En ce mois de prévention de la fraude, plusieurs enquêtes ont révélé des faits inquiétants. Par exemple, selon un sondage de la TD, plus d’un Québécois sondé sur quatre aurait été la proie d’un fraudeur, et 84 % d’entre eux auraient perdu jusqu’à 5000 $. Au pays, depuis le début de la crise sanitaire, près de 40 000 personnes ont été touchées par une arnaque financière (comparativement à environ 28 600 en 2019) et 67 000 signalements ont été comptabilisés par le Centre antifraude du Canada.
Plus actifs que jamais
Pas de doute, les fraudeurs ont multiplié les stratagèmes pour nous prendre dans leurs filets, profitant de notre isolement, de nos craintes et du temps record passé devant nos écrans.
De l’arnaque amoureuse à la vente de chiots, en passant par la fausse offre d’emploi, les vaccins contrefaits et les appels de présumées agences gouvernementales, les pièges sont multiples. Moi-même, je ne compte plus les messages frauduleux reçus chaque semaine tant ils sont nombreux. Si 2020 est sans contredit l’année de la fraude, 2021 est en passe d’être son digne successeur !
Mais il n’y a pas que les escroqueries qui se sont diversifiées, les façons de procéder également. On retrouve bien sûr le classique coup de téléphone, mais aussi les courriels et les textos. Les réseaux sociaux, par exemple les annonces sur Facebook et même les offres sur des sites d’emploi, peuvent aussi servir de porte d’entrée aux personnes malintentionnées.
Francine Laurin, vice-présidente, District Montréal-centre, Groupe Banque TD, estime d’ailleurs qu’aujourd’hui, la fraude a atteint un niveau de sophistication inégalée. On a affaire à de véritables réseaux de malfaiteurs bien organisés, qui vont à la pêche aux informations ou cherchent à installer des logiciels malveillants sur nos appareils électroniques.
Développer les bons réflexes
Pour se protéger de ce véritable fléau, il faut développer les bons réflexes. Par exemple, allez à la source avant de poser quelque action que ce soit. Vous recevez un courriel d’un fournisseur Internet vous demandant de vous connecter à votre compte, ou un appel d’un présumé agent du gouvernement réclamant des informations personnelles? Faites vos vérifications en contactant directement l’entreprise ou l’organisme en question.
Les fraudeurs sont également passés maîtres pour installer un sentiment d’urgence qui nous pousse à agir immédiatement et sans réfléchir: vite, il faut donner un numéro d’identification personnel, payer une somme pour dédouaner un colis coincé à la frontière, confirmer un transfert d’argent… Ce faisant, on leur fournit de précieux renseignements qui les aideront à vider nos comptes ou à s’emparer de notre identité. Ne cliquez sur aucun lien et n’ouvrez aucune pièce jointe avant d’avoir confirmé la source de provenance et sa légitimité.
Les fraudeurs savent aussi jouer sur les cordes sensibles et réussissent à escroquer des aînés en leur faisant croire qu’un de leurs petits-enfants est pris dans une fâcheuse situation, ou encore à extorquer de l’argent à des personnes vivant une relation à distance avec «l’âme sœur» rencontrée sur Internet. Dans ces cas de figure, n’envoyez aucune somme et demandez conseil.
Francine Laurin recommande de toujours faire preuve de vigilance, car il vaut mieux pécher par excès de prudence que l’inverse. Ne partagez pas non plus vos mots de passe, changez-les régulièrement et évitez d’utiliser le même pour tous vos comptes. Passez en revue régulièrement vos relevés bancaires et de cartes de crédit pour vérifier les transactions et inscrivez-vous aux alertes par message texte de votre institution bancaire afin d’être avisé en cas d’activités suspectes.
Mais surtout, parlez des risques de fraude autour de vous, en particulier aux personnes vulnérables dans votre entourage. N’oubliez pas: une personne avertie en vaut deux.
>> À lire aussi, notre grand dossier sur la protection de vos données personnelles et Loi 53: davantage de protection contre la fraude.