J’ai récemment vécu une expérience décevante au restaurant. En feuilletant la carte des vins, j’y ai remarqué un vin mousseux que je ne connaissais pas. Frappée de curiosité, je l’ai commandé, non sans appréhension. Quel ne fut pas mon désappointement lorsque j’ai découvert un vin doux, très peu alcoolisé, à peine pétillant et aromatisé à la fleur de sureau. Les réactions autour de la table furent unanimes : on aurait dû commander du champagne !
Le fameux champagne, si reconnu et si prestigieux, fait office de valeur sûre pour bien des gens. Bien entendu, il faut y mettre le prix, mais je n’ai jamais rien goûté d’autre qui réunisse l’élégance, la personnalité et la qualité d’un grand millésime ou d’une cuvée prestige d’un grand producteur de champagne. Je parle ici du top du top, qui peut valoir dans certains cas plusieurs centaines de dollars, voire des milliers.
Produits à prix abordable
Cela dit, il faut quand même mettre les choses en perspective. Le vin mousseux est une vaste catégorie qui propose des produits abordables et variés. Vous risquez peu de vous faire avoir par un truc singulier, presque comique, comme cela m’est arrivé. Ce serait donc une erreur de croire qu’il n’y a que le champagne qui vaut le détour.
Le cava d’Espagne est meilleur que jamais et saura satisfaire vos besoins en termes de bulles de haute qualité. La catégorie Crémant, qui provient de plusieurs régions de France, regroupe des vins mousseux élaborés selon la technique utilisée pour produire le champagne. Le crémant est une fantastique option économique qui offre complexité et finesse.
Je peux vous assurer que vous ne décevrez personne si vous offrez un superbe vin mousseux de Loire, d’Alsace, de Bourgogne, d’Espagne, ou même un prosecco… Le but est de faire plaisir. Tout est une question d’attitude. Vous ne voulez pas être ce snob qui clame à qui veut l’entendre : « Moi, je ne bois QUE du champagne ! » avec un sourire narquois et un air prétentieux.
Il faut se rappeler que l’industrie du mousseux ne se livre pas à une compétition pour déterminer qui ressemblera le plus au champagne. À bien des niveaux, les mousseux sont très différents du champagne. Le prosecco, par exemple, est à l’opposé, autant en ce qui concerne les cépages que le lieu, le prix et la méthode de fabrication. Il a tout de même largement battu tous les records de ventes dans les dernières années et a réussi à déjouer l’idée préconçue que les vins pétillants ne sont que pour les occasions spéciales. Il n’est tout simplement pas dans la même ligue que le champagne.
Taux de sucre
Plutôt que de regarder la provenance des bouteilles, je vous conseillerais de vous attarder à toutes les autres indications qui y figurent. Ce sont les seuls indices dont vous avez besoin pour comparer. Cherchez le taux de sucre. « Brut nature » est le plus sec et « doux » est le plus sucré, mais vous verrez aussi les mentions « extra-brut », « brut », « extra-sec » et « demi-sec ».
Le sucre, loin d’être votre ennemi, joue un rôle de contrepartie à l’acidité. C’est une question d’équilibre et de style. Un vin sucré sera riche, alors qu’un brut nature pourrait vous donner l’impression de mordre dans un citron. Regardez aussi les spécifications de lieu, comme Premier cru ou Grand cru, ou même des appellations plus précises comme Conegliano-Valdobbiadene ou Asolo pour le prosecco. Toute précision est généralement signe de qualité supérieure.
Personnellement, je vais toujours prôner l’exploration. Quitte à avoir quelques mauvaises surprises en cours de route. C’est peut-être mon côté aventurier – si j’en ai un –, mais mieux vaut jouer le jeu, après tout.