Je l’avoue: cuisiner me pèse parfois et prend des allures de corvée. Mais avec deux jeunes à la maison, pas question de sauter un repas. C’est pourquoi il m’arrive de temps à autre d’acheter un plat tout préparé, comme une quiche, une tourtière, une pizza, une lasagne… Oui, j’ai honte. Or, avec les prix qui ne cessent d’augmenter, il faut bien trouver des solutions. Et encore une fois, force est de constater que rien ne vaut les repas maison.
À vos fourneaux
J’ai fait le calcul pour des lasagnes. Dans le commerce, un format familial prêt à manger (environ 4 portions), était offert à 23 $ cette semaine dans une grande chaîne de supermarché. Ma version d’environ 7 à 8 portions me revient presque au même prix et me permet aussi de préparer une grande quantité de sauce à spaghetti, suffisamment pour deux lasagnes supplémentaires. En ce qui concerne le pâté chinois, on en trouve à environ 23 $ dans le commerce (format familial pour 4 personnes); ma version de 6 à 7 portions me revient à 14 $.
J’ai même poussé l’exercice en commençant à faire mon pain. Je confesse que, contrairement à beaucoup de Québécois qui se sont improvisés boulangers pendant le confinement du printemps 2020, je n’ai pas du tout ressenti l’appel du pétrissage à ce moment-là, car j’avais bien d’autres préoccupations en tête. Mais un ami m’a récemment démontré à quel point c’était facile et rapide (seulement 5 minutes de préparation la veille!), économique et, surtout, délicieux. Une belle miche maison de 550 grammes me revient à moins de 2 $, même si j’utilise de l’excellente farine biologique. Dans une bonne boulangerie, vous devrez débourser près de 6 $, parfois plus.
Les prix que je viens de mentionner pour mes plats faits maison n’incluent pas de rabais, alors imaginez avec des produits soldés! Le même ami, qui en plus de préparer son pain est aussi un adepte des circulaires, assure qu’il économise de 20 à 25 $ par semaine par épicerie pour deux personnes. À la fin de l’année, cela fait une somme rondelette.
Olga Cherezova, conseillère budgétaire à l’ACEF de l’Est de Montréal, abonde dans le même sens, mais prévient que les spéciaux n’en sont pas toujours. Ils relèvent parfois de l’opération marketing et ne reflètent pas une réelle réduction de prix. Elle recommande donc de préparer une liste des aliments que l’on achète fréquemment en indiquant pour chacun d’entre eux le prix à la livre ou au kilo que l’on paye généralement et qui convient à notre budget. Cette façon de faire nous donnera une meilleure indication sur ce qui constitue un vrai rabais ou pas.
Elle rappelle aussi que, selon les dernières données disponibles, les Canadiens seraient des champions du gaspillage alimentaire, avec 80 kg de nourriture jetée par personne par an. C’est pourquoi inspecter régulièrement notre frigo et notre garde-manger est essentiel pour s’assurer d’utiliser les aliments avant qu’ils ne soient impropres à la consommation et ne finissent à la poubelle. C’est également la meilleure façon de ne pas acheter une deuxième fois ce que l’on a déjà dans ses réserves!
Un autre bon truc: remplacer une partie des protéines animales par des protéines végétales pour diminuer les coûts. Une sauce à spaghetti où l’on substitue la moitié de la viande par des lentilles, pourquoi pas? Les produits en format familial sont généralement moins coûteux et, si on ne peut pas tout consommer, on congèle en portions individuelles.
Les applications pour dénicher des rabais sont une option intéressante, du moment qu’elles ne nous incitent pas à faire le tour de la ville et à dépenser en essence ce qu’on aura économisé sur l’épicerie!
Olga Cherezova conseille enfin de toujours dresser une liste avant de se rendre au supermarché et de s’y tenir, mais aussi de vérifier la facture avant d’en sortir. Bien souvent, on y détecte des erreurs, notamment sur les produits en promotion. Par les temps qui courent, il n’y a pas de petites économies…
>> À lire aussi: Surveiller l’exactitude des prix pour économiser à l’épicerie et Un moteur de recherche pour cuisiner à rabais