Selon l’Agence en matière de consommation financière du Canada, la littératie financière est le fait de disposer des connaissances, des compétences et de la confiance en soi requises pour prendre des décisions financières responsables.
Il ne s’agit pas seulement de décisions relatives à l’achat de placements ou de produits financiers complexes, mais aussi du fait de trouver des réponses aux questions qui se posent dans la vie de tous les jours : choisir la carte de crédit ou le compte bancaire qui nous convient, comprendre la différence entre une hypothèque à taux fixe ou variable, opter pour un mode de paiement, comment épargner ou recourir au crédit, etc.
Quand on sait que près des trois quarts des Canadiens disent avoir utilisé un produit de crédit durant la dernière année, que près du tiers estime avoir trop de dettes et que la même proportion indique avoir du mal à gérer ses finances courantes ou à régler ses factures, on voit à quel point ces connaissances sont indispensables.
Le directeur de l’éducation financière à l’Autorité des marchés financiers (AMF), Camille Beaudoin, souligne certains enjeux spécifiques. L’engouement croissant pour les cryptoactifs et pour les plateformes de transactions boursières où l’on investit de façon autonome suscite l’inquiétude, compte tenu du manque de connaissances des consommateurs. Qui plus est, les produits financiers sont souvent vendus en fonction de leur rendement, avec beaucoup de promesses, mais peu de détails, ce qui peut entraîner de l’incompréhension chez l’épargnant peu avisé.
Sources d’apprentissage
Néanmoins, il y a de la lumière au bout du tunnel. S’il n’existe pas d’instrument de mesure de la littératie financière en tant que tel, l’Indice Autorité, une enquête périodique réalisée par l’AMF pour mieux comprendre les comportements financiers des Québécois, démontre que c’est dans la pratique que l’on acquiert des connaissances.
Ainsi, contracter une hypothèque, une marge de crédit ou un prêt fait en sorte que l’on se renseigne sur ces produits. Avec la pandémie, nombre d’entre nous ont aussi dû se prendre en main, apprendre à faire un budget et à contrôler leurs dépenses. Plusieurs ont découvert le poids de l’endettement sur leurs finances, ont cherché à le réduire et commencé à épargner. Autant d’occasions d’apprentissage !
D’ailleurs, 41 % de la population canadienne aurait recherché de l’information sur un sujet ou un produit financier au cours des 12 derniers mois, et 56 % de la tranche des 18 à 34 ans aurait également pris les moyens d’améliorer leurs connaissances financières1.
Où trouver des outils fiables pour améliorer sa littératie financière ? Les ressources ne manquent pas, par exemple l’Agence de la consommation en matière financière du Canada, l’AMF et son répertoire d’outils, les institutions financières ou les associations de consommateurs, comme les ACEF.
Parler d'argent avec ses enfants
Si vous avez des enfants, sachez que vous exercez une influence majeure sur leurs connaissances financières. Malgré tout, plus du quart des parents québécois ne discutent pas d’argent de façon ouverte avec leur progéniture, notamment parce qu’ils les croient trop jeunes, révèle un récent sondage effectué pour le compte du Groupe Banque TD.
Or, selon Elena Rizzuto, vice-présidente régionale, Planification financière, Gestion de patrimoine TD, l’âge idéal pour commencer à en parler serait aux alentours de 11 ans. Elle recommande de saisir toutes les occasions, comme l’allocation d’argent de poche, un montant reçu par l’enfant pour son anniversaire, une visite au guichet automatique pour retirer de l’argent, etc. Il n’est jamais trop tôt pour apprendre à bien gérer ses finances !
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1. Enquête canadienne sur les capacités financières, Agence de la consommation en matière financière du Canada, 2019