Je vous écris ce message réfugiée chez moi sous les ordres du directeur général de la santé publique, qui n’entend pas à rire avec la pandémie de coronavirus. Je cherche les bons mots pour vous convaincre de vous plonger dans nos nouveaux articles qui parlent notamment de sorties au zoo et de transactions immobilières, des sujets en quelque sorte « mis sur la glace » jusqu’à ce que la vie reprenne son cours.
Malgré la situation actuelle, je peux vous certifier que notre dossier principal sur la compensation carbone est en parfaite adéquation avec les besoins que de nombreux abonnés nous ont exprimés depuis environ un an. Si vous n'êtes pas abonné à Protégez-Vous, vous pouvez consulter l'enquête gratuitement par l'entremise du magazine web de mai 2020 (exceptionnellement, cette édition est gratuite pour tous, je vous explique à la fin de ce billet comment procéder pour y accéder).
La bonne nouvelle, c’est que notre empreinte écologique collective diminue sans doute en ce moment. Après la frénésie des premiers jours, le calme s’est installé. J’imagine bien que des milliers de serveurs informatiques surchauffent, partout dans le monde, et que les camions de livraison roulent à pleine capacité, mais il y a aussi tous ces avions que nous ne prenons pas, ces courses que nous faisons à pied pour aller prendre l’air, ces repas que nous préparons à la maison au lieu de les emporter dans des barquettes jetables.
Nous apprenons, par la force des choses, à réduire notre empreinte écologique. Si vous continuez sur cette lancée lorsque la « distanciation sociale » ne sera plus qu’une note dans le carnet des créateurs du Bye Bye 2020, vous serez bien placé pour évaluer quelle place les « crédits carbone » peuvent occuper dans votre vie.
Et c’est à ce moment que vous serez heureux d’avoir pris le temps de lire jusqu’à la dernière ligne le dossier de mes collègues Rémi Leroux, Maude Tanguay et Frédéric Perron.
Les programmes de compensation inspirent la méfiance depuis que le quotidien La Presse a montré les lacunes dans les pratiques d’un promoteur bien d’ici, NatureLab.World, en octobre 2019. Comparer les offres s’est avéré tout un casse-tête. C’est que nous sommes ici devant un marché « volontaire », où chaque fournisseur est libre de proposer le produit qui lui semble le plus pertinent. « Les fournisseurs utilisent des méthodologies très différentes. Nous nous sommes aussi rendu compte qu’avec certains, les clients paient en réalité pour investir dans des activités éducatives, et non pour compenser directement leurs émissions de gaz à effet de serre », explique Rémi.
Un autre des grands constats de notre enquête : le choix le plus évident – la plantation d’arbres – n’est pas le meilleur. Ce type de compensation échoue au crucial critère de la permanence. Les projets de reboisement sont par ailleurs presque impossibles à comparer. « Ils n’utilisent pas les mêmes espèces d’arbres. Le nombre d’arbres à planter pour compenser une tonne de C02 varie donc d’un programme à l’autre. De plus, les terrains ne sont pas tous dans les mêmes régions, et les promoteurs utilisent des normes de gestion forestière variables », ajoute notre chargée de projet Maude Tanguay. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas planter d’arbres ; cette méthode n’est toutefois pas celle qui vous assure de compenser ce que vous voulez.
Au final, un seul fournisseur nous a démontré qu’il respecte tous les grands principes de la compensation carbone. Cette conclusion s’est imposée après l’examen de centaines de pages de rapports. Nous sommes fort heureux d’avoir pu démêler ce casse-tête pour vous! Si vous êtes abonné, lisez notre enquête exclusive intitulée «La vérité sur les crédits carbone» sur notre site web ou par l'entremise de notre magazine web de mai 2020.
Si vous n'êtes pas abonné à Protégez-Vous, vous pouvez consulter l'enquête par l'entremise du magazine web. Exceptionnellement, le magazine web de mai 2020 est disponible gratuitement pour tout le monde, cliquez ici pour en savoir plus.