Confession: je ne suis pas encore immunisée contre la fièvre des étiquettes rouges, même si j'ai passé presque 14 ans au sein de l'équipe de Protégez-Vous. Écrivez le mot «rabais» – ou tout euphémisme qui y fait penser – près d'un produit qui m'intéresse, et je vais sans doute en considérer l'achat.
Par déformation professionnelle, toutefois, j'ai des réflexes que la majorité des consommateurs n'ont peut-être pas. À l'épicerie, je soulève systématiquement les affichettes rouges, jaunes ou orange, afin de comparer le prix régulier au prix qui semble réduit. Et trop souvent, je me rends compte que le rabais n'en est pas un.
J'ai donc été agréablement surprise, le 11 avril dernier, de constater que je ne suis pas la seule «bibitte» du genre. En effet, un lecteur nous a fait parvenir une photo semblable à celles dont je fais collection. On y voit deux étiquettes: l'une pour du thé en «spécial» à 4,49 $ la bouteille de 1,75L... et l'autre qui révèle que ce produit se vend 50 ¢ de moins en temps normal.
Dans un tel cas, vous êtes en droit d'exiger de payer le prix le plus bas. Au besoin, citez l'Office de la protection du consommateur, qui écrit, au point 25 de cette page, «La loi prévoit qu'un commerçant ne peut exiger, pour un produit, un prix supérieur au prix annoncé; il ne peut donc exiger un prix supérieur au plus bas des deux prix annoncés. Il faudra que le prix enregistré à la caisse soit le plus bas des deux prix, à défaut de quoi il y aura erreur de prix et le commerçant devra appliquer la Politique d'exactitude des prix».
Par ailleurs, le 26 mars, j'avais immortalisé cet autre exemple de faux rabais, dans un autre magasin:
Ces cas ne sont pas isolés, puisque j'en vois pratiquement chaque fin de semaine, quand je sors faire mes emplettes. J'admets toutefois que mes observations sont anecdotiques. Mais Protégez-Vous a d'intéressants chiffres, tirés de l'enquête au cours de laquelle nous avons relevé quelque 15 000 prix en 109 visites dans des supermachés de six régions du Québec:
• Nous avons trouvé environ 120 produits dont le prix de solde était égal au prix courant (0,8 % des prix relevés).
• Nous avons aussi trouvé plus de 900 produits qui n'affichaient tout simplement pas de prix courant, ce qui est contraire à l'article 91.1e du règlement d'application de la Loi sur la protection du consommateur.
Comment éviter les «attrapes» à l'épicerie (ou à la pharmacie, à la quincaillerie, et ainsi de suite)?
• Prenez l'habitude de soulever les étiquettes, à la recherche du prix courant. Il n'est pas là, ou il est égal ou inférieur au prix «spécial»? Laissez le produit sur la tablette ou, mieux, plaignez-vous au directeur du magasin.
• Si le commerce est membre d'une chaîne, avisez aussi le siège social.
• Et envoyez-nous vos exemples, car nous sommes intéressés à suivre le dossier des faux rabais: [email protected] ou www.facebook.com/protegezvous/.