En tant que consommateurs, on voudrait bien contribuer à protéger l’environnement en réparant nos biens plutôt qu’en les envoyant au rebut, mais ce n’est pas toujours possible. Les exemples sont légion : robot culinaire indémontable, grille-pain aux vis moulées dans le plastique, pièces de remplacement discontinuées, etc. Sans parler du temps et des dizaines de dollars à consacrer à l’opération.
Résultat : s’il nous en coûte 75 $ et plusieurs jours d’attente pour faire remettre à neuf notre cafetière, pourquoi ne pas en acheter une autre à 100 $? C’est généralement cette voie que nous empruntons, découragés par les multiples embûches qui pavent le chemin vers la réparation...
En attendant un nouveau texte de loi
Pourtant, l’article 39 de la Loi sur la protection du consommateur précise que si un «bien qui fait l’objet d’un contrat est de nature à nécessiter un travail d’entretien, les pièces de rechange et les services de réparation doivent être disponibles pendant une durée raisonnable après la formation du contrat». De plus, le commerçant ou le fabricant ne peut se dégager de cette obligation qu’en avertissant le consommateur par écrit, avant la formation du contrat, qu’il ne fournit pas de pièce de rechange ou de service de réparation.
Dans les faits c’est une autre histoire, c’est pourquoi l’Office de la protection du consommateur a lancé l’an dernier des consultations publiques sur la durabilité, la réparabilité et l’obsolescence des biens de consommation, qui mèneront à des recommandations pour un futur projet de loi. La France a déjà pris les devants avec une législation adoptée en janvier 2020, laquelle impose notamment l’affichage d’une cote de réparabilité sur les produits.
Chez nous, on est encore loin du compte, hormis quelques rares initiatives comme celles de Protégez-vous dont les tests incluront plus fréquemment une cote de réparabilité. Mentionnons aussi l’excellent guide Réparer plus, jeter moins, développé par l’ACEF de l’Estrie qui renferme de nombreux trucs et conseils.
En attendant qu’une nouvelle loi oblige commerçants et fabricants à se montrer davantage proactifs en la matière, Sylvie Bonin, coordonnatrice de l’ACEF de l’Estrie fait ces quelques recommandations.
Tout d’abord poser des questions au moment de l’achat : le produit est-il démontable, dévissable, réparable, les pièces de rechange sont-elles facilement accessibles? Faites aussi un petit tour sur Internet et lisez les commentaires de ceux qui ont acheté le produit qui vous intéresse, ils sont souvent très révélateurs.
Pour une acquisition plus coûteuse, un gros appareil électroménager par exemple, n’hésitez pas à contacter quelques réparateurs pour recueillir leur opinion. Le site français Ifixit attribue aussi un indice de réparabilité à plus d’une centaine de téléphones cellulaires, une information très utile pour faire de meilleurs choix.
«Lorsque la loi fixera des obligations pour les fabricants et les commerçants, les consommateurs disposeront de plus d’outils. D’ici là, il faut bien se renseigner avant l’achat pour éviter les mauvaises surprises», dit-elle. Les ACEF sont aussi une bonne ressource pour vous aider dans vos démarches, notamment en matière de respect de la garantie légale. Lisez mon blogue sur le sujet pour en savoir plus.