Le film de Noël constitue un genre en soi, rempli de bons sentiments, de décorations clinquantes, et de réconciliations familiales ou conjugales à donner des complexes aux plus cyniques. Voici quelques petites gâteries cinématographiques à partager, ou à s’offrir.
Le Martien de Noël, de Bernard Gosselin (Québec, 1971)
Ce n’est pas dans toutes les galaxies qu’un extra-terrestre peut se vanter de piloter un vaisseau spatial conçu par un artiste québécois de la renommée de Jean-Paul Mousseau. Et si en plus le non moins flamboyant Marcel Sabourin en a pris les commandes, nous voilà tous embarqués dans une chouette épopée, produite à peu de frais, mais constellée de belles trouvailles visuelles, dont certaines très farfelues. Rien de moins qu’un classique de Noël made in Québec, et le précurseur de la série des Contes pour tous, avec déjà de la neige, un village pittoresque, et des enfants délurés!
Où regarder le film: Illico.
Bad Santa (V.F.: Méchant Père Noël), de Terry Zwigoff (États-Unis, 2003)
Dans mon entourage, beaucoup de gens ne jurent que par Le père Noël est une ordure. De mon point de vue, dans le registre ordurier, rien ne va à la cheville, et à la barbe blanche plus ou moins propre, de Billy Bob Thornton dans cette comédie vitriolique. Toute la magie des fêtes s’écroule dans un hilarant fracas devant cette enfilade d’injures, de blagues salaces, et de solides coups en bas de la ceinture du grand livreur de cadeaux. Le film parfait pour ceux et celles que la seule perspective d’un réveillon de Noël rend vite grincheux.
Où regarder le film: Crave, Google Play, Illico, iTunes Store, Netflix, Prime Video, YouTube.
Die Hard (V.F.: Piège de cristal), de John McTiernan (États-Unis, 1988)
Vous en avez marre des débats sur le couvre-visage ou les vaccins? Lancez-en plutôt un sur cette question lancinante depuis plus de 30 ans: Die Hard est-il un film du temps des Fêtes? Seule certitude: on ne se lasse jamais de ce cambriolage spectaculaire déjoué par nul autre que Bruce Willis – pratiquement pieds nus du début à la fin! – et se déroulant pendant un gigantesque party de bureau (alcool, sexe et drogues illicites inclus) dans un gratte-ciel de Los Angeles. Les rares décorations finissent toutes par voler en éclats, et les méchants aux drôles d’accents sont évidemment mis en boîte!
Où regarder le film: Crave, Google Play, Illico, iTunes Store, YouTube.
The Polar Express (V.F.: Boréal Express), de Robert Zemeckis (États-Unis, 2004)
James Stewart (It’s A Wonderful Life) aurait de quoi être fier: Tom Hanks lui a brillamment succédé dans le rôle de l’Américain au grand cœur. Et qu’il soit sur une île déserte, dans l’espace ou ici en chef de train conduisant des enfants au royaume enneigé du père Noël, sa dévotion demeure la même. Grâce aux technologies numériques – qui n’avaient pas encore atteint la précision d’aujourd’hui –, le célèbre acteur joue cinq rôles différents. Mais la mission demeure la même: permettre à des bambins en pyjama de croire le plus longtemps possible à la magie qui entoure la nuit du 24 au 25 décembre.
Où regarder le film: Crave, Google Play, Illico, iTunes Store, YouTube.
Home Alone (V.F.: Maman, j’ai raté l’avion), de Chris Columbus (États-Unis, 1990)
Le talent n’attend pas le nombre des années. Depuis le succès international de la sitcom canadienne Schitt’s Creek, ce conte de Noël pour gamins pas très sages n’est plus seulement associé à l’acteur Macauly Culkin, qui ne l’a pas beaucoup été depuis 30 ans! Dans le rôle de sa maman au bord de la crise de nerfs dès l’instant où elle réalise avoir oublié son fils cadet après leur départ en vacances, Catherine O’Hara déployait déjà tout son génie comique, et nous sommes enfin plus nombreux à l’apprécier. Même si elle n’a pas la meilleure part dans cette comédie où un enfant roi en fait voir de toutes les couleurs à deux cambrioleurs, on revient toujours avec plaisir dans cette grande maison de banlieue transformée en immense champ de bataille.
Où regarder le film: Crave, Disney+, Google Play, Illico, iTunes Store, YouTube.
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André Lavoie se passionne pour le septième art dès l’enfance, et a choisi, avec enthousiasme, le métier de critique, quitte à être taxé de raté sympathique. Ce qui ne l’empêche pas d’écrire sur le sujet depuis 30 ans, dont 20 au journal Le Devoir, de collaborer à différentes publications et émissions radiophoniques, le tout pour satisfaire sa curiosité cinéphilique.