée par Google pour contrôler les téléphones Pixel sans toucher l’écran. Dans le Nest Hub, le radar mesure les mouvements de notre corps pendant la nuit. Il est non seulement capable de savoir quand on se couche et quand on se lève, mais aussi le moment où on s’endort, et beaucoup plus.
Le Nest Hub peut aussi écouter nos nuits avec ses microphones, afin de détecter les ronflements et la toux. Tant les microphones que le suivi du sommeil peuvent être désactivés au besoin.
Simple à souhait
Installer et utiliser le suivi du sommeil du Google Nest Hub est d’une simplicité désarmante. Lors de la première installation, l’appareil nous indique comment le placer près de son lit (sur une table de chevet, tourné vers nous) et nous demande de nous coucher à notre place habituelle pour faire sa calibration. Le processus ne prend que quelques minutes.
Le soir, on n’a pas à faire quoi que ce soit pour activer le suivi. Tout est automatique. On se couche et l’appareil nous détecte. Le matin, on se lève et il cesse de suivre notre sommeil. Toutes les informations sont analysées dans les serveurs de Google et s’affichent instantanément dans l’application mobile Google Fit (Android ou iOS).
Certaines des informations que l’on peut consulter le matin sur l’application Google Fit. (Capture d’écran : Maxime Johnson)
On peut notamment voir quand on est allé au lit et quand on s’est levé, mais aussi quand on s’est endormi. L’application indique notre efficacité au lit (il faudrait passer de 85 % à 95 % du temps endormi, selon Google), si on a respecté notre horaire, les moments où on s’est réveillé, nos périodes de ronflement et de toux, ainsi que les changements de luminosité. L’application indique finalement notre rythme de respiration tout au long de la nuit.
Mon principal reproche concerne les informations fournies pour nous aider à bien utiliser ces données. Google Nest Hub offre quelques conseils dans son rapport hebdomadaire sur notre sommeil, mais à peine. Des conseils, des trucs et des explications supplémentaires (pour savoir quoi penser de notre rythme de respiration pendant la nuit, par exemple) seraient appréciés.
Un radar ou une montre?
J’ai comparé le Google Nest Hub avec deux autres appareils populaires pour le suivi du sommeil : l’Apple Watch (je n’avais que la Series 5 sous la main, malheureusement) et la Fitbit Sense. Par rapport à l’utilisation, je préfère – et de loin – le radar de Google. La détection du sommeil fonctionne à tous les coups (ce qui n’est pas toujours le cas avec une montre), on n’a jamais à se soucier de savoir si notre charge est suffisante et je suis plus confortable au lit sans rien à mon poignet.
Les données du sommeil du Google Nest Hub, de l’Apple Watch Series 5 et de la Fitbit Sense. (Capture d’écran : Maxime Johnson)
Les montres ont quand même quelques avantages. La Fitbit Sense est, par exemple, plus complète que le Google Nest Hub, avec des informations sur notre oxygène sanguin et des graphiques qui indiquent nos différentes phases du sommeil (la précision de ces phases reste à démontrer, mais le graphique est toujours intéressant à consulter le matin).
L’Apple Watch Series 5 offrait pour sa part moins d’informations que les autres (la Series 6 devrait toutefois être mieux, avec son capteur d’oxygène sanguin qui indique la présence possible d’apnée du sommeil), mais c’est une montre complète pour le jour. Je ne l’achèterais pas spécifiquement pour mesurer mon sommeil, mais, tant qu’à l’avoir, aussi bien l’utiliser la nuit.
Côté fiabilité, les deux types d’appareils se ressemblent. La plus grande variation observée a été d’environ 20 minutes de sommeil, mais, la plupart du temps, la différence est plus petite. Souvent, la Fitbit Sense et le Google Nest Hub affichent la même valeur, à une ou deux minutes près.
Deux dans le lit? (Presque) pas de problème
Détail intéressant, le Google Nest Hub est efficace même si vous êtes en couple. L’appareil n’a jamais mesuré le sommeil de ma conjointe lorsqu’elle se couchait plus tôt que moi, par exemple.
Le système ne peut toutefois pas distinguer les ronflements et la toux de l’un et de l’autre. Ce n’est pas un problème de notre côté, puisque je ronfle amplement pour tout le monde, mais je peux imaginer que cela puisse poser des problèmes pour d’autres.
Quelques mots sur la vie privée
L’écran connecté Google Nest Hub (seconde génération). (Photo : Maxime Johnson)
Il est difficile de parler d’un assistant vocal sans mentionner les craintes de certains entourant le respect de la vie privée. Les haut-parleurs intelligents polarisent (avec raison) les opinions. Même si les enregistrements ne sont habituellement pas écoutés par des humains, il arrive qu’ils le soient, par exemple afin d’améliorer la reconnaissance vocale. Les services de police ont aussi accès à ces enregistrements avec un mandat de perquisition.
Le Google Nest Hub n’est pas plus ou moins problématique que les autres enceintes du genre. Si vous utilisez déjà un Google Home ou un Echo d’Amazon, celui-ci devrait vous convenir. Si vous refusez d’installer des microphones dans votre maison, le Google Nest Hub ne vous fera toutefois pas changer d’avis.
Gratuit pour cette année, mais après?
Autre bémol important, la mesure du sommeil est offerte gratuitement avec le Google Nest Hub, mais Google pourrait faire payer pour la fonctionnalité à compter de l’année prochaine, selon les informations affichées sur son site. Malheureusement, on ignore encore le prix de l’abonnement, ainsi que le détail des fonctions qui seront gratuites ou payantes.
Un forfait payant ne me dérange pas. En fait, j’aime mieux ça que le service soit financé en revendant mes données personnelles. Cela dit, il faudrait que Google soit plus transparent pour que les consommateurs puissent prendre une décision éclairée au moment de l’achat.
Pour le reste : un meilleur son, mais un écran toujours décevant
Lorsqu’il ne mesure pas notre sommeil, le Google Nest Hub est un haut-parleur intelligent comme les Google Home et Nest Audio habituels, mais doté d’un écran. Personnellement, j’utilise ce dernier surtout pour voir l’heure et pour avoir des informations visuelles supplémentaires lorsque je demande la météo. Certains pourraient toutefois aussi regarder Netflix, ou encore des vidéos YouTube, par exemple, mais l’écran de 7 pouces est trop petit pour moi pour un usage du genre.
Par rapport au Google Nest Hub de première génération, notons que le nouvel appareil offre une qualité sonore considérablement améliorée, ce qui en fait maintenant une option potable pour l’écoute de musique. Son écran est toutefois toujours d’une qualité insuffisante, surtout la nuit. À faible luminosité, l’angle avec lequel on peut le consulter est très restreint. Il est donc difficile de regarder l’heure, ce qui serait pourtant pratique pour un appareil qui sert souvent de réveille-matin. Un écran OLED ferait monter le prix de vente du Nest Hub, mais il permettrait de régler ce problème.
Le Google Nest Hub est offert dès maintenant dans la plupart des boutiques d’électronique, à 129 $.
>> À lire aussi : Comment bien utiliser les données de votre moniteur d’activité et Votre Apple Watch ou votre Fitbit peuvent-elles détecter la COVID-19?