Le 6 mai, c’est la journée internationale sans diète. L’organisme ÉquiLibre, qui a pour mission « de prévenir et diminuer les problèmes liés au poids et à l’image corporelle dans la population », en profite pour lancer sa nouvelle campagne « Êtes-vous au régime sans le savoir? » Voilà une question qui devrait nous interpeller.
Juste dans mon entourage immédiat, je peux facilement identifier au moins cinq personnes (toutes des femmes) qui, sans suivre officiellement un régime, surveillent furieusement leur poids. Les pauvres, elles ne flanchent jamais pour un dessert, sauf quelques carrés de chocolat noir 85 % à l’occasion, et elles se sentent coupables après coup. Et vous ne les verrez jamais savourer un croissant au beurre, une frite ou un fettuccine alfredo, trop caloriques. Elles disent ne pas être au régime. Mais elles sont obsédées par leur image corporelle et leur poids. Toujours en contrôle. Rarement dans le plaisir de manger.
Peut-être êtes-vous aussi au régime plus ou moins consciemment. Pour le savoir, répondez à ces cinq questions sur le site d’ÉquiLibre. J’ai fait l’exercice, et bonne nouvelle, je ne suis pas trop obsédée par mon alimentation. Ce qui ne m’empêche pas de me sentir assez coupable merci quand je succombe à un pop-corn au cinéma. Chose certaine, l’obsession de la minceur touche beaucoup de femmes. À preuve, 73 % d’entre elles souhaitent perdre des kilos, qu’elles soient en surplus de poids ou non, nous dit ÉquiLibre. On peut présumer qu’à l’approche de l’été, qui rime avec maillot, certaines y mettent encore plus d’ardeur.
S'écouter plutôt que de se priver
Pourtant, le message des nutritionnistes est clair. Suivre un régime n’est pas une solution valable à long terme. Selon l’Ordre professionnel des diététistes du Québec, de 85 à 95 % des personnes qui suivent un régime reprendront complètement leur poids et parfois davantage dans les cinq années qui suivent.
La nouvelle tendance en nutrition, selon la nutritionniste Karine Gravel, c’est l’alimentation intuitive, qui consiste à faire confiance à son corps, à écouter et respecter ses signes de faim et de satiété plutôt que de calculer frénétiquement les calories. En gros, cela veut dire de ne pas considérer son alimentation comme un problème. Manger quand vous avez faim, et cesser quand vous êtes rassasié. Dans le plaisir plutôt que dans la privation constante. Vous vous doutez bien que cette approche ne vous encourage pas à manger n’importe quoi. Le conseil du nutritionniste Bernard Lavallée, lors de son passage à Tout le monde en parle en avril dernier : « Mangez beaucoup de fruits et de légumes, buvez de l’eau, évitez les produits transformés, et diversifiez votre alimentation ». Envie d’une crème glacée? Pourquoi pas…