N’écoutant que son courage, l’équipe de Protégez-Vous a inclus, dans son dossier sur les enseignes à rabais (Costco vs Maxi & Cie, Super C et Walmart), une analyse des critiques formulées envers le modèle d’affaires de Costco.
La réaction ne s’est pas fait attendre. Or, ce n’est pas l’empire qui contre-attaque, mais plutôt ses clients.
Ainsi, le lecteur Michel Lauzon répond au spécialiste qui faisait un lien entre la fréquentation de Costco et un développement urbain centré sur l’automobile: «Et vous croyez que je ne vais pas au IGA en voiture? Ou qu’il y aura moins d’asphalte s’il n’y a pas de Costco? [...] Je peux aller au Metro, puis au Rona [...], au Canadian Tire [...] et finalement au Sports Experts [...]. Alors non seulement je me déplace plus, mais [...] le réseau d’approvisionnement des quatre commerces est [probablement] plus lourd pour l’environnement que la centralisation de Costco, non?»
D’autres tiennent à préciser qu’ils ne laissent pas leur gros bon sens dans le stationnement du magasin entrepôt. Ainsi, Julie Dubé nous assure que «C’est la qualité des fruits et légumes que j’apprécie. Je fais de bons achats chez Costco. […] Je n’y vais pas nécessairement pour économiser». Et Céline Lefort ajoute: «Je rentabilise le coût de notre adhésion avec les fromages, certains légumes, le yogourt. Je n’achète pas d’emballages GÉANTS de quoi que ce soit, ça réduit les pertes […]».
L’autre côté de la médaille
Des lecteurs ont tout de même décidé, eux aussi, de remettre en question le modèle de Costco. Certains, comme Danielle Lefebvre et Louise Sévigny, ne reprochent au géant que la taille (insuffisante) de ses stationnements: «À Lachenaie (Terrebonne), il manque de places de stationnement même pour les handicapés […] On m’a dit chez Costco qu’ils [sont victimes] de leur succès […] », indique Mme Sévigny.
Mais d’autres consommateurs évoquent aussi les principales difficultés que relevaient les experts interviewés dans notre dossier: «Placer Costco en premier alors que c’est un modèle qui n’est pas à imiter (plus faible choix de produits, manque de produits locaux, forte empreinte écologique, etc.), c’est quasiment politique. Je préfère ma petite épicerie de quartier», s’insurge Jerome Risterucci.
Si je puis vous rassurer, Protégez-Vous n’a jamais eu l’intention de poser un geste politique. Dans notre dossier, les prix parlent, et les experts interviewés nuancent.
«Quel est l’impact de cette chaîne de magasins sur notre économie locale? […] Comme dit la chanson … Ça m’fait assez mal! Y’est tombé une bombe su’a rue principale… », demande pour sa part Pierre Lacombe, rappelant la sagesse de feu «notre» Dédé Fortin et de ses Colocs.
L’infographie de trop
« [Vous comparez des qualités] qui ne se comparent pas. Costco ne vend pas de bas de gamme, alors comment veux-tu comparer? Impossible!» relève pour sa part Luc Ménard, à la lecture de l’infographie qui désignait cinq produits pour lesquels les prix de Costco ne sont pas les plus avantageux. Vrai que, par exemple, le thé de marque Kirkland Signature (17,99 $/100 sachets au Costco) y côtoyait celui de marque Lipton (4,47 $/100 sachets au Walmart).
Cette infographie s’adressait bien sûr aux consommateurs qui recherchent le meilleur prix, sans égard à la marque. Un choix éditorial qui n’a pas eu l’heur de plaire à tous. «C’est comme si je suggérais de lire le magazine Réveillez-vous!, fourni gratuitement par les Témoins de Jéhovah, parce qu’il coûte moins cher que Protégez-Vous!» compare Liliane Francœur.
Touché, Madame Francœur. Les titres se ressemblent, en plus. Nous n’avons cependant pas la prétention de vous aider à gagner votre ciel. Méditons là-dessus!