La pandémie a bouleversé nos existences et fragilisé des pans entiers de l’économie. Or, elle a aussi amélioré le sort de bien des gens.
Ici, je ne parle pas que de ceux qui ont réussi à épargner des sommes rondelettes en coupant leurs dépenses pendant le confinement. Je pense surtout à ceux et celles qui ont su tirer parti de la chute des taux d’intérêt pour mettre en place une stratégie payante.
Voici deux possibilités qui impliquent de refinancer votre hypothèque. Si vous faites partie des chanceux dont l’emploi a été épargné par la pandémie, de telles négociations pourraient être possibles avec votre institution financière. Toutefois, ne le faites qu’après avoir consulté un conseiller financier qui saura vous dire si cela convient vraiment à votre situation. Dans certains cas, le refinancement implique carrément de recommencer à payer votre maison au complet. Le professionnel validera notamment si vous avez assez de temps devant vous pour finir de rembourser votre nouvelle hypothèque avant la retraite.
De plus, si vous refinancez longtemps avant le terme, selon les conditions de votre institution financière et le type de prêt hypothécaire que vous avez contracté, les pénalités à payer pourraient rendre l’exercice moins intéressant. Faites bien vos calculs avant de sauter le pas.
1. Refinancer pour économiser
À l’automne 2020, un prêt hypothécaire fixe sur cinq ans se négocie autour de 1,80 %. C’est du jamais-vu!
«Pour en profiter au maximum, une bonne idée serait de demander un refinancement hypothécaire sur votre propriété si vous approchez du terme de votre emprunt initial. Vous payerez ainsi moins d’intérêt et, avec l’argent économisé, vous pourriez même accélérer le remboursement», explique Daniel Harissa, conseiller en sécurité financière chez Lafond, Services financiers.
Prenons un exemple concret: un prêt hypothécaire de 250 000 $ amorti sur 25 ans, avec un terme fixe de cinq ans et un taux de 3,44 %, vous coûtera 39 878 $ en intérêts sur 60 mois.
À 1,80 %, les intérêts s’élèvent plutôt à 20 615 $. Ça vous laisse 19 000 $ pour vous constituer un fond d’urgence, pour enrichir votre REER ou votre CELI, ou encore pour financer un projet. Dans un récent billet, je vous proposais même d’autres suggestions pour placer votre épargne.
Par ailleurs, si vous payez moins d’intérêts, c’est que vous payez plus de capital. Après cinq ans, vous en serez à 34 537 $ de remboursés avec un taux de 3,44 % ou 41 463$ avec 1,80 %.
Et ce n’est pas tout. Le plus petit taux fait diminuer vos mensualités de 206 $.
2. Refinancer pour consolider vos dettes
En refinançant votre hypothèque, vous pourriez obtenir des liquidités équivalentes à la valeur nette de votre propriété. De quoi consolider vos autres dettes, par exemple vos soldes de cartes de crédit, marge de crédit, prêts personnels, etc.
Vous obtiendrez ainsi un taux d’intérêt beaucoup plus bas que celui qui prévalait sur vos dettes de consommation, en plus d’un amortissement sur 25 ans. À la clé, de belles économies.
Rappelons quelques taux courants:
• cartes de crédit ordinaires: 19 %;
• marges de crédit: environ 9 %;
• prêt personnel: environ 10 %;
• prêt auto: 7 %.
Si vous refinancez votre hypothèque à 1,80 %, vous serez en mesure de rembourser vos dettes à coût moindre, tout en vous libérant une marge de manœuvre financière chaque mois.
Surtout, ne tardez pas à payer vos dettes quand vous aurez mis la main sur l’argent. Sinon, vous trouverez vite d’autres manières de le dépenser, car, selon Daniel Harissa, les études montrent qu’il ne faut que de 6 à 12 mois pour remplacer une petite dépense que l’on avait réussi à éliminer. À bon entendeur…