Les certificats de placement garanti (CPG) ont de quoi séduire en cette période d’incertitude, puisqu’ils constituent une bonne façon de faire fructifier vos économies sans risque. Le CPG est, en quelque sorte, un prêt que vous consentez à une institution financière. En échange, celle-ci devra vous remettre à l’échéance – 10 ans au maximum – le capital investi, auquel s’ajoute le rendement garanti. L’investissement minimal démarre généralement à 500 ou à 1 000 $.
Plus la durée d’immobilisation est longue, plus les taux consentis sont élevés en juillet 2022, les taux pour un terme de cinq ans se situaient à environ 4,5 % et, pour un an, aux alentours de 3 % et moins. Les intérêts peuvent être versés mensuellement, trimestriellement, annuellement ou uniquement à échéance.
Est-ce une bonne idée d’investir dans des CPG pour pallier l’instabilité actuelle du marché ? Fabien Major, planificateur financier et conseiller en gestion de patrimoine à Gestion de capital Assante – Équipe Major, répond d’abord qu’il ne faudrait pas laisser vos inquiétudes dicter vos décisions en matière de placements.
Selon lui, les CPG ne représentent pas la panacée, mais ils ont une utilité dans certains cas. Si vous voulez vous assurer de récupérer votre mise plus les intérêts à court ou à moyen terme pour un projet nécessitant un montant précis – l’achat d’un nouveau véhicule ou la rénovation de la cuisine, par exemple –, les CPG s’avèrent très intéressants, car ils sont à l’abri des fluctuations des taux. Il en va de même pour toutes les situations où aucune volatilité n’est tolérée.
En revanche, les CPG présentent aussi des inconvénients. Ainsi, Fabien Major indique qu’ils ne réussissent quasiment jamais à battre l’inflation, à plus forte raison celle que nous connaissons à l’heure actuelle. De plus, dans un compte non enregistré, les intérêts sont imposés en totalité, ce qui gruge d’autant le rendement. Ces deux éléments conjugués génèrent donc un déficit. Toutefois, en utilisant vos CPG dans un compte enregistré comme un compte d’épargne libre d’impôt (CELI), les intérêts ne seront pas imposés.
Autre désagrément de taille : les CPG à taux attrayant ne sont pas rachetables, et s’ils le sont, il faudra payer une pénalité. Or, le planificateur financier rappelle qu’il est recommandé de toujours conserver une part de liquidités et de ne pas tout investir dans des placements où votre argent sera bloqué jusqu’à l’échéance.
Cela est d’autant plus important à certaines étapes de la vie, quand il est préférable que les capitaux soient liquides. En avançant en âge, en particulier au-delà de 70 ans, les risques relatifs à la santé augmentent, et il faut vous laisser une porte ouverte pour avoir accès à vos capitaux en cas de besoin.
Sachez que lorsque les taux d’intérêt montent, comme c’est le cas depuis le début de l’année 2022, les CPG sont favorisés. Inversement, quand la tendance est à la baisse, ils suivent le même mouvement et deviennent donc moins intéressants pour les investisseurs. Il est trop tôt pour savoir combien de temps encore la Banque du Canada continuera d’augmenter son taux directeur, mais cette tendance est à surveiller si vous songez à acheter des CPG.
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