Si Facebook vous a attribué un profil similaire au mien, vous avez certainement vu passer des publicités pour ces « collants les plus résistants au monde ».
Chez Protégez-Vous, nous avons été plusieurs à nous demander si ces collants tenaient vraiment le coup et, surtout, s’ils en valaient le coût. Pour en avoir le cœur net, je m’en suis procuré une paire avec la ferme intention de la pousser dans ses derniers retranchements. Résultat : après une semaine de tests, je dois avouer que je suis assez impressionnée.
De quoi s’agit-il ?
Sur son site web, la compagnie affirme qu’en « utilisant l’un des polymères les plus résistants du monde, [nous] pouvons fabriquer le tricot Sheertex avec une version miniaturisée des fibres que l’on trouve traditionnellement dans le matériel d’escalade et de voile ». Elle indique aussi que ses collants « fabriqués avec un polymère 10 fois plus résistant que l’acier sont conçus pour résister à tout ce que la vie peut leur faire subir ».
Malgré le peu d’information disponible, Marianne-Coquelicot Mercier, conseillère en économie circulaire dans l’industrie du textile, a émis l’hypothèse que les collants seraient faits d’un polyéthylène haute densité, un composé utilisé dans la fabrication des voiles dans l’industrie nautique et pour la fabrication de sangles et de cordelettes pour l’escalade, l’alpinisme et la spéléologie.
Les produits Sheertex ne sont en vente que sur le site web de la compagnie. On y trouve une cinquantaine de bas collants aux couleurs et aux motifs variés. Mais ce qui nous surprend, ce sont surtout les prix : entre 130 et 170 $ la paire. C’est beaucoup plus cher que ce que je suis habituée de payer. En revanche, comme mes collants habituels ont aussi tendance à me laisser tomber rapidement, j’étais prête à leur laisser une chance.
Sheertex spécifie que ses produits sont fabriqués de façon éthique à Montréal. Encore là, la compagnie est plutôt chiche sur les détails de ce qu’elle entend par « de façon éthique ». Au minimum, comme les produits sont fabriqués ici, on peut supposer que les normes du travail du Québec sont respectées, ce qui est déjà un plus si on compare à des produits fabriqués à l’étranger.
Sheertex offre une garantie de 30 jours formulée dans ces termes : « Il n’y a pas de malchance dans le premier mois suivant l’achat. Notre garantie de 30 jours couvre tous les dommages sur les produits qui vous empêchent de les porter. Ils apparaissent généralement dans les 30 jours suivant la date de réception. » Cependant, comme il s’agit de pièces de lingerie, il n’y a pas de politique de retour et toutes les commandes constituent des ventes fermes. Assurez-vous donc de choisir le modèle et la taille des produits avec soin.
Première impression
Premier point positif, la livraison est très rapide. J’ai reçu mes collants quelques jours à peine après avoir passé la commande.
J’ai opté pour le Collant diaphane classique, un modèle particulièrement populaire si on se fie au nombre de commentaires. Au moment de choisir la taille, j’ai hésité entre small et medium puisque je me situais à cheval entre les deux options dans le guide. Finalement, je suis très heureuse d’avoir arrêté mon choix sur les medium ; les small auraient probablement été trop petits pour moi.
En les enfilant pour la première fois, j’ai trouvé que mes nouveaux bas collants étaient plutôt confortables et que le tissu ressemblait à celui d’un bas de nylon standard. Je les ai portés à l’intérieur, à l’extérieur, et même pour ma leçon de ballet hebdomadaire. Après les avoir portés et nettoyés à la machine (cycle délicat) à quelques reprises, le collant était toujours en très bon état et ne montrait pas de signe d’usure.
Sont-ils vraiment indestructibles ?
Sur le site web de la compagnie, on retrouve une section qui propose différents tests que j’ai décidé de reprendre à la maison. À titre de comparaison, j’ai tenté les mêmes expériences avec les collants bon marché que j’achète habituellement, question de voir si les collants Sheertex font vraiment mieux.
• Insérer un ananas dans le bas collant
- Le collant Sheertex réussit beaucoup mieux ce test que mon collant bon marché. Sur le premier, on voit à peine quelques petits points plus foncés, surtout aux endroits où les feuilles percent le tissu. Sur mon collant bon marché, sans voir des trous à proprement dit, on voit apparaître de nombreuses petites lignes horizontales là où les feuilles entrent en contact avec le tissu.
• Placer un haltère dans les collants
- Les deux collants ont très bien réussi cet essai. Avec des poids de 10, voire 20 livres, les deux ont tenu le coup.
• Jouer avec un bébé chien
- Ne possédant pas de bébé chien, je suis allée rendre visite à ma voisine qui a la chance d’avoir un adorable bébé labradoodle. Luna n’a pas fait preuve de beaucoup de collaboration pour mon projet, mais elle n’a pas réussi à percer mes collants Sheertex, même si elle a réussi à les salir pas mal !
• Tenter de percer les collants avec des ongles
- En plus de posséder le plus cute des bébés chiens, ma voisine a de très beaux ongles en acrylique. Elle a donc tenté de percer les collants. Ici, les collants bas de gamme n’ont montré aucune résistance et ont été très, très faciles à percer. Du côté des collants Sheertex, nous avions plus peur de briser l’ongle que les collants…
Les collants Sheertex sont assurément plus solides que les collants que j’achète habituellement. Malheureusement, ils sont aussi 10 fois plus coûteux.
Si j’occupais un emploi qui exige de porter régulièrement des robes et des jupes et que j’avais l’habitude de me procurer un bon nombre de collants chaque hiver, je pense qu’il pourrait s’agir d’un achat intéressant. Dans ma situation, alors que je continue à télétravailler et à porter beaucoup plus souvent des leggings qu’une robe, je ne suis pas convaincue que le jeu en vaut la chandelle. La situation sera peut-être différente si je finis par sortir de mon sous-sol et par retrouver ma motivation à m’habiller cute.
Au-delà de la question économique, les collants Sheertex peuvent aussi constituer une solution intéressante pour réduire la quantité de bas de nylon qui se retrouvent au rebut. Pour Marianne-Coquelicot Mercier, il ne fait aucun doute qu’il s’agit là d’un vrai problème. Les collants brisés ou troués ne peuvent pas être réutilisés ou donnés et il n’existe aucune façon de les recycler. Si vous avez l’habitude de jeter plusieurs paires de bas de nylon par saison, il pourrait être intéressant de considérer l’achat de collants Sheertex.
Pour ma part, je vais continuer de porter les miens cet hiver et voir comment ils réagissent à long terme. Marianne-Coquelicot Mercier me faisait remarquer qu’il pourrait être intéressant de voir comment évolue l’allongement, mais surtout le retour élastique. En d’autres mots : est-ce que les collants auront tendance à faire des poches au niveau des genoux lorsqu’ils auront été portés longtemps ? Je vous ferai peut-être un retour sur la question plus tard dans la saison.
En attendant, si vous avez acheté ce produit et que vous voulez partager votre expérience, écrivez-moi.
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